Les marchés mondiaux rattrapés par la crise russo-ukrainienne

AWP

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Francfort s’est finalement replié de 0,42%, Milan de 0,62%, Paris de 0,10%, seul Londres parvenant à préserver un gain de 0,05%. A Zurich, le SMI a cédé 0,15%.

Les marchés boursiers mondiaux ont perdu leur dynamique du début de séance mercredi avec de nouveaux signes d’un regain de tension dans le conflit russo-ukrainien.

Après une ouverture en nette hausse, Wall Street était plus prudente: le Dow Jones montait de 0,21%, le S&P500 de 0,08% alors que le Nasdaq s’effritait de 0,06% vers 17H25 GMT. 

Mardi, le S&P 500 était entré en zone de correction, soit une perte de plus de 10% par rapport à son plus haut. 

En Europe, les nets gains durant la majeure partie de séance se sont envolés dans les deux dernières heures des échanges: Francfort s’est finalement replié de 0,42%, Milan de 0,62%, Paris de 0,10%, seul Londres parvenant à préserver un gain de 0,05%. A Zurich, le SMI a cédé 0,15%. 

Si, au début de la séance, les investisseurs s’étaient concentrés sur «des bons résultats d’entreprises» et des sanctions occidentales contre la Russie «plus légères qu’attendu», l’humeur a changé en une «demi-heure», souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets. 

Il souligne notamment la révélation d’une cyber-attaque «massive» en Ukraine touchant des sites officiels, comme celui des Affaires étrangères, ou des banques selon le vice-premier ministre Mykailo Fyodorov. 

Dans le même temps, les forces armées ukrainiennes ont annoncé la mort d’un soldat dans un bombardement des séparatistes prorusses sur la ligne de front dans l’est de l’Ukraine.

L’intensité renouvelée des violences sur ce front, théâtre depuis huit ans d’une guerre avec des séparatistes soutenus par la Russie, fait redouter à l’Occident une invasion russe imminente.

La Russie a également promis mercredi une riposte «forte» et «douloureuse» aux sanctions américaines.

Parmi les gérants d’actifs, «on sent que tout le monde est hésitant pour investir. Ils attendent de la stabilité, mais Vladimir Poutine est capable de tout, c’est ce qui est perturbant», explique Philippe Cohen, gérant de Kiplink Finance. 

Les matières premières au milieu des tensions 

Les cours du pétrole restaient fluctuant selon les évènements en Europe de l’est.

Vers 17H10 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril prenait 0,18% à 97,01 dollars, après avoir pris plus de 1,50% en fin de séance européenne.

À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) à même échéance, dont c’est le premier jour de cotation, montait 0,12% à 92,03 dollars.

Des entreprises présentes en Russie délaissées 

La minière Evraz, a chuté de 12,55% à la suite «d’informations selon lesquelles l’actionnaire principal Roman Abramovich pourrait se retrouver sous le coup de sanctions si la situation entre la Russie et l’Ukraine devait s’aggraver», a indiqué M. Hewson. 

A Paris, Renault, implanté en Russie via sa filiale Avtovaz, a chuté de 4,27% à 32,14 euros alors que Stellantis a bondi de 4,54% après ses résultats. 

Alstom (-2,91% à 23,66 euros) qui détient 20% du constructeur ferroviaire Transmashholding, Société Générale (-1,11% à 31,08), via sa filiale Rosbank, étaient aussi concernés.

La cybersécurité recherchée

Sur le Nasdaq, la firme de cybersécurité Palo Alto Networks faisait des étincelles (+3,08%) après avoir affiché des ventes en hausse de 30% et rehaussé ses prévisions de bénéfice et de revenus pour l’année entière.

Les titres des firmes du secteur avaient d’une façon générale le vent en poupe dans le contexte de crise russo-ukrainienne, relevait Dan Ives, analyste pour Wedbush.

CyberArk Software prenait 0,95%, Fortinet 0,07% à Wall Street.

A Londres, Darktrace a pris 2,44%. 

Du côté de l’euro et du bitcoin

L’euro cédait 0,10% à 1,1313 dollar. 

Le bitcoin remontait de 2,32% à 38.775 dollars.

 

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