L’or dopé par la guerre en Ukraine et l’inflation au premier trimestre

AWP

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La demande de métal jaune s’est établie à 1’234 tonnes, en hausse de 34% en glissement annuel, soit son plus haut niveau depuis le quatrième trimestre 2018.

La demande en or a augmenté au premier trimestre, dopé par l’appétit des investisseurs professionnels dans un contexte marqué par la guerre en Ukraine et une inflation galopante, ce qui reflète le statut de valeur refuge du métal précieux.

La demande d’or pour la période s’est établie à 1’234 tonnes, en hausse de 34% en glissement annuel, soit son plus haut niveau depuis le quatrième trimestre 2018 d’après le rapport trimestriel du Conseil mondial de l’or (CMO) publié jeudi.

«L’invasion de l’Ukraine et la flambée de l’inflation ont été des facteurs clés tirant le prix de l’or et la demande», explique le Conseil dans son rapport.

L’once d’or avait atteint début mars 2’070,44 dollars, proche de son record historique à 2.075,47 dollars atteint à l’été 2020, dans les premiers mois de la pandémie de Covid-19.

Preuve de l’intérêt des investisseurs professionnels, les produits indexés (ETF) ont connu des entrées de capitaux équivalentes à 269 tonnes d’or, soit plus de 1,7 milliard de dollars, «faisant plus qu’inverser la sortie nette annuelle de 174 tonnes de 2021», selon le CMO.

«Le premier trimestre 2022 a été mouvementé, marqué par des crises géopolitiques, des difficultés dans la chaîne d’approvisionnement et une inflation galopante», résume Louise Street, analyste au sein de l’organisation. «Ces événements mondiaux et ces conditions de marché ont consolidé le statut de l’or en tant que valeur refuge.»

L’investissement physique en pièces et lingots a totalisé 282 tonnes, soit une baisse de 20%, la forte hausse du prix de l’or ayant conduit à des prises de bénéfices.

La demande en bijoux s’est également essoufflée au premier trimestre, diminuant de 7% par rapport à l’année précédente, mettant fin à la croissance observée tout au long de 2021.

Une grande partie de cette faiblesse est venue de Chine, qui affronte depuis mars une recrudescence de cas de Covid-19, inédite depuis 2020 par son ampleur, et a ainsi introduit des restrictions sanitaires pour combattre l’épidémie.

En Chine et en Inde notamment, les mariages sont l’occasion pour les familles de mettre une partie de leurs économies à l’abri en les changeant en lingots, colliers, bagues, bracelets et autres objets en or, suprême valeur refuge.

Un certain nombre de cérémonies ont ainsi été reportées ou annulées, mais les prix élevés et volatils de l’or ont également pesé sur la demande.

Par ailleurs, les achats d’or des banques centrales ont diminué de 29% par rapport à 2021, s’établissant à 83,8 tonnes.

La demande d’or dans le secteur technologique a quant à elle légèrement augmenté (+1%) pour atteindre 82 tonnes au premier trimestre.

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