Le bénéfice net a été multiplié par près de quatre à 319 millions, mais la base de comparaison intégrait une charge exceptionnelle de 455 millions.
Le conglomérat d’électrotechnique et d’automation ABB a engrangé entre avril et fin juin pour 6,05 milliards de dollars d’entrées de commandes et pour 6,15 milliards de recettes. Nonobstant des reculs de respectivement 18% et 14%, la demande et les livraisons dépassent allègrement les projections du consensus.
Le bénéfice net a de son côté été multiplié par près de quatre à 319 millions, mais la base de comparaison intégrait une charge exceptionnelle de 455 millions pour la vente à perte des activités dans les onduleurs solaires. Sur le plan opérationnel, l’excédent d’exploitation (Ebita) a fondu d’un cinquième à 651 millions, détaille un point de situation livré mercredi.
Les analystes consultés par AWP pronostiquaient en moyenne des entrées de commandes pour 5,76 milliards et plafonnaient le chiffre d’affaires à 5,82 milliards. L’Ebita opérationnel ne devait pas dépasser 563 millions.
Comme prévu, l’unité Robotics and discrete automation a essuyé le plus gros revers, avec une baisse des entrées de commandes de 28% à 638 millions et des revenus de 26% à 629 millions. L’Ebita a été amputé de plus de moitié à 43 millions.
Le principal segment d’activité Electrification a accusé un tassement de 18% de la demande à 2,74 milliards et de 16% des recettes à 2,76 milliards. La rentabilité s’est érodée de manière plus que proportionnelle, pour un résultat afférent de 348 millions.
Industrial Automation a vu ses entrées de commandes s’étioler de 20% à 1,31 milliard et ses revenus de 13% à 1,38 milliard. La rentabilité a fondu trois fois plus vite que ces derniers et l’excédent s’est établi à 115 millions.
Avec une érosion de 10% seulement de la demande à 1,59 milliard et de 4% du chiffre d’affaires à 1,58 milliard, le segment Motion fait figure de rescapé. L’Ebita a même grappillé 1% à 279 millions.
Le groupe zurichois a par ailleurs agendé le lancement d’un programme de rachat d’actions pour jusqu’à 4,2 milliards de francs subséquent de la finalisation de la cession de l’unité Power Grids à Hitachi le 23 juillet.
Le plan s’inscrit dans le cadre du projet de rétrocession aux actionnaires du produit de 7,6 à 7,8 milliards de dollars de la transaction. Le plafond en nombre d’actions est fixé à 180 millions et représente 10% du capital en circulation.
Les actionnaires pourront servir leurs titres jusqu’à l’assemblée générale du 25 mars 2021, durant laquelle le conseil d’administration proposera l’annulation des actions rapatriées et présentera les prochaines étapes du projet de rétrocession.
Sur le plan organisationnel, le responsable de la communication à titre intérimaire Theodor Swedjemark intègrera en août la direction générale, à l’occasion de la pérennisation de son contrat.
A court terme, la direction prévient que le Covid-19 va continuer à peser sur nombre de débouchés mais que l’impact devrait commencer à s’atténuer dès le troisième trimestre. Les secteurs des hydrocarbures, de la génération conventionnelle d’électricité, de l’automobile, des chantiers navaux et de la construction sont particulièrement touchés, énumère la multinationale.
Un véritable rétablissement ne devrait pas survenir avant le dernier partiel de 2020, dans le meilleur des cas.
La ligne de crédit de 2 milliards de francs contractée à court terme pour renforcer les liquidités en période de pandémie a d’ores et déjà été intégralement remboursée. D’autres initiatives de désendettement devraient suivre, à commencer par le règlement d’un emprunt de 1 milliard d’euros parvenant à échéance cet automne.
Dans les premiers échanges à la Bourse suisse mercredi, la nominative ABB s’appréciait de 2,2% à 23,88 francs, caracolant seule en tête d’un SMI un retrait de 0,29%.