Les marchés européens dans le rouge avec la hausse des taux obligataires

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Paris fléchit de 0,01%, Francfort de 0,20%, Londres de 0,14% et Milan de 0,64%. A Zurich, le SMI abandonne 0,80%.

Les bourses mondiales évoluent dans le rouge mardi en pleine saison de résultats d’entreprises, sur fond de fortes incertitudes à l’approche de l’élection présidentielle aux États-Unis et de remontée des taux obligataires américains.

En Europe, Paris a perdu 0,01%, Francfort 0,20%, Londres 0,14% et Milan 0,64%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,80%.

A Wall Street le Dow Jones cédait 0,15% vers 15H45, l’indice Nasdaq 0,11% et l’indice élargi S&P 500 0,25%.

Ce repli suit «une forte hausse des rendements obligataires» lundi, explique David Morrison, analyste de Trade Nation.

Le taux américain à dix ans évoluait toujours à un haut niveau à l’approche de l’élection présidentielle aux États-Unis, à 4,21% vers 15H45 GMT, contre 4,19% lundi en clôture. Sur deux ans, il atteint 4,04%, contre 4,03% lundi.

«Plusieurs facteurs se conjuguent pour pousser les rendements à la hausse», explique Ole Hansen, analyste dez Saxo Bank: «les données macroéconomiques américaines refusent de jouer les rabat-joie et la résurgence de [Donald] Trump dans les sondages alimente ce marché déjà enflammé».

«Si les taux venaient à monter plus haut, les investisseurs auraient cette tentation d’arbitrer entre les actions et des actifs moins risqués pour aller se réfugier sur les bons du Trésor américain», explique Frédéric Rozier, gérant de portefeuilles chez Mirabaud, interrogé par l’AFP.

Les indices européens ont suivi «la tendance négative observée de l’autre côté de l’Atlantique», poursuit M. Morrison.

Les investisseurs digèrent par ailleurs une nouvelle salve de résultats d’entreprises au troisième trimestre aux États-Unis et en Europe.

Aux États-Unis, l’entreprise américaine d’aéronautique et de défense RTX a également fait état d’un troisième trimestre meilleur qu’attendu. Le groupe de défense américain Lockheed Martin a quant à lui déçu, avec un chiffre d’affaires en hausse mais inférieur aux attentes.

La tech sera à l’honneur mercredi avec IBM et Tesla. Les rapports de Boeing et Coca-Cola sont eux aussi attendus dans les prochains jours.

L’élection américaine du 5 novembre occupe également davantage de place dans les esprits des investisseurs, qui évaluent la possibilité d’une victoire du candidat républicain Donald Trump.

«Si Trump remporte la victoire, il faut s’attendre à un déficit budgétaire plus important, des réductions de l’impôt sur les sociétés, autant d’éléments qui pourraient (...) entraîner une hausse de l’inflation», selon Stephen Innes, analyste pour SPI Asset Management.

«Il y a une telle différence entre les deux programmes et une telle incertitude que cela créé une vraie instabilité sur le marché», note Frédéric Rozier, prenant même le pas sur les résultats d’entreprises.

General Motors grimpe

Le constructeur automobile américain General Motors a affiné mardi ses objectifs pour 2024 après des résultats supérieurs aux attentes au troisième trimestre, marqués par des prix supérieurs à la moyenne et par une reprise en Chine.

Le titre du groupe prend 8,88% à New York à 15H45 GMT.

Morgan Sindall brille

Le groupe de construction britannique Morgan Sindall s’est envolé de près de 20% à Londres mardi après avoir annoncé que ses résultats annuels pour 2024 seront «nettement supérieurs» aux précédentes projections.

Hunting chute

Le fournisseur britannique de services pour le secteur pétrolier et gazier Hunting a dévissé de près de 16% mardi à Londres après avoir réduit sa prévision de résultat annuel, pénalisé par des prix plus faibles des hydrocarbures.

SAP en tête du Dax

L’entreprise de logiciels a revu hier ses prévisions 2024 à la hausse: elle vise désormais une croissance de son résultat d’exploitation de 20 à 23% (hors effets de change) contre 17 à 21% auparavant.

Le titre du groupe a gagné 2,14% à Francfort.

Nouveau record de l’or

L’or a encore poussé plus haut son record historique mardi, à plus de 2.740 dollars l’once.

«Les principaux moteurs de cette hausse sont les inquiétudes concernant l’instabilité fiscale, la demande de valeurs refuges, les tensions géopolitiques, (...) une forte demande de la part des banques centrales, et les incertitudes entourant l’élection présidentielle américaine», explique Ole Hansen.

Côté pétrole, vers 15H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,20%, à 75,93 dollars. Le West Texas Intermediate (WTI) américain gagnait 2,43%, à 72,28 dollars le baril.

Le bitcoin perdait 0,46% à 67’408,80 dollars.

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