Matières premières: l’or à l’équilibre, le cuivre et le café grimpent

AWP

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La pause dans les hausses de taux de la Fed a profité au métal jaune, qui a rebondi à partir de jeudi après avoir touché un plus bas depuis mi-mars. Vendredi, l’once d’or coûtait 1960,54 dollars.

Le cours de l’or a redressé la barre sur les deux dernières séances pour finir la semaine à l’équilibre dans un marché sans conviction forte sur les décisions à venir de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Les hausses de taux de la Fed pour lutter contre l’inflation rendent les obligations d’Etat américaines plus rentables, ce qui les rend plus attractives que l’or, actif sans rendement, comme valeur refuge.

La pause dans les hausses de taux de la Fed a donc profité à l’or, qui a rebondi à partir de jeudi après avoir touché un plus bas depuis mi-mars à 1925,13 dollars.

Le métal jaune pourrait désormais peiner à trouver une direction forte, alors que le marché est peu convaincu par les projections de la Fed, qui tablent sur deux hausses de taux à venir dans l’année.

«Le risque d’une récession pourrait changer la direction» de la politique monétaire en empêchant la Fed de remonter ses taux, note Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Et par le passé, «les récessions ont été favorables à l’or», valeur refuge, rappellent les analystes du Conseil mondial de l’or (CMO).

Vers 15H10 GMT (17H10 à Paris), l’once d’or coûtait 1960,54 dollars, contre 1961,19 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

Le cuivre poursuit sa hausse

Le prix du cuivre poursuivait sa remontée cette semaine sur London Metal Exchange (LME), dopé par les espoirs d’une reprise forte de la demande avec les mesures de relance de l’activité mise en place par la Chine.

«Le récent rebond a été soutenu par les spéculations sur les mesures de relance» en Chine pour soutenir l’activité de la deuxième économie mondiale dans un contexte d’essoufflement de la reprise post-Covid, explique Ole Hansen.

Le pays a notamment abaissé jeudi un taux de référence pour les prêts à moyen terme et a injecté des liquidités dans l’économie.

Grand consommateur de métaux de base, ces mesures poussent les investisseurs à revoir les perspectives de la demande en Chine.

A cela s’ajoutent «des rapports montrant une baisse hebdomadaire des stocks surveillés par les trois principales bourses de New York, Londres et Shanghai», poursuit M. Hansen.

Par ailleurs, «la transformation verte dans les années à venir continuera à fournir un fort soutien» pour le cuivre, avance l’analyste.

Ses propriétés, en particulier sa forte conductivité, en font un métal clé pour la transition écologique, intervenant dans la composition des batteries, ainsi que «les moteurs de traction électrique, la production d’énergie renouvelable, le stockage de l’énergie et les mises à niveau du réseau électrique», énumère l’analyste.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8599 dollars vendredi, contre 8371,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Le café enchaîne les records

Les prix du café robusta à Londres ont flambé de plus belle sur la semaine, poussant le robusta jusqu’à un nouveau record depuis le début du contrat il y a 15 ans, l’offre limitée face à une forte demande, se cumulant avec l’arrivée d’El Niño, un phénomène climatique qui pourrait perturber les récoltes.

Les cours ont grimpé à Londres comme à New York «en raison de volumes d’exportation brésiliens inférieurs aux prévisions et parce que les négociants étaient plus préoccupés par le manque de café frais vietnamien disponible sur le marché en ce moment», explique Jack Scoville de Price Future Group.

En parallèle, les marchés sont très vigilants quant à l’impact potentiel du retour d’El Niño, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) ayant récemment annoncé l’arrivée de ce phénomène climatique», commente Ole Hansen.

En raison d’El Niño, «de la chaleur et des sécheresses sont attendues en Australie et dans certaines parties de l’Asie et de l’Afrique, tandis que des inondations sont prévues dans l’ouest de l’Amérique, ce qui a déjà récemment fait grimper les prix du sucre et du café robusta en particulier», avance Thu Lan Nguyen, de Commerzbank.

A Londres, le café robusta a culminé vendredi à 2797 dollars la tonne, un nouveau prix record enregistré depuis le début du contrat en 2008.

«L’offre de robusta reste limitée sur le marché alors que la demande de robusta est forte», affirme M. Scoville, même si l’arrivée de la production brésilienne devrait couvrir une partie de la demande.

Sur l’ICE Futures US de New York, la livre d’arabica pour livraison en septembre valait 181,30 cents, contre 186,65 cents sept jours auparavant.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2755 dollars vendredi contre 2702 dollars il y a une semaine à la clôture.

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