Wall Street a chuté mardi à la suite d’un discours relativement hawkish du président de la Fed lors de sa première journée d’audition devant le Congrès américain. Jerome Powell a indiqué que la banque centrale pourrait relever les taux directeurs plus haut que ce qu’ils prévoyaient en décembre et accélérer le rythme de remontée des taux en raison de la résilience de l’inflation.

Le S&P 500 a chuté de plus de 1,5% alors que l’extrémité courte de la courbe des taux a fortement progressé. Le taux des bons du Trésor à 2 ans a bondi de 10 points de base mardi tandis que le taux à 10 ans est resté stable, accentuant ainsi l’inversion de la courbe des taux à un niveau inédit depuis 1981 à -103 points de base.

Cette forte hausse des taux courts est le reflet d’une probabilité plus élevée d’un resserrement monétaire plus agressif de la Fed lors des prochaines réunions. La probabilité d’une hausse des taux de 50 points de base lors de la prochaine réunion du FOMC dans deux semaines a grimpé à 70%, contre 30% avant l’audition de Powell et la probabilité d’une hausse des taux de 100 points de base au cours des deux prochaines réunions a augmenté à 18% contre 3% avant l’audition.

La seconde journée d’audition de Powell ce mercredi sera suivie de près par les opérateurs, mais le plus important d’ici la prochaine décision de politique monétaire sera les prochaines statistiques sur l’emploi et l’inflation, Powell ayant indiqué que la banque centrale restera dépendante des données économiques. Les rapports sur l’emploi ADP et JOLTS publiés ce mercredi et celui du BLS composé du fameux « NFP » publié vendredi seront donc cruciaux pour les marchés. La semaine prochaine ce seront les chiffres sur l’inflation IPC et IPP qui attireront l’attention des investisseurs.

Prévision du cours du S&P 500

Sur le plan de l’analyse technique, les perspectives du S&P 500 redeviennent baissières depuis la mi-février suite au repli sous la moyenne mobile à 20 séances (en bleue), puis la sortie par le bas du biseau ascendant dans lequel l’indice évoluait depuis le début de l’automne.

Après un court rebond depuis la moyenne mobile à 200 séances la semaine dernière, jusqu’à la moyenne mobile à 20 séances, le S&P 500 semble d’ores et déjà vouloir reprendre sa tendance baissière. Le S&P 500 vient de former une «étoile du soir», ce qui favorise les stratégies vendeuses d’un point de vue du ratio rendement/risque.

Les bears devront réussir à enfoncer la moyenne mobile à 200 séances pour espérer voir une accélération de la correction. Un repli sous cette moyenne mobile formerait une figure de retournement en tête et épaules, ce qui renforcerait les perspectives baissières.