Matières premières: cuivre, sucre et or dévissent

AWP

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Sur le London Metal Exchange, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 10’219,50 dollars vers 16h30, contre 10’315,00 dollars le jeudi précédent à la clôture.

Les prix des métaux industriels, comme le cuivre et l’aluminium, ont légèrement reculé au fil d’une semaine écourtée par le long week-end pascal et aux échanges limités par les confinements chinois.

«Pour les métaux, la prime au risque russe s’est érodée et l’attention s’est tournée vers la demande chinoise en raison des restrictions Covid», commentent les analystes de JP Morgan. La ville de Shanghai reste confinée, plombant l’activité de la capitale économique chinoise.

Plus de 17’000 nouveaux cas positifs au coronavirus y ont encore été annoncés vendredi - un chiffre toutefois en reflux.

Etant donné le rôle central de la Bourse de Shanghai pour le marché des métaux et l’importance de la Chine comme premier importateur de matières premières, «les investisseurs attendent le retour des Chinois sur le marché avant de prendre des paris trop risqués», à la hausse comme à la baisse, commente Al Munro, courtier chez Marex.

Malgré le risque d’un affaiblissement de la demande chinoise, tout mouvement des prix à la baisse «ne durerait pas car il serait suivi par un rebond dopé par un soutien gouvernemental à l’économie chinoise», estiment les analystes de JP Morgan.

«La nécessité d’agir pour isoler la Russie en se sevrant de son pétrole et de son gaz va probablement accélérer l’électrification du monde» pour pouvoir utiliser plus d’énergie renouvelable, «ce qui va demander une abondance de cuivre», ajoute Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

Sur le London Metal Exchange (LME), la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 10’219,50 dollars vers 14H30 GMT (16H30 à Paris), contre 10’315,00 dollars le jeudi précédent à la clôture.

Le sucre glisse

Le sucre s’est éloigné sur la semaine de ses récents sommets, pénalisé par la perspective d’une offre plus abondante dans plusieurs pays producteurs.

Les cours du sucre sont soutenus depuis le début du conflit en Ukraine par l’idée qu’au Brésil, premier producteur mondial de canne à sucre, la récolte va surtout servir à produire de l’éthanol pour se substituer aux carburants traditionnels dont le prix grimpe.

«Le soutien aux prix qui vient des prix de l’énergie plus élevés est en partie compensé par la perspective d’une production plus élevée, en particulier en provenance d’Asie», commentent les analystes de RaboBank.

La production de l’Inde, numéro deux mondial, devrait ainsi atteindre un niveau record pour la saison octobre 2021 à septembre 2022, à 36,8 millions de tonnes, avant de reculer à 35,8 millions de tonnes, estiment le Département de l’agriculture américain (USDA) dans son rapport annuel sur le sujet, publié mardi.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en juillet prochain valait 19,30 cents, contre 20,03 cents huit jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en août valait 531,30 dollars contre 568,80 dollars le jeudi précédent à la clôture.

L’or fond, le palladium résiste

Le prix de l’or a reculé sur la semaine malgré la persistance du risque géopolitique, la perspective d’une politique monétaire stricte aux Etats-Unis pesant sur le métal.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell n’a pas exclu jeudi une hausse d’un demi-point en mai, confirmant les attentes du marché d’une montée rapide des taux aux Etats-Unis.

«L’attente d’une politique monétaire plus stricte pèse sur l’or», confirme Rupert Rowling, analyste chez Kinesis Money.

Cela pèse sur l’or de deux manières: le dollar monte, ce qui rend les matières premières dont le cours est fixé en devise américaine plus coûteuses pour les investisseurs utilisant d’autres devises.

Mais surtout, le taux des obligations d’Etat augmente, ce qui les rend plus attractives que l’or, métal sans rendement, alors qu’elles se disputent l’intérêt des investisseurs en quête de valeurs refuges.

Le palladium, autre métal précieux, a mieux résisté au désintérêt des investisseurs pour cette catégorie d’actifs.

«La Russie représente 40% de la production mondiale de palladium», remarquent les analystes de UBS, qui soulignent que les réserves commerciales disponibles sont limitées, ce qui rend le métal «très sensibles à une offre diminuée».

«Nous estimons que l’envolée récente des prix du palladium va pousser les consommateurs vers le platine», qui dépend moins de la Russie, «et restons négatifs sur les perspectives des prix sur un an», ajoute UBS.

L’once d’or s’échangeait pour 1’941,61 dollars, contre 1’978,25 dollars sept jours plus tôt, et l’once de palladium pour 2’412,77 dollars, contre 2’372,95 dollars.

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