La chronique des marchés de Vontobel au 30 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Nasdaq -0,25%, SPX -0,22%, Dow -0,11%, Russell -0,33%, SOX -0,81%, +0,19%, +1,36%.

 

Wall-Street termine sa journée en léger recul, divisée entre le discours devenu plus modéré de la Fed sur ses taux, et les inquiétudes liées aux tensions commerciales, à l’approche de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping, prévue demain au sommet du G20 à Buenos Aires. Le pétrole fait du yo-yo, le baril WTI tombant sous 50 dollars pour la première fois depuis plus d’un an, avant de finir en hausse de 2,3%. Le rendement du T-Bond à 10 ans recule de 3 points de base pour revenir à 3,02%. La volatilité reste stable, tout comme le dollar, la paire euro/dollar à 1,1380. On digère les minutes de la Fed, plus haussières que le discours récent de  Jerome Powell mais tout le monde n’a en tête que la réunion Trump / Xi de demain.

Sur le front commercial justement, Donald Trump a quitté les Etats-Unis jeudi pour l’Argentine, où il doit assister au sommet du G20, aujourd’hui et demain. Les marchés s’inquiètent de l’issue de sa rencontre, prévue samedi soir, avec son homologue chinois Xi Jinping. Très peu d’information a filtré sur le contenu des pourparlers, et du côté américain, le président et son entourage ont distillé des signes parfois contradictoires ces dernières semaines. Jeudi, la Maison Blanche a refroidi les esprits en indiquant que le conseiller au Commerce, Peter Navarro, connu pour sa position très dure envers Pékin, assisterait à la réunion cruciale prévue samedi soir entre Donald Trump et Xi Jinping, à l’occasion du sommet du G20 de Buenos Aires. Cette nouvelle a été perçue comme un présage négatif pour l’issue des négociations. Juste avant de prendre son avion, Donald Trump a indiqué à la presse que «je crois que nous sommes proches de faire quelque chose avec la Chine». Mais il a immédiatement ajouté que «je ne sais pas si je veux le faire, car en ce moment, nous avons des milliards et des milliards de dollars qui entrent aux Etats-Unis sous forme de droits de douane et de taxes».

L’autre événement de la journée a été la publication des «Minutes» de la dernière réunion de la Fed. Le compte-rendu a montré que l’institution prévoit toujours une hausse des taux d’intérêt en décembre, mais aussi qu’elle apparaît de plus en plus divisée sur l’évolution de la trajectoire monétaire à venir en 2019, suggérant donc une possible pause. Mercredi déjà, le président de la Fed Jerome Powell avait adopté un ton plus «Dovish», en affirmant que les taux étaient désormais «juste au-dessous du niveau ‘juste neutre’ qui permet à l’économie de continuer à croître sans être ni restreinte, ni trop stimulée». Les Minutes de la Fed ont salué une croissance américaine solide (3,5% au Q3 en rythme annuel) et un taux de chômage très bas, mais ses membres ont signalé des «risques à la baisse». La Fed a ainsi cité les risques liés la politique commerciale et aux tarifs douaniers, ainsi que les perspectives économiques à l’étranger, à savoir un ralentissement de la croissance en Chine, dans la zone euro et au Japon. La Fed a aussi insisté sur un ralentissement du marché immobilier aux Etats-Unis, qui apparaît désormais évident à la majorité des membres du Comité de politique monétaire. Les professionnels de l’immobilier pointent du doigt les hausses des taux de la Fed, qui renchérissent par ricochet ceux des crédits immobiliers pour expliquer ce repli du marché du logement.

Aujourd’hui c’est la fin du mois, les indices européens ouvrent en légère baisse, de nombreux investisseurs réduisant leur exposition aux actions à l’approche du G20.

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