Covid-19: Credit Suisse revoit la croissance suisse à la baisse

AWP

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La banque a ramené ses prévisions de croissance du PIB pour l’année en cours à 1,0%, contre 1,4% jusqu’ici.

Credit Suisse s’attend à un «impact significatif» de la crise du coronavirus sur les finances publiques du pays. Dans une note diffusée jeudi après-midi, le numéro deux bancaire helvétique a ramené ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour l’année en cours à 1,0%, contre 1,4% jusqu’ici.

Selon les analystes de la banque aux deux voiles, le pays est plus susceptible de concentrer ses efforts fiscaux, comme lors de la crise financière de 2009/10, sur des «stabilisateurs automatiques» plutôt que des «stimuli actifs». Le recours à la réduction du temps de travail en particulier est un instrument qui a fait ses preuves pour atténuer un «choc externe temporaire».

La banque juge «substantiels» les désavantages liés à des interventions gouvernementales directes, notamment la mauvaise allocation de ressources, et leur efficacité limitée dans une économie modeste comme la Suisse. «Une part considérable des dépenses publiques sortirait du pays, diminuant l’impact final sur la demande interne», fait valoir l’auteure de la note.

Au contraire, des stabilisateurs automatiques comme l’assurance-chômage ciblent avec précision les secteurs économiques touchés, peuvent être activés directement et réduits progressivement une fois que la crise a été stabilisée, évitant ainsi des distorsions à long terme, poursuit l’experte de Credit Suisse.

Rappelant la crise de 2009/10, elle indique que les coûts pour l’assurance-chômage se sont montées à plus de 12 milliards de francs, contre à peine 3 milliards pour les mesures discrétionnaires sur la même période. Au plus fort de la crise, en mai 2009, quelque 5000 entreprises, pour un total de 90’000 salariés, avaient eu recours à ce dispositif, évitant ainsi une hausse de 0,6% du taux de chômage.

Alors que par le passé, le chômage partiel a été utilisé essentiellement dans des industries cycliques, le choc lié au coronavirus va vraisemblablement affecter tant le secteur tertiaire que le secondaire. Le logement, la restauration, le tourisme, le commerce de détail et l’industrie du divertissement, en particulier, vont voir leur demande s’effriter, prédit Credit Suisse.

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