Le dollar retombe lundi après qu’une deuxième responsable de la banque centrale américaine (Fed) a ouvert la voie à une baisse des taux en juillet, alors que le billet vert avait grimpé en réaction aux frappes américaines menées dimanche contre des installations nucléaires iraniennes.
«Si les pressions sur l’inflation restent contenues» d’ici la prochaine réunion de la Fed, les 29 et 30 juillet, «je soutiendrai une diminution des taux directeurs» à ce moment-là, a déclaré Michelle Bowman, vice-présidente de l’institution, chargée de la supervision bancaire.
Vendredi dernier, un autre membre de la Fed, Christopher Waller, avait déjà évoqué une baisse de taux d’intérêt fin juillet.
«Les droits de douane laisseront l’économie américaine» avec «un taux de chômage légèrement plus élevé», «une croissance du PIB inférieure à son potentiel mais pas de récession, et un rebond significatif mais ponctuel de l’inflation», a expliqué David Mericle, analyste de Goldman Sachs, qui note que le marché continue de projeter deux coupes des taux de la Fed cette année.
Jusque-là dans le vert, la devise américaine lâchait en réaction 0,08% face à l’euro, à 1,1533 dollar, vers 15H10 GMT.
En tant que valeur refuge, le billet vert avait initialement profité de l’escalade au Moyen-Orient. Le président américain a envoyé dimanche les bombardiers américains frapper en Iran le site souterrain d’enrichissement d’uranium à Fordo et les installations nucléaires à Ispahan et Natanz. Donald Trump a aussi semblé plaider pour un «changement de régime» à Téhéran.
La livre britannique et l’euro ont initialement souffert de cette perspective car «s’il doit y avoir une escalade du conflit entre les États-Unis et l’Iran, l’Europe et le Royaume-Uni en particulier risquent d’être entraînés aux côtés» de Washington, selon Kathleen Brooks, analyste chez XTB, interrogée par l’AFP.
A ce stade, la perspective d’une fermeture par Téhéran du détroit stratégique d’Ormuz, par lequel transite un tiers du trafic maritime mondial de pétrole, a été écartée par le marché, et les prix du pétrole n’ont pas explosé.
C’est pourquoi le dollar américain a grimpé en début de séance face au dollar australien et à la couronne norvégienne, devises de pays gros exportateurs de pétrole.
Le billet vert continuait cependant de progresser, de 0,28% par rapport à la devise japonaise, à 146,50 yens pour un dollar.
«La dépendance du Japon au pétrole, conjuguée à une fragilité budgétaire équivalant à 200% du PIB, n’est pas précisément la valeur refuge dont on rêve face à un conflit potentiel au Moyen-Orient susceptible de dégénérer en choc pétrolier», a souligné Stephen Innes, analyste de SPI AM.