Les marchés européens font une pause, restant sur leur garde au sujet de l’Ukraine

AWP

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Les indices subissent le contrecoup de la veille: Paris recule de 0,74%, Francfort de 1,45% et Milan de 0,03%. Seule la Bourse de Londres avance (+0,55%), grâce au soutien des valeurs pétrolières.

Les marchés occidentaux se repliaient mercredi, effaçant une petite partie de leur bond de la veille, en scrutant la poursuite des négociations sur la guerre en Ukraine.

Les indices européens ont subi le contrecoup de la veille: Paris a reculé de 0,74%, Francfort de 1,45% et Milan de 0,03%. Seule la Bourse de Londres a avancé de 0,55%, grâce au soutien des valeurs pétrolières. A Zurich, le SMI a cédé 0,66%.

La Bourse de Moscou a enchaîné de son côté une nouvelle séance de forte hausse, l’indice RTS libellé en dollars prenant plus de 7%.

Wall Street évoluait en baisse, après plusieurs séances dans le vert: le Dow Jones perdait 0,17%, le S&P 500 0,44%, le Nasdaq 0,58% vers 16H00 GMT.

«La tournure des événements géopolitiques pèse sur l’appétit au risque alors que les Etats-Unis et leurs alliés sont sceptiques quant à l’engagement de la Russie de réduire l’activité militaire près de Kiev, comme indiqué lors de la dernière série de pourparlers», relevaient les analystes de Wells Fargo.

Les pourparlers entre des délégations russe et ukrainienne à Istanbul, mardi, n’ont donné lieu à rien de «très prometteur», ni à aucune «percée», a déclaré mercredi le Kremlin, tranchant avec les propos beaucoup plus positifs des responsables russes ayant pris part aux négociations.

Les conséquences de la guerre en Ukraine sur les économies occidentales commencent aussi à se mesurer: l’influent groupe d’économistes qui conseille le gouvernement allemand a sabré mercredi sa prévision de croissance 2022, de 4,6% à 1,8%. L’inflation a atteint 7,3% en Allemagne en mars sur un an, et près de 10% en Espagne.

Sur le marché obligataire, les taux européens se tendaient encore, le taux d’intérêt du Bund allemand à 10 ans tournant autour de 0,64%.

La guerre a eu un impact économique marqué par ce que «les économistes appellent un +choc d’offre+ qui (...) accentue l’inflation et réduit la croissance simultanément», a prévenu Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), lors d’un colloque à Chypre.

Les banques centrales occidentales sont confrontées à une forte inflation et toutes ont commencé à réduire leur soutien monétaire au marché, particulièrement aux États-Unis.

Le rapport ADP sur les créations d’emplois privés a dressé le portrait d’un marché du travail encore tendu, propice à la poursuite du serrage de vis de la Fed. Les entreprises du secteur privé aux États-Unis ont créé 455.000 emplois en mars, notamment dans les services.

Bénéfice net exceptionnel pour BioNtech

Le laboratoire pharmaceutique allemand BioNTech, à l’origine du premier vaccin à ARN messager contre le Covid-19 avec Pfizer, a vu son bénéfice net exploser en 2021 à 10 milliards d’euros, après 15 millions l’année précédente, celle du premier bénéfice de son histoire. Le titre, coté aux États-Unis, s’envolait de 5,40%.

Les gagnants de mardi reculent

Les secteurs ayant le plus profité de l’annonce de l’avancée des négociations mardi étaient mercredi en queue de peloton. C’était le cas pour l’automobile (Renault -3,85%, BMW -2,87%), l’industrie (HeidelbergCement -4,26%) ou encore les banques (Santander -3,26%, Deutsche Bank -2,79%).

A l’inverse, la défense (Thalès +1,96%) ou les valeurs pétrolières (Shell +4,48%, Glencore +4,18% à Londres) étaient recherchées après avoir chuté la veille.

Le pétrole reprend du galon, l’euro se renforce

La méfiance sur les intentions réelles de Moscou faisait repartir à la hausse les prix du pétrole.

Vers 15H35 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord, la référence européenne, pour livraison en mai, prenait 3,12% à 113,67 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois gagnait quant à lui 3,28% à 107,67 dollars.

L’euro maintenait sa hausse (+0,70%) face au billet vert à 1,1164 dollar, vers 15H50 GMT, à un niveau plus vu depuis le 1er mars.

Le bitcoin reculait de 0,82% à 47.090 dollars.

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