Matières premières: l’or, le zinc et le sucre fondent, l’étain résiste

AWP

2 minutes de lecture

L’once d’or, qui coûtait 1977,81 dollars en fin d’échanges sept jours plus tôt, a chuté jusqu’à 1936,83 dollars vendredi.

Le prix de l’or a fondu au fil de la semaine, pénalisé par la vigueur du dollar et la perspective d’une politique monétaire plus stricte aux Etats-Unis.

L’once d’or, qui coûtait 1977,81 dollars en fin d’échanges sept jours plus tôt, a chuté jusqu’à 1936,83 dollars vendredi, un niveau inobservé depuis deux mois, avant de se reprendre un peu pour s’échanger à 1950,55 dollars vers 14H30 GMT (16H30 à Paris).

«L’or a pris un coup dur avec le PIB américain jeudi, qui a été revu à la hausse», commente Han Tan, analyste chez Exinity.

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a ralenti au premier trimestre, mais un peu moins qu’initialement annoncé, s’établissant à 1,3% en rythme annualisé, selon une deuxième estimation publiée par le département du Commerce.

«Avec la résistance bien visible de la première économie mondiale, les lingots qui ne versent pas de rendement ont été poussés vers le bas alors que les marchés ont relevé leurs attentes de hausses de taux de la Fed (Réserve fédérale) en juillet», ajoute M. Tan. Des taux plus élevés font augmenter le rendement des bons américains.

Et les données de l’indice PCE, privilégié par la Fed pour évaluer l’inflation, sont reparties en hausse en avril, à 4,4% sur un an.

«L’inflation s’embourbe à des niveaux élevés que la Fed ne peut pas ignorer», prévient Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Le zinc trinque, l’étain s’allume

Les prix des métaux industriels échangés à la Bourse des métaux de Londres (LME) ont souffert sur la semaine dans un marché inquiet pour la croissance mondiale.

En particulier, le manque d’avancée au sujet du plafond de la dette américaine alimente le risque d’un défaut de paiement des Etats-Unis aux conséquences économiques potentielles désastreuses à travers le monde.

Des propos encourageants jeudi ont permis aux cours de remonter le lendemain car «n’importe quel accord serait positif pour les actifs à risque», comme les métaux, commente Al Munro, courtier chez Marex.

Le cours du zinc, en particulier, a tangué et a plongé jeudi à 2.215 dollars la tonne, un plus bas depuis juillet 2020.

«Etant donné que la majorité de son utilisation provient de la confection d’acier galvanisé, le zinc, contrairement au nickel, a peu d’éléments qui joue en sa faveur», explique Daria Efanova, analyste chez Sucden.

Certains métaux, comme le nickel, sont utilisés dans la fabrication de batteries et d’appareils électriques, et leur demande est soutenue par la transition énergétique, ce qui est moins le cas du zinc.

Le prix de l’étain a moins souffert que celui des autres métaux de base.

L’Indonésie envisage d’interdire les exportations du métal dès le mois prochain pour favoriser les fonderies nationales.

Une décision qui «aurait des conséquences dramatiques pour le marché, étant donné que le pays fournit environ un quart de la production minière mondiale», souligne Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Une tonne de métal de zinc coûtait 2.352,50 dollars vendredi, contre 2.479 dollars sept jours plus tôt en fin d’échanges.

L’étain s’échangeait pour 24.815 dollars la tonne, contre 25.451 dollars le vendredi précédent.

Le sucre ploie

Les cours du sucre ont ployé au fil de la semaine, alors qu’une offre plus abondante que prévu se profile.

Au Brésil, un des premiers exportateurs mondiaux, les raffineries de la principale région productrice, le Centre-Sud, ont transformé plus de cannes depuis le début de la saison 2023-2024 que sur la même période l’année précédente.

L’association industrielle nationale Unica fait état d’une hausse de la production de 48% à 4,06 millions de tonnes.

Des chiffres en ligne avec ceux du ministère de l’Agriculture américain (USDA) qui projette dans son rapport mensuel une offre mondiale en hausse de 10,6 millions de tonnes à 187,9 millions de tonnes en 2023-2024, malgré la baisse de la production russe.

Si les prix se sont éloignés de leurs sommets atteints fin avril, ils pourraient repartir en hausse en raison des «craintes provoquées par El Nino», phénomène climatique qui se profile pour les saisons à venir et qui pourrait provoquer des sécheresses.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet valait 25,14 cents, contre 25,78 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 703 dollars contre 710 dollars le vendredi précédent à la clôture.

A lire aussi...