Les marchés européens indécis entre résultats d’entreprises et politiques monétaires

AWP

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Paris recule de 0,83%, Milan de 0,96% et Londres de 0,20%, tandis que Francfort (-0,07%) finit proche de l’équilibre.

Les anticipations de resserrement des politiques monétaires faisaient grimper les taux obligataires mardi, tandis que les marchés étaient mitigés, confrontés à des perspectives de croissance pessimistes mais des résultats d’entreprises de bon augure.

En Europe, les indices ont connu un début de séance difficile à leur retour de Pâques, mais Wall Street a permis de réduire les dégâts. Paris a perdu 0,83%, Milan a cédé 0,96%, Londres 0,20%, tandis que Francfort (-0,07%) a fini proche de l’équilibre.

Après une séance négative lundi, Wall Street évoluait en hausse vers 16h10 GMT : le Dow Jones prenait 1,29%, le Nasdaq 1,88% et le S&P 500 1,34%.

Sur le marché obligataire, les taux souverains atteignent des sommets : les rendements à dix ans de l’Allemagne et du Royaume-Uni étaient au plus haut depuis 2015, et grimpent de sept points de base sur la journée.

Les taux des bons du Trésor américain à dix ans ont franchi la barre de 2,90% pour la première fois depuis début décembre 2018, et se stabilisaient autour de ce seuil.

Ces mouvements interviennent en réaction aux déclarations du gouverneur de la banque centrale américaine (Fed) le plus en faveur d’un resserrement monétaire strict. James Bullard a en effet estimé lundi qu’une hausse de 75 points de base (0,75%) des taux directeurs de la Fed n’était pas hors de question.

Sur le front macroéconomique, le Fonds monétaire international a fortement abaissé mardi ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 en raison des «ondes sismiques» provoquées par la guerre en Ukraine et a prévenu que l’inflation était amenée à durer, en particulier dans les pays émergents.

«Le conflit et les sanctions affectent directement l’Ukraine, la Russie et la Biélorussie», expliquent les économistes de l’institution de Washington. «Mais les retombées internationales se propagent bien au-delà, notamment en Europe, via les prix des produits de base, les liens commerciaux et financiers, l’approvisionnement (en produits alimentaires et énergétiques, ndlr) et l’impact humanitaire».

La nouvelle offensive de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine a renforcé les risques géopolitiques.

Sur les marchés actions, «la faiblesse initiale de ce matin a cédé la place à un ton légèrement plus résilient» en fin de séance européenne, constate Michael Hewson, analyste de CMC Markets, soulignant une «réaction mitigée» aux dernières prévisions du FMI.

La chute des prix du pétrole, lestés par les chiffres de croissance future, a contribué à limiter les pertes des Bourses européennes. Les investisseurs craignent un effritement de la demande en or noir.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 5,23% à 107,33 dollars vers 16H10 GMT. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai baissait quant à lui de 5,20% à 102,51 dollars.

Concernant les résultats d’entreprises, le secteur technologique américain est à l’appel cette semaine. Les investisseurs surveillent le degré de résistance des entreprises face à l’augmentation des coûts et les anticipations pour le deuxième trimestre.

Le luxe en berne

Les valeurs du luxe cédaient du terrain face aux pressions inflationnistes, à des ventes de détail au plus bas depuis deux ans en Chine et à la hausse des taux obligataires, qui compromet la valorisation des bénéfices futurs des entreprises. L’Oréal, qui a présenté ses résultats après la clôture, a perdu 2,90%, Hermès 3,62%, Moncler 1,80%, Burberry 0,28%, tandis qu’à Wall Street Estée Lauder sortait la tête de l’eau, prenant 1,68%.

Deliveroo à l’amende

Deliveroo a chuté de 4,97% à 108,05 pence après avoir été sévèrement sanctionné mardi par la justice française, qui lui a infligé une amende de 375.000 euros, le maximum prévu par la loi, pour «travail dissimulé».

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