Sous la pression de l’inflation, les marchés plient encore

AWP

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En Europe, Paris a cédé 1,31%, Francfort 1,66%, tous deux perdant 2% sur la semaine. Londres a reculé de 0,62%, et Milan de 1,14%. 

La persistance de l’inflation aux Etats-Unis rendait prudents vendredi les investisseurs, qui délaissaient une fois de plus les actions et actifs risqués tandis que les taux d’intérêt restaient sous tension. 

Wall Street évoluait en baisse vers 15H50 GMT: le Dow Jones reculait de 1,09%, le S&P 500 de 1,36% et le Nasdaq de 1,69%. 

Si la tendance restait la même jusqu’à la clôture, l’indice technologique américain connaîtrait sa pire semaine (6,23%) depuis mi-janvier tandis que plusieurs de ses valeurs phares, comme Alphabet, Meta ou Intel, ont touché leur plus bas niveau de l’année. Les deux autres indices reculaient autour de 5% sur la semaine.

En Europe, Paris a cédé 1,31%, Francfort 1,66%, tous deux perdant 2% sur la semaine. Londres a reculé de 0,62%, et Milan de 1,14%. 

En Asie, Tokyo a perdu 2,3% sur les cinq séances, et Shanghai plus de 4%. 

Les investisseurs restent prudents avant la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine, la Fed, qui devrait une nouvelle fois procéder à une forte hausse de ses taux directeurs après la publication d’une inflation plus élevée que prévu en août aux États-Unis.

«L’humeur est devenue beaucoup plus pessimiste», passant de «la possibilité d’un +pivot+» vers une politique plus souple «à une hausse potentielle de 100 points de base et à une récession l’année prochaine», illustre Craig Erlam, analyste d’Oanda. 

En conséquence, les taux obligataires s’envolaient : le taux d’intérêt de la dette américaine à deux ans, le plus sensible à la politique à court terme de la Fed, a grimpé à un niveau inédit depuis 2007, et tournait autour de 3,88% vers 15H45 GMT. En Europe, les taux courts flambaient aussi.

La fermeté de la Fed profitait au dollar: il a atteint son plus haut depuis 1985 face à la livre, affaiblie par les craintes de récession au Royaume-Uni. Une livre valait 1,1410 dollar (-0,50%) vers 15H45 GMT, tandis que l’euro était neutre face au billet vert, à 1,0005 dollar pour un euro. 

Le bitcoin baissait un peu (-1,30%) à 19’600 dollars.

«On a aussi des signaux de ralentissement économique plus prononcés», développe Quentin Doulcet, gérant de Myria AM, citant notamment «les avertissements économiques du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale» au cours de la semaine. 

Aux Etats-Unis, la confiance des consommateurs s’est un peu redressée en septembre par rapport à août, mais moins qu’attendu, en raison de l’incertitude quant à l’évolution de l’inflation et de l’activité économique, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan. 

Les postiers en manque de colis

La société américaine Fedex a transporté moins de lettres et paquets que prévu cet été, la conduisant à retirer jeudi ses prévisions pour l’année, faisant plonger de 23,08% son action. Son concurrent UPS reculait de 4,41%.

Cet avertissement a plombé les valeurs européennes du secteur: Royal Mail a chuté de 8,08% à Londres et Deutsche Post de 6,36% à Francfort.

Les géants du transport Maersk (-5,31% à Copenhague) et Kuehne+Nagel (-3,36% à Zurich) étaient pénalisés également.

Les défensives tiennent le choc

A l’opposé de la tendance générale, des valeurs dites défensives, c’est-à-dire moins sensibles à la conjoncture économique comme dans la santé ou l’alimentation, tiraient leur épingle du jeu notamment PepsiCo (-0,08%), McDonald’s (-0,38%), Johnson and Johnson (+0,78%) ou Merck (+0,27%) aux Etats-Unis, Astrazeneca (-0,32%), Sanofi +(0,32%), InBev (+0,07%), Carrefour (+0,64%) en Europe.

Du côté de l’énergie

Les prix du pétrole étaient en hausse vendredi, mais en légère baisse sur la semaine, plafonnés par les craintes croissantes de récession et le délai avant la reconstitution des réserves stratégiques américaines de pétrole.

Vers 15H30 GMT, le baril de WTI américain avançait de 1,00% à 85,95 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 1,28% à 92,00 dollars.

Le gaz naturel européen perdait 12% à 188,5 euros le mégawattheure.
 

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