Le risque inflationniste est encore élevé, estime la BNS

AWP

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«Nous nous attendons à un ralentissement au niveau des prix l’année prochaine et la suivante, mais les risques inflationnistes sont toujours élevés», selon le nouveau vice-président Martin Schlegel.

Les risques liés à l’inflation demeurent toujours élevés dans la Confédération, malgré le récent ralentissement observé au niveau des prix à la consommation, a estimé le nouveau vice-président de la Banque nationale suisse (BNS), Martin Schlegel. La force du franc a permis d’amortir cette tendance, alors que l’inflation a fortement accéléré en zone euro.

«Nous nous attendons à un ralentissement au niveau des prix l’année prochaine et la suivante, mais les risques inflationnistes sont toujours élevés», a averti M. Schlegel dans un entretien paru vendredi sur le site internet du journal Finanz und Wirtschaft.

Selon les plus récentes estimations de la banque centrale suisse, l’inflation devrait atteindre 2,4% en 2023 et décélérer à 1,7% en 2024. En septembre, les prix à la consommation ont augmenté de 3,3% sur un an, marquant une légère décrue comparé aux +3,5% enregistré en août. Ce niveau est cependant encore nettement supérieur à l’objectif de stabilité des prix prôné par la BNS et qui se situe entre 0% et 2%.

Selon M. Schlegel, qui a pris début août la succession de Fritz Zurbrügg à la vice-présidence de l’institut d’émission helvétique, le risque le plus important provient des prix de l’énergie, en raison du danger de pénurie provoqué par la guerre en Ukraine.

Appréciation du franc

Si la Suisse s’en sort mieux que ses voisins européens - l’inflation a atteint 10% en septembre dans la zone euro - c’est grâce à la force du franc, ajouté Martin Schlegel. «La solidité du franc a contribué ces derniers mois à freiner l’inflation en Suisse», a-t-il souligné. La BNS a laissé le franc s’apprécier depuis l’automne pour contrer la flambée des prix importés.

Dans son scénario de base, la BNS ne table pas sur une récession en Suisse. Mi-septembre, elle s’attendait encore à une croissance du produit intérieur brut (PIB) de «quelque 2%» cette année, un pourcentage révisé à la baisse comparé aux près de 2,5% jusqu’à présent anticipés. «La conjoncture va cependant ralentir» et en cas de pénurie d’énergie la Suisse n’est pas à l’abri d’une récession, a averti M. Schlegel.

Mi-septembre, la BNS avait mis un point final à près de huit ans de taux négatifs. Elle avait alors relevé de 0,75 point de pourcentage son taux directeur, qui est passé de -0,25% à +0,5%. L’institut d’émission avait aussi indiqué qu’il n’était pas «exclu que de nouveaux relèvements de taux soient nécessaires». Sa prochaine réunion de politique monétaire est agendée au 15 décembre.

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