Le bitcoin se rit (encore) des turbulences des marchés financiers

AWP

2 minutes de lecture

A la mi-journée, la reine des cryptodevises se négociait autour de 24’585 dollars, en hausse de 11% en rythme hebdomadaire.

Le bitcoin et nombre de succédanés gagnaient encore du terrain mercredi, semblant faire fi des turbulences déclenchées par les banques US qui agitent depuis des jours les marchés financiers. A en croire des observateurs, cette immunité risque cependant d’être de courte durée.

A la mi-journée, la reine des cryptodevises se négociait autour de 24’585 dollars, en hausse de 11% en rythme hebdomadaire. Mardi, son cours avait même franchi la barre des 26’000 dollars, atteignant son plus haut niveau depuis l’été dernier, alors que pendant le week-end, il avait plongé sous le seuil des 20’000 dollars. En termes de capitalisation boursière, le volume a enflé de 56 milliards à près de 481 milliards.

Les courtiers évoquent un certain relâchement de la pression inflationniste, de nature à atténuer quelque peu les craintes d’une hausse plus rapide que prévu des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed). Dans une note, l’analyste Timo Emden n’hésite pas à parler d’un «printemps crypto».

Gains vulnérables

Sa consoeur Ipek Ozkardeskaya, chez Swissquote, se veut plus circonspecte. «Le bitcoin et de nombreux autres actifs à risque semblent réagir au brusque revirement des attentes en matière de hausse des taux de la Fed» avance-t-elle pour expliquer ces gains qui restent à ses yeux vulnérables et risquent de s’effacer «assez rapidement».

La cryptosphère vit actuellement des temps incertains, en particulier aux Etats-Unis. Dans le sillage de la faillite vendredi dernier de la banque Silvergate, prisée par les acteurs de la branche, le stablecoin USDC, numéro deux du secteur, a perdu momentanément son adossement au dollar et est tombé à 88 cents, avant que la parité ne soit rétablie après l’annonce de la mise sous tutelle de l’établissement bancaire.

Une autre référence du secteur, la cryptobanque Signature, a également été placée sous la surveillance des autorités, même si la nécessité de cette mesure est remise en question. Un membre de la direction de la banque a ainsi clamé que le seul objectif de la fermeture était «d’envoyer un message ciblé contre la crypto».

Véritable alternative... ou pas

Au vu de l’effondrement en Bourse des valeurs bancaires, les prochains jours devraient révéler si bitcoin et consorts sauront s’affirmer comme des alternatives crédibles au système financier ou s’ils seront eux aussi emportés dans la tourmente.

«Les actifs numériques sont un secteur de niche, alimenté par le dynamisme et les placements des petits investisseurs», avance Matteo Bottacini de Crypto Finance. A court terme, la morosité qui plombe actuellement le monde de la finance pourrait éventuellement faire grimper le cours des cryptodevises.

Toutefois, «le règlement des transactions en dollars risque de devenir de plus en plus difficile», ce qui pourrait entraîner à moyen terme un regain de volatilité et une moindre acceptation institutionnelle, prévient l’expert. Selon lui, cela représente un scénario rêvé pour le bitcoin en tant que «seul actif réellement décentralisé».

La première monnaie cryptographique en termes de volumes a d’ailleurs vu sa part de marché grimper de deux points en l’espace d’une semaine pour s’inscrire à 42%. Son principal rival, l’ether, n’a progressé sur cette même période «que» de 9% à 1690 dollars.

La capitalisation de marché de l’ensemble des 11’400 monnaies numériques recensées par le portail spécialisé CoinGecko totalisait 1140 milliards de dollars, soit près de 80 milliards de plus que sept jours auparavant.

A lire aussi...