Les marchés européens souffrent de la détermination des banques centrales

AWP

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Les indices ont nettement baissé, après leur rebond de mardi: Paris a reculé de 1,87%, Francfort de 1,84%, Londres de 1,08% et Milan de 1,07%. A Zurich, le SMI a cédé 1,26%.

Les bourses mondiales étaient en retrait jeudi, digérant de nombreuses décisions des banques centrales, à commencer par celle des Etats-Unis mercredi, tandis que le dollar restait à un haut niveau, obligeant même une intervention politique au Japon.

En nette baisse mercredi, les marchés américains restaient mal orientés: le Nasdaq perdait 1,16%, le S&P500 0,65% et le Dow Jones 0,24% vers 15H55 GMT.

Les indices européens ont aussi nettement baissé, après leur rebond de mardi: Paris a reculé de 1,87%, Francfort de 1,84%, Londres de 1,08% et Milan de 1,07%. A Zurich, le SMI a cédé 1,26%.

La banque centrale américaine a relevé mercredi de 0,75 point de pourcentage son principal taux directeur, comme en juin et juillet, pour le porter à une fourchette allant de 3% à 3,25%, contre un niveau se situant juste au-dessus de 0% en début d’année.

Les investisseurs n’ont pas été surpris par ce resserrement monétaire mais par la ligne dure adoptée par la Fed dans ses nouvelles projections en matière d’évolution des taux, qui pourraient monter au-dessus de 4,5% et ne pas redescendre avant 2024.

Le président de la Fed Jerome Powell a assumé de devoir «ralentir l’économie» pour réduire la croissance et attendre plus longtemps avant d’envisager de baisser le taux directeur.

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des Etats sont repartis fortement à la hausse. L’intérêt sur l’emprunt à 10 ans américain montait à 3,68% (contre 3,53% mercredi à la clôture), l’allemand à 1,97% et le français à 2,51%.

Après la sortie choc de M. Powell, «le marché s’inquiète davantage du fait que la Fed et d’autres banques centrales fassent basculer l’économie dans une récession», selon Karl Haeling, de la banque LBBW.

Car outre la Fed, la banque centrale suisse a aussi relevé son principal taux de 0,75 point de pourcentage. Celles d’Angleterre, de Norvège et d’Indonésie de 0,50 point de pourcentage.

«Cela met aussi la pression sur la Banque centrale européenne. Malgré son revirement de politique monétaire annoncé en août, l’euro n’arrive pas à remonter face au dollar» et reste sous la parité, relève Benjamin Melman, directeur de l’investissement d’Edmond de Rothschild Asset Management.

Le Japon au secours du yen

Sur le marché des changes, le dollar a atteint jeudi dans la nuit de nouveaux sommets face aux autres grandes monnaies. L’euro se stabilisait à 0,9837 dollar et la livre à 1,1272 dollar vers 15H55 GMT.

Après avoir touché un pic à 145,899 yen, le dollar refluait à 142,05 yen (-1,40%), le ministère des Finances japonais ayant déclaré être intervenu sur le marché pour soutenir le yen, une première depuis 1998. Il avait aussi agi en 2011 pour baisser la monnaie.

Le yen glisse depuis le début d’année, notamment en raison de la politique de la Banque du Japon (BoJ) qui n’a pas durci ses taux contrairement aux Etats-Unis. Jeudi, elle a encore maintenu sa politique monétaire ultra accommodante, estimant que les conditions n’étaient pas encore réunies pour un resserrement monétaire, l’inflation n’étant que de 2,8% sur un an au Japon.

De son côté, la banque centrale turque a abaissé jeudi son principal taux directeur pour le deuxième mois consécutif, de 13% à 12%, la livre turque atteignant au même moment son plus bas niveau historique par rapport au dollar.

Du côté de l’énergie

Les prix du pétrole évoluaient dans le vert, dopés par le risque géopolitique sur l’offre revenu sur le devant de la scène, le marché craignant une escalade de la guerre en Ukraine.

Vers 15H40 GMT, le baril de WTI américain pour livraison novembre gagnait 1,00% à 83,77 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison le même mois prenait 0,78% à 90,55 dollars.

Le gaz naturel européen montait de 3% à 187 euros le mégawattheure vers 15H40 GMT sur le marché de référence en Europe, le TTF néerlandais.

Tech, immobilier, luxe en berne

Parmi les secteurs les plus affectés jeudi figurent la technologie (ASML -5,19%) ou encore le luxe (Hermès -4,92%), car la hausse des taux diminue la valorisation de leurs bénéfices futurs, et l’immobilier (Vonovia -4,82%).

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