Les cryptos plombées par la Fed et la mobilisation russe

AWP

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A la mi-journée, le bitcoin s’échangeait autour de 18’900 dollars sur Bitstamp, en repli de 6,6% en comparaison hebdomadaire. Son principal rival, l’ether, reculait plus que la moyenne après sa grande «fusion».

Les monnaies cryptographiques étaient sous pression mercredi, les investisseurs affichant une certaine retenue dans l’attente du verdict de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) et après l’annonce de la mobilisation partielle en Russie. Principal rival du bitcoin, l’ether reculait plus que la moyenne après sa grande «fusion».

A la mi-journée, le bitcoin s’échangeait autour de 18’900 dollars sur la plateforme Bitstamp, en repli de 6,6% en comparaison hebdomadaire. Sa capitalisation boursière a été ramenée à 362 milliards de dollars, soit 26 milliards de moins qu’une semaine auparavant.

Au vu de la pression venderesse, les observateurs s’attendent à voir la reine des crypodevises mise une nouvelle fois à l’épreuve de la résistance autour des 18’000 dollars, une marque symbolique que le bitcoin a testée et défendue avec succès plusieurs fois depuis juin.

Une glissade sous ce seuil pourrait sensiblement augmenter la pression sur le numéro un du secteur, croit savoir Craig Erlam, analyste auprès du courtier Oanda, qui anticipe le cas échéant une «nouvelle spirale baissière». Selon lui, les conditions actuelles du marché restent difficiles pour les valeurs à risque, «et les banques centrales pourraient frapper un nouveau coup cette semaine».

«Les cryptomonnaies restent vulnérables à l’humeur générale du marché, et les hausses de taux des principales banques centrales du globe devraient continuer à exercer une pression conséquente sur leurs valorisations», a confié à AWP Ipek Ozkardeskaya.

Pour l’experte de la banque en ligne Swissquote, la corrélation entre les devises numériques et les valeurs technologiques devrait rester élevée tant que persisteront les inquiétudes concernant le resserrement des politiques monétaires, notamment de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Succès mitigé pour «The Merge»

Même la grande «fusion» tant attendue de l’ether, deuxième cryptomonnaie en termes de capitalisation boursière, n’a jusqu’ici pas réussi à concrétiser les espoirs de reprise de la crypto-sphère. Le passage du modèle «Proof-of-Work» (PoW) très gourmand en énergie, à celui de «Proof-of-Stake» (PoS) a été un succès sur le plan technique, ce qui n’a pas empêché l’érosion de l’ether, mais aussi d’autres actifs numériques basés sur la même blockchain.

La mise à niveau «The Merge» était la plus importante de l’histoire d’Ethereum et «fondamentalement positive» pour son évolution à long terme, estime Ipek Ozkardeskaya. «Elle change la donne, mais était déjà entièrement escomptée», poursuit l’analyste pour expliquer l’absence de réaction positive du marché.

«Il est triste mais vrai que les cours des cryptomonnaies sont déterminés par la spéculation et un appétit pour le risque plus large que les nouvelles fondamentales spécifiques au secteur», estime l’experte de Swissquote. Cela explique selon elle pourquoi un changement aussi radical n’a pas reçu l’attention qu’il aurait dû: «si les fondamentaux du secteur étaient une indication, il y a longtemps que l’ether aurait dû détrôner le bitcoin, surtout en plein milieu d’une crise énergétique».

Or sur une semaine, l’ether a vu sa valeur fondre de 16,4% à 1338,50 dollars. Sur la même période, la valeur de marché des quelque 13’000 monnaies numériques répertoriées sur le site spécialisé CoinGecko est retombé sous la barre du millier de milliards de dollars et oscille actuellement autour de 965 milliards.

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