L’inflation pousse encore les marchés européens à la prudence

AWP

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Paris (+0,07%), Londres (+0,05%) et Milan (+0,22%) parviennent en fin de séance à repasser dans le vert, au contraire de Francfort (-0,34%). Zurich finit tout juste à l’équilibre.

Les premiers résultats d’entreprises parus mercredi donnaient du peps à Wall Street mais pas aux marchés européens, dans un contexte de forte inflation et à la veille de la réunion de la Banque centrale européenne.

Wall Street évoluait en nette hausse, après les deux premières séances de la semaine dans le rouge: le Dow Jones prenait 0,38%, le S&P 500 0,59% et le Nasdaq 1,47% vers 16H00 GMT.

Paris (+0,07%), Londres (+0,05%) et Milan (+0,22%) sont parvenus en fin de séance à repasser dans le vert, au contraire de Francfort (-0,34%). En Suisse, l’indice vedette SMI a fini tout juste à l’équilibre.

Les marchés continuent d’être tourmentés par l’inflation américaine, qui a atteint en mars son plus haut niveau depuis décembre 1981, à 8,5% sur un an, les prix de l’énergie ayant contribué massivement à cette flambée.

Même si la Réserve fédérale américaine (Fed) se montre résolue à relever promptement ses taux directeurs, les investisseurs savent que les effets ne seront pas immédiats, pénalisant consommateurs et entreprises.

De plus, un responsable de la Fed, James Bullard, a affirmé, dans un entretien au Financial Times, que c’était «une fantaisie» de penser que la banque centrale américaine pouvait réduire suffisamment l’inflation sans augmenter les taux à un niveau qui bride l’économie.

L’inflation n’épargne pas l’Europe. En Espagne, le niveau de 9,8% sur un an a été confirmé mercredi. Au Royaume-Uni, elle a encore accéléré en mars, à 7% sur un an. La pression de l’inflation sur les comptes de l’entreprise anglaise Tesco a participé à son repli de 2% sur les marchés, après l’annonce de ses résultats.

La Banque centrale européenne, qui se réunit jeudi, sera sous pression. De plus en plus de ses homologues durcissent leur politique, comme la Banque du Canada qui a relevé ses taux de 0,5% à 1%.

Sur le marché obligataire, les taux continuaient de souffler par rapport au plus haut de la veille, tout en restant à des niveaux élevés. Le rendement de l’emprunt à 10 ans américain passait de nouveau sous les 2,70% (2,65%).

JPMorgan Chase très prévoyant

JPMorgan, la première grande banque américaine, a vu son bénéfice reculer de 42% au premier trimestre, la banque américaine ayant notamment mis de l’argent de côté pour faire face aux éventuels risques liés à l’inflation et à la guerre en Ukraine. L’action reculait de 2,71%.

A l’inverse, Blackrock perdait 0,23% après ses résultats.

American Airlines s’envole

American Airlines s’envolait de 10,60% à Wall Street après avoir fait état de réservations en nette hausse. Delta Airlines était aussi saluée (+4,70%) grâce à des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre. United Airlines (+5,72%), IAG (+3,79%) ou Lufthansa (+1,68%) suivaient.

LVMH poursuit sur sa lancée

Le numéro un mondial du luxe LVMH a annoncé avoir réalisé 18 milliards d’euros de ventes au premier trimestre, soit un bond de 29% par rapport à 2020. L’action a progressé de 0,51%, passant outre les craintes sur la situation en Chine qui ont pesé sur tout le secteur du luxe.

Le pétrole monte, le dollar en forme

Les prix du pétrole montaient après deux journées volatiles, l’enlisement de la guerre en Ukraine faisant ressurgir des craintes quant à l’approvisionnement.

Vers 15H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 2,61% à 107,38 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai gagnait 2,26% à 102,85 dollars.

Sur le marché des changes, le dollar américain, profitait encore de la volonté de la Fed de lutter contre l’inflation.

Vers 15h45 GMT, l’euro se reprenait un peu (+0,36% à 1,0868 dollar pour un euro) après avoir reculé à 1,0812 dollar, un plus bas en un mois, proche du seuil de 1,08 dollar plus franchi depuis mai 2020.

Le yen japonais, quant à lui, perdait 0,16% à 125,27 yens pour un dollar et a reculé jusqu’à 126,32 yens, des niveaux inobservés depuis mai 2002.

Le bitcoin progressait de 4,20% à 41.200 dollars. Le marasme des marchés l’avait fait plonger en séance lundi à un plus bas depuis un mois, à 39.235 dollars.

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