Les marchés européens un peu soulagés après l’inflation américaine

AWP

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Les bourses finissent dans le rouge tout en reprenant du terrain par rapport au début de séance. Paris recule de 0,28%, Londres de 0,55%, Francfort de 0,48% et Milan de 0,33%. Zurich lâche 1,2%.

Les marchés se détendaient un peu mardi, après la publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, qui a certes encore progressé, mais dans lequel les investisseurs ont préféré voir quelques signes d’espoirs.

L’inflation s’est encore accélérée en mars aux Etats-Unis, atteignant son plus haut niveau depuis 1981, à 8,5% sur un an, contre 7,9% en février, en raison principalement des prix de l’essence qui ont bondi avec la guerre en Ukraine.

Toutefois, les investisseurs retiennent notamment que l’inflation dite sous-jacente, en excluant les prix de l’énergie et de l’alimentation, a ralenti par rapport à février, à 0,3% contre 0,5%. Sur un an en revanche, elle s’accélère, et atteint 6,5%, son plus haut niveau depuis août 1982.

Mais dès lundi soir, la Maison Blanche avait averti d’un niveau «extraordinairement élevé», de l’inflation, faisant reculer les indices américains, puis les places européennes à leur ouverture.

Neutres avant la publication dans les échanges d’avant-séance, les marchés américains évoluaient depuis en hausse: le Nasdaq des valeurs technologiques prenait 1,26%, le S&P montait de 0,85% et le Dow Jones de 0,70% vers 15H50 GMT.

En Europe, les bourses ont fini dans le rouge mais ont repris du terrain par rapport au début de séance. Paris a reculé de 0,28%, Londres de 0,55%, Francfort de 0,48% et Milan de 0,33%. En Suisse, l’indice vedette SMI a reculé de 1,2%.

«Les marchés s’attendaient au pire», confirme Matt Peron, de Janus Henderson. Même «s’il n’y a pas grand chose pour se réjouir», dans les chiffres du jour, si ce n’est l’inflation sous-jacente, «la clé maintenant est de savoir si l’inflation est à son pic, et si oui, à quel rythme elle va ralentir», analyse-t-il.

Sur le marché obligataire, qui s’est considérablement tendu ces dernières semaines, le taux d’intérêt de l’emprunt à 10 ans américain, après avoir atteint son plus haut depuis 2018, reculait nettement pour s’établir à 2,704% vers 15H50.

La publication n’est toutefois pas de nature à changer la vision de la Réserve fédérale américaine dans les prochains mois.

La Fed a commencé mi-mars à relever ses taux directeurs et a averti qu’elle allait continuer à resserrer sa politique monétaire dans les mois à venir, à coup de hausses de ses taux directeurs et de vente d’actifs.

En Europe les taux d’intérêt souverains ont suivi la même tendance, avant la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne de jeudi.

Les banques allemandes vendues

Les titres des banques allemandes Commerzbank (-8,47%) et Deutsche Bank (-9,36%) ont nettement chuté sur l’ensemble de la séance, la raison étant la vente d’importants paquets d’actions par le fonds d’investissement américain Capital Group, selon des informations rapportées par Bloomberg. Capital Group n’a pas souhaité commenter tandis que Deutsche Bank s’est dite «confiante» dans sa stratégie énoncée en mars.

Les grands noms de la tech se reprennent

Les grands noms du secteur technologique rebondissaient après la chute de la veille, comme Tesla (+2,79%), Amazon (+2,25%) ou Apple (+2,02%). En Europe, Dassault Systèmes (+0,65%) a échappé au mouvement de baisse.

Rebond du pétrole, au-dessus des 100 dollars, le yen plombé

Les deux références du pétrole grimpaient mardi de plus de 6%, galvanisées par l’allègement des mesures anti-Covid en Chine, ce qui devrait soutenir la demande, tandis que l’Opep prévient qu’elle ne pourra pas compenser l’offre russe.

Le baril de Brent pour livraison en juin avançait de 6,80% à 105,18 dollars vers 15H30 GMT. Celui du WTI américain à échéance mai prenait 6,95% à 100,84 dollars.

Vers 15H45 GMT, l’euro valait 1,0852 dollar, se repliant de 0,29%.

Le yen rebondissait un peu (+0,11% à 125,14 yens pour un dollar) après avoir touché son niveau le plus bas depuis 2015 (125,77 yens), plombé par la perspective d’une politique monétaire très souple au Japon.

Le bitcoin est repassé brièvement sous la barre des 40.000 dollars pour la première fois depuis le 16 mars, après sa chute de lundi. Vers 15H45 GMT, il prenait 1,12% à 40.290 dollars.

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