Les marchés européens reculent, les taux obligataires atteignent des sommets

AWP

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Paris lâche 1,35%, Francfort 1,03% et Milan 1,66%. Fermée lundi en raison des funérailles de la reine, la Bourse de Londres cède 0,61%. A Zurich, le SMI abandonne 1,32%.

Les marchés boursiers et obligataires étaient nerveux mardi, les rendements obligataires atteignant des niveaux inobservés depuis des années, poussés par la perspective d’une forte hausse des taux d’intérêt de la Fed mercredi.

Les places européennes ont clôturé en repli malgré un début de séance dans le vert: Paris a reculé de 1,35%, Francfort de 1,03% et Milan de 1,66%. Fermée lundi en raison des funérailles de la reine d’Angleterre Elisabeth II, la Bourse de Londres a cédé 0,61%. A Zurich, le SMI a abandonné 1,32%.

Tendance baissière à l’ouverture de la Bourse de New York également, où le Dow Jones reculait de 1,01%, le S&P 500 de 0,97% et le Nasdaq de 0,52% vers 15H50 GMT.

Dans le même temps, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans ressortait à 3,57%, une première depuis 11 ans. Quant au taux à 2 ans, qui reflète davantage les anticipations de politique monétaire, il n’était plus qu’à un souffle du seuil symbolique de 4%, qu’il n’a plus franchi depuis octobre 2007.

En France, le taux à dix ans a atteint 2,48%, un record depuis janvier 2014. Le taux allemand à dix ans est aussi à son plus haut depuis début 2014, à l’approche d’un discours de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde, prévu à 17H00 GMT, qui ajoute un peu plus de fébrilité sur le marché obligataire européen.

Les investisseurs se préparent à une nouvelle forte hausse du taux directeur de la Banque centrale américaine (Fed), qui se réunit mardi et mercredi, pour lutter contre l’inflation.

Les analystes s’accordent globalement pour prévoir une troisième hausse de 75 points de base consécutive, même si certains envisagent même 100 points de base.

«Au-delà du chiffre, ce qui va intéresser le marché c’est le discours de Jerome Powell», le président de la Fed, afin d’en savoir plus sur les prochaines étapes, affirme Clémence de Rothiacob, gérante de Richelieu Gestion. «Le marché a besoin d’avoir de la visibilité et se demande combien de temps le durcissement va encore durer.»

En Suède, la banque centrale n’a pas fait dans la demi-mesure et a relevé mardi d’un point entier son principal taux directeur.

Le constructeur américain Ford (-9,48%) a jeté un froid supplémentaire sur les Bourses en annonçant lundi soir qu’à la suite de récentes négociations, il allait verser un milliard de dollars de plus qu’initialement prévu à ses fournisseurs au troisième trimestre, en raison de l’inflation.

«Nous sommes dans la période des avertissements sur résultats, avant bientôt les publications de résultats du troisième trimestre et le marché commence à prendre conscience que les marges attendues sont trop hautes», estime Mme de Rothiacob, qui ajoute que «le quatrième trimestre ne sera pas bon, ça ne fait aucun doute».

Vendredi, le groupe de messageries FedEx (-1,97%) avait déjà publié, de façon anticipée, des résultats inférieurs aux attentes, évoquant un ralentissement de ses volumes partout dans le monde.

L’entrée en Bourse de Porsche agite toujours

La présidente du comité d’entreprise de Volkswagen (-0,27%), Daniela Cavallo, a déclaré dans une interview au Financial Times que le constructeur automobile pourrait vendre davantage d’actions de sa filiale à 100% Porsche AG, qu’il va faire entrer en Bourse fin septembre. Le titre de la holding Porsche SE, qui contrôle Volkswagen, a gagné 3,76%.

Du côté des devises et de l’énergie

L’euro perdait 0,32% face au dollar à 0,9993 dollar vers 15H50 GMT.

Le bitcoin reculait de 2,44% à 19.050 dollars, niveau proche de son plus bas de juin.

Le prix du gaz naturel en Europe valait 193 euros (+7,7%), peu après avoir touché un plus bas en près de deux mois à 169,790 euros.

Après avoir frôlé un plus bas de huit mois lundi, puis terminé en hausse, les prix du pétrole reculaient encore devant les craintes de récession: le Brent de Mer du Nord pour livraison novembre cédait 1,66% à 90,47 dollars et le WTI américain pour livraison octobre 2,13% à 83,90 dollars vers 15H50 GMT.

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