Déjà triomphant, le dollar profite d’un mouvement d’aversion au risque

AWP

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Vers 22h, le Dollar Index évolue tout proche de son sommet depuis dix mois, à 106,213 points.

Le dollar a encore gagné du terrain mardi, porté, cette fois, par un mouvement d’aversion au risque, lié aux inquiétudes quant à la conjonction de développements négatifs pour l’économie mondiale.

Vers 20H05 GMT, le Dollar Index, qui mesure le niveau du billet vert par rapport à un panier de devises, évoluait tout proche de son sommet depuis dix mois, à 106,213 points.

Durant les dernières heures, le «greenback», l’un des surnoms de la monnaie américaine, a atteint son plus haut depuis mars contre l’euro et la livre, depuis avril vis-à-vis du franc suisse, et établi un nouveau plafond face au yen depuis octobre.

Si ce mouvement ne fait que répliquer celui des jours précédents, la nouveauté est venue des devises considérées comme plus volatiles, comme le rand sud-africain ou les dollars canadien et australien, tous en net repli face au «buck», un autre surnom de la devise reine.

Même le réal brésilien et le peso mexicain, parmi les rares à avoir tenu tête au dollar ces dernières semaines, ont hissé le drapeau blanc.

«C’est une journée typique de l’aversion au risque sur le marché des changes», a commenté Adam Button, de ForexLive. «L’idée, c’est de tout vendre et d’accumuler des dollars.»

Les cambistes étaient d’autant plus attirés par le billet vert que les taux obligataires ont continué à grimper. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans est allé jusqu’à 4,56%, une première depuis près de 16 ans.

Le marché a aussi prêté attention à un document publié mardi par le président de l’antenne de la banque centrale américaine (Fed) à Minneapolis, Neel Kashkari, qui attribue au scénario de nouvelles hausses de taux «significatives», soit plus qu’une, une probabilité de 40%.

Neel Kashkari «a la réputation d’être l’un des membres les plus accommodants» de la Fed en matière de politique monétaire, «et il parle de continuer à resserrer même après une hausse en novembre», souligne Adam Button.

«Ça a été un rappel pour pas mal de gens, montrant que la Fed ne va pas attendre patiemment que l’inflation ralentisse ou que les indicateurs économiques se dégradent», a insisté l’analyste.

Ce discours tranche avec celui de plusieurs responsables de la Banque centrale européenne (BCE), ces derniers jours, qui ont concentré leurs déclarations sur la dégradation de la conjoncture en Europe.

Constatant le ralentissement, Madis Müller, membre du conseil des gouverneurs de la BCE et président de la banque centrale estonienne (Eesti Pank), a notamment écarté un nouveau relèvement des taux directeurs.

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