Gonet: l'actualité des marchés au 9 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,03%, S&P 500 -0,04%, Nasdaq +0,03%, Russell +0,50%, SOX +0,13%, Eurostoxx +0,62%, SMI +0,45%.

Wall Street démarre sa semaine sur la pointe des pieds. Ambiance de cathédrale désaffectée Downtown Manhattan hier, les indices ne bougent guère, hormis peut-être les petites capitalisations qui s’autorisent une timide échappée. On semble fourbir ses armes dans les salles de marchés, cette semaine sera riche en nouvelles à digérer, telles que la publication de l’indice américain des prix à la consommation et les minutes de la dernière réunion de la Fed demain. La BCE annonce sa décision sur les taux jeudi et vendredi nous aurons droit à l’indice de confiance des consommateurs de l’université du Michigan, mais surtout au lancement de la saison des résultats du premier trimestre, avec les grandes banques qui ouvriront le bal comme le veut la tradition.

Dans un tel contexte, on suit l’évolution des rendements obligataires de près, le 10 ans US revient à des niveaux plus observés depuis novembre, il grimpe à 4,46% hier alors qu’il se trouvait encore à 4,30% vendredi en début d’après-midi, juste avant la publication du rapport mensuel sur l’emploi. Ce matin on se détend un chouia, le 10 ans est de retour à 4,41%. Ceci dit il serait de bon ton pour les taureaux qu’il repasse en-dessous de son support de 4,35%, c’est là que la bagarre technique devrait se jouer. Côté secteurs, on s’ennuie ferme, le podium du jour du SPX se compose de l’immobilier, de la consommation discrétionnaire et des utilities. Les mastodontes de la tech sont mitigés, hormis Tesla qui gagne 4% après avoir annoncé le lancement de son robot taxi (qui s’y colle pour y monter en premier?). Bon, nous avons le temps de réfléchir avant de désigner un volontaire, Elon Musk, semble aux abois, il a besoin de stopper l’hémorragie boursière de son titre et indique qu’il présentera son nouveau jouet le 8 août.

Sur le front des monnaies, on observe une pression continue sur le franc suisse et le yen, le premier souffre du nouveau cap monétaire entamé par la BNS et d’une configuration technique qui se détériore. Le yen reste attaqué par les spéculateurs, il se murmure sur les parquets de trading que la Banque du Japon attend la publication de l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis (demain) avant d’éventuellement intervenir pour défendre sa monnaie, apparemment entre 152,00 et 153,00. Le pétrole reste demandé, le baril de WTI Light Crude traite ce matin à 86,64 dollars. L’or ne faiblit pas, l’once grimpe à 2347 dollars.

Les investisseurs ont revu à la baisse leurs attentes concernant la baisse répétée des taux d'intérêt par la Réserve fédérale cette année, l'inflation s'étant avérée plus stable que prévu et la création d'emplois ayant démontré la vigueur de l'économie. Un plus grand nombre de traders parient que la banque centrale ne réduira le taux de référence des fonds fédéraux qu'une ou deux fois cette année, ce qui est inférieur à la dernière prévision médiane qui prévoyait trois réductions d'un quart de point. L'inflation s'est considérablement ralentie par rapport aux sommets atteints en 40 ans. Plus récemment, deux mois de chiffres plus élevés que prévu ont renforcé l'approche attentiste de la Fed en matière d'abaissements. Les traders attendent les nouvelles données sur l'inflation prévues pour mercredi afin d'en savoir plus.

James Bullard, ancien fonctionnaire de la Fed, prévoit trois baisses de taux cette année, car l'inflation se rapproche de l'objectif de la banque et l'économie reste solide. «Nous sommes en présence d'une politique très réussie et d'une économie assez forte, ce qui signifie que beaucoup de choses vont bien pour la Fed en ce moment», déclare-t-il. Austan Goolsbee indique pour sa part que des taux élevés pendant trop longtemps entraîneraient une hausse du chômage. Neel Kashkari pense que le marché du travail n’est plus «très chaud», mais qu'il reste tendu alors que le scénario de base prévoyait une baisse continue de l'inflation.

Au menu macro-économique du jour, aucun indicateur majeur n'est attendu, même si les investisseurs gardent en général un œil sur l'indice NFIB des petites entreprises américaines (12h00). 

UBS envisage d'échanger sa participation dans Credit Suisse China avec Pékin, selon Bloomberg. Eli Lilly lance la construction d'une usine en Allemagne pour augmenter la production de médicaments amaigrissants. Applied Materials pourrait reporter ou annuler la construction d'un centre de R&D californien de 4 milliards de dollars, selon le SF Chronicle. Tesla règle à l'amiable un litige concernant un décès lié à son Autopilot. Blackstone est sur le point de conclure un rachat de L'Occitane International, cotée à Hong Kong, selon l’agence Bloomberg. Micron envisage d’augmenter les prix des disques durs de 25% au deuxième trimestre, selon Digitimes. 

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo progresse de 1,08% à la cloche, Hong Kong gagne 0,73%, Shanghai est inchangée, Séoul perd 0,46% et le Nifty50 grappille 0,2%. Le future SPX est inchangé et l’Europe ouvre en repli de 0,3%. 

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