Vers 21h15, la devise russe prend 1,16% face au billet vert, à 95,70 roubles pour un dollar.
Le rouble poursuivait son rétablissement, vendredi, aidé par la hausse des cours du pétrole, mais aussi des mesures de contrôle des capitaux ainsi que la perspective d’une nouvelle hausse de taux de la banque centrale de Russie.
Vers 19H15 GMT, la devise russe prenait 1,16% face au billet vert, à 95,70 roubles pour un dollar.
Après avoir touché, début octobre, son plus haut niveau depuis 19 mois, à 102,36 roubles pour un dollar, la monnaie a rebondi et gagné près de 7%, une variation considérable sur le marché des changes.
«Le prix du pétrole a tellement augmenté que cela a un effet sur le rouble», a commenté Iikka Korhonen, responsable de la recherche au BOFIT, institut dépendant de la banque centrale de Finlande.
Par ailleurs, la semaine dernière, le gouvernement russe a décidé d’imposer aux entreprises exportatrices de dizaines de secteurs de convertir en roubles les devises qu’elles reçoivent en paiement par leurs clients étrangers.
A compter du 16 octobre, ces sociétés ont environ deux mois et demi pour transformer 90% de leurs devises dans leur monnaie nationale.
«Le rouble est revenu à 97 contre le dollar immédiatement après l’annonce», a souligné, dans une note, Alexandra Prokopenko, du Carnegie Russia Eurasia Center. «Le contrôle des capitaux a marché.»
«Mais c’est une arme à double tranchant», prévient-elle. «Cela montre que le rouble s’est effondré, ce qui, au final, va accentuer sa dépréciation et alimenter les anticipations d’inflation.»
La hausse des prix à la consommation accélère déjà, et est ressortie, en septembre à 6%, sur un an, contre 5,2% en août.
Cette nouvelle poussée de l’inflation devrait, selon les analystes, amener la banque centrale russe à remonter sensiblement, une nouvelle fois, son taux directeur, lors de sa prochaine réunion de politique monétaire, vendredi 27 octobre.
Elle reste sur trois relèvements consécutifs, qui ont fait passer le taux de 7,5%, en juillet, à 13% en septembre, ce qui est de nature à soutenir la devise russe.
Pour autant, Iikka Korhonen ne voit pas le rouble s’apprécier beaucoup plus qu’il ne l’a déjà fait depuis dix jours, «à moins que le baril de brut ne monte à 100 dollars».
«Les investisseurs étrangers ne veulent pas détenir d’actifs en roubles», explique-t-il, «et ceux qui ont encore en Russie cherchent à en sortir».
Le contrôle des capitaux dissuade même, selon lui, des partenaires comme l’Inde ou la Chine d’investir en Russie.