Matières premières: le sucre au sommet, l’or stagne, le cuivre fléchit

AWP

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Les cours du sucre atteignent des prix plus vus depuis plus d’une décennie à Londres comme à New York, dans un contexte d’inquiétude quant à la disponibilité de l’offre.

Le prix de l’or s’est stabilisé sur la semaine sous le seuil symbolique des 2.000 dollars l’once dans un marché attentiste à l’approche de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Pour le marché aurifère, des taux directeurs plus élevés rendraient les obligations plus rentables et pèseraient sur le métal jaune sans rendement.

«En mai, les réunions de la semaine prochaine de la Fed et de la Banque centrale européenne (BCE) vont donner le ton pour l’or», juge donc Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money.

Du côté de la Fed, «s’il est amplement anticipé que la Fed remontera ses taux de 0,25 point de pourcentage, il y a beaucoup d’incertitude sur le ton qu’adoptera le patron de la banque centrale Jerome Powell», explique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Par ailleurs, «les remous récents sur le marché bancaire américain soutiennent le cours de l’or», valeur refuge, remarque Vivek Dhar, analyste chez CBA.

La banque régionale First Republic a continué son plongeon en Bourse, ravivant les inquiétudes sur les banques américaines après la faillite de Silicon Valley Bank.

Vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), l’once d’or coûtait 1989,95 dollars, contre 1983,06 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le sucre coûte bonbon

Les cours du sucre poursuivaient leur ascension jusqu’à de nouveaux sommets cette semaine, atteignant des prix plus vus depuis plus d’une décennie à Londres comme à New York, dans un contexte d’inquiétude quant à la disponibilité de l’offre.

Jeudi, le sucre brut à New York a bondi jusqu’à 26,83 cents la livre, quand à Londres, le sucre blanc a touché les 730,50 dollars la tonne, de nouveaux records de prix depuis octobre 2011.

«La production n’est pas suffisante pour répondre à la demande dans de nombreux pays, et seul le Brésil, parmi les principaux producteurs, semble avoir une bonne récolte», explique Jack Scoville, analyste de Price Group.

Si la production brésilienne devrait certes être solide cette année, les courtiers d’ED&F Man s’interrogent quant aux capacités logistiques du pays à exporter d’aussi gros volumes, ce qui pourrait ainsi limiter «la quantité de sucre (...) exportée dans les mois à venir».

De plus, «les pays asiatiques pourraient être confrontés à une nouvelle année de faible production en raison du retour d’El Nino», poursuit M. Scoville. Or, l’Inde et la Thaïlande sont d’importants producteurs de sucre.

Ce phénomène climatique provoque une surchauffe des eaux du Pacifique au large de l’Amérique du Sud.

En 2016, El Niño avait provoqué de graves sécheresses en Thaïlande et en Inde, réduisant considérablement les récoltes et provoquant également une envolée des cours du sucre.

«Le marché semble déjà intégrer l’effet potentiel d’El Niño pour les prochaines saisons», commentent les analystes de Rabobank.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 26,41 cents, contre 24,34 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en aout valait 714 dollars contre 676,40 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le cuivre se ternit encore

Les cours du cuivre ont fléchi sur la semaine sur le London Metal Exchange (LME), atteignant même un plus bas depuis janvier, se retrouvant sous pression en raison des inquiétudes économiques croissantes et du manque de demande venant de Chine.

Le cuivre a touché jeudi les 8.426 dollars la tonne, son plus bas depuis début janvier.

«Outre un ralentissement (économique) aux Etats-Unis et en Europe, où les taux d’intérêt sont susceptibles d’augmenter encore à court terme, ce sont surtout les craintes d’une faible demande en Chine qui pèsent sur les prix», explique Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

«Les fonderies chinoises de cuivre ont récemment réduit leurs activités en réponse à la baisse de la demande», poursuit-elle, «ce qui est extrêmement décevant compte tenu de la réouverture de l’économie suite à la fin des restrictions liées à la pandémie».

Pour Ole Hansen, de Saxobank, la faible demande chinoise compense même les perspectives d’approvisionnement serrées du marché du cuivre sur le plus long terme.

Les «secteurs de l’immobilier, de l’énergie et de l’automobile (...) représentent environ les deux tiers de la consommation de cuivre en Chine», précise-t-il, mais leur reprise reste encore «faible».

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.546,50 dollars vendredi, contre 8.794,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

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