Vers 11h, la principale monnaie virtuelle s’échangeait autour de 19’818 dollars sur la plateforme Bitstamp, en recul de près de 6,4% en rythme hebdomadaire.
Le marché des cryptodevises était toujours sous pression lundi matin, peinant à digérer la perspective des hausses de taux à venir. Son plus éminent représentant - le bitcoin - a glissé sous la barre symbolique des 20’000 dollars, ce qu’il n’avait pas fait depuis mi-juillet.
A 10h55, la principale monnaie virtuelle s’échangeait autour de 19’818 dollars sur la plateforme Bitstamp, en recul de près de 6,4% en rythme hebdomadaire. Le cours de son principal rival, l’ether, avait reculé de manière encore plus abrupte (-7,3%) à 1450 dollars.
La valeur de marché des quelque 12’000 cryptomonnaie recensées par le site spécialisé CoinGecko est redescendu sous le seuil des 1000 milliards dollars, soit près d’un tiers de la capitalisation record atteinte en novembre de l’année dernière.
«La hausse des taux et l’assèchement des liquidités du marché vont vraisemblablement ouvrir la voie pour une nouvelle hémorragie pour le bitcoin et les autres cryptodevises», a indiqué à l’agence AWP Ipek Ozkardeskaya. L’experte de Swissquote estime que la pression venderesse sur les valeurs technologiques va se maintenir, de même que sur les monnaies virtuelles.
Les actifs risqués, dont font partie les crypto-actifs, pâtissent de la hausse des taux d’intérêt dans le monde entier. A l’instar de nombreuses autres banques centrales, la Réserve fédérale américaine (Fed) s’est fixé comme priorité la lutte contre l’inflation élevée.
Vendredi dernier, son président Jerome Powell a clairement indiqué que l’institut d’émission était prêt à accepter des dommages conjoncturels afin de réduire l’inflation, douchant ainsi les espoirs des acteurs du marché qui pensaient que la Fed pourrait à nouveau envisager une baisse de taux l’année prochaine.
«Les banquiers centraux européens et asiatiques seront probablement beaucoup plus pessimistes que le président de la Fed» prédit Edward Moya, analyste de marché principal chez Oanda.
«Le bitcoin s’est révélé être une piètre couverture contre l’inflation au cours de l’année écoulée», signale sa consoeur de Swissquote, rappelant qu’à mesure que l’inflation augmentait, le cours de la reine des cryptodevises chutait.
«Aujourd’hui, le bitcoin présente toujours une corrélation relativement forte avec les valeurs technologiques et ces dernières figurent parmi les actifs les plus lourdement touchés par la hausse de l’inflation», qui entraîne une hausse des rendements et pèse ainsi mathématiquement sur la valorisation des actions, explique Ipek Ozkardeskaya.
Selon elle, les prochaines cibles baissières se situent à 17’500 dollars, puis 15’000 et 12’000 dollars. Pour l’ether, «nous n’excluons pas un plongeon sous les 1000 dollars», prévient l’analyste de Swissquote.
Aux hausses de taux déjà préjudiciables pour les actifs à risque sont récemment venues s’ajouter les craintes conjoncturelles, en particulier en Europe. La crise énergétique qui s’y dessine est une source de tensions économiques.