Gonet: l'actualité des marchés au 8 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,80%, S&P 500 +0,95%, Nasdaq +0,94%, Russell 2000 +1,57%, SOX +0,99%, Eurostoxx -0,83%, SMI +0,04%.

Depuis que la Réserve Fédérale des Etats-Unis a annoncé, puis sifflé la fin de la récréation du tsunami de liquidités tant appréciées des marchés, le sentiment général s’est mis à flotter, orphelin de repères présents depuis 2008. Mais depuis quelques séances, un vent nouveau semble, j’écris bien semble, souffler dans les salles de marchés. Une légère brise d’optimisme, qui tente de neutraliser les mauvaises nouvelles et de voir le verre à moitié plein. Prenez par exemple Target, le géant américain de la grande distribution qui nous annonce hier qu’il croule sous les invendus et lance un avertissement sur ses résultats du deuxième trimestre. Le spécialiste du discount précise qu’il devra annuler certaines de ses commandes ou lancer des offres promotionnelles pour écouler ses stocks, ce qui fait immédiatement craindre au plus grand nombre que le secteur de la grande distribution ne soit piégé dans une spirale de décroissance de la demande. Rappelons-nous Walmart, qui nous a fait le même coup il y a quelques temps. Le marché l’avait très mal pris, hier en revanche il sanctionne la consommation discrétionnaire sans excès et on n’observe pas de contagions aux autres secteurs. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour la grande majorité des traders ça veut dire beaucoup. Ça veut surtout dire que le calme revient progressivement dans les esprits, phénomène illustré par le repli du VIX, l’indicateur de la volatilité du S&P500 (SPX) qui baisse de 4% supplémentaires hier et revient à 24.

Les indices américains terminent leur journée au plus haut de la séance, dans des volumes d’échanges toujours faibles, encouragés par le léger repli des rendements obligataires, le 10 ans US revient à 3,00%. Le repli du dollar détend aussi l’atmosphère, la paire EUR/USD revient à 1,0692. La question de l’état de santé réel de l’économie américaine reste centrale, dans ce contexte inflationniste perturbant, qui force la Fed à appuyer sur le frein, prenant ainsi le risque de faire caler la croissance. Les actions chinoises cotées à Wall Street donnent un coup de main aux taureaux, les craintes liées à la répression réglementaire par Pékin s’atténuent tandis que l’optimisme prévaut quant à une réouverture progressive du pays (covid). D’ailleurs les bonnes nouvelles continuent de tomber ce matin, l'indice Hang Seng Tech bondit de 4% après que la Chine a approuvé 60 nouveaux titres de jeux en ligne.

Revenons à Wall Street, où 10 des 11 secteurs du SPX parviennent à clôturer dans le vert, menés par l’énergie, les industrielles et la santé. La technologie n’est pas en reste avec Apple et Microsoft qui progressent de 1,76% et 1,4%. Le seul secteur à reculer sur la journée est sans surprise celui de la consommation discrétionnaire (-0,37%), pénalisé par Target (TGT -2,3%), Amazon (AMZN -1,4%) et Walmart (WMT -1,2%). Je note en parallèle que le breadth (l’écart entre les titres clôturant en hausse par rapport à ceux en baisse) reste plutôt faible mais est en amélioration et se situe désormais nettement au-dessus de ses bas covid de mars 2020.

Enfin, comment ne pas mentionner une bonne vieille valeur de la cote, qui fut il y a longtemps numéro un en termes de capitalisation boursière, que la révolution 2.0 enterra sans préavis et qui, telle un phœnix, renait de ses pseudo cendres pour atteindre un plus haut en 8 ans hier à la cloche. Alors certes, Vladimir Poutine y est légèrement pour quelque chose mais tout de même, Exxon pèse désormais 433 milliards de dollars et se rapproche du rétroviseur de Meta…

Les optimistes du marché, dont Neil Dutta, estiment que l'année 2022 se terminera sur une note positive et que la Fed aura plus de facilité à lutter contre l'inflation. Et puis il y a Ray Dalio. Le fondateur de Bridgewater déclare que l'inflation structurelle entraînera les économies mondiales dans un état de stagflation, ce qui obligera les banques centrales à réduire leurs taux en 2024.

Peu d'indicateurs macro-économiques au menu du jour. L'OCDE doit publier ses nouvelles prévisions. La seconde lecture du PIB japonais du premier trimestre 2022 fait état d'une contraction de -0,1%, légèrement moins forte que la statistique initiale (-0,2%).

Schindler: HSBC passe de conserver à alléger en visant 173 francs. Sika: Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif réduit de 463 à 400 francs. Crédit Suisse avertit à nouveau sur ses résultats. L'Ebit du premier trimestre d'Inditex bondit, conformément aux attentes. Le CEO de Taiwan Semiconductor s'attend à une croissance du chiffre d'affaires de sa société d'environ 30% cette année. Western Digital serait proche d'un accord avec Elliott Management, selon le Wall Street Journal. Hasbro serait proche de gagner la partie contre le fonds spéculatif activiste Alta Fox, selon Reuters. La Commission européenne approuve Lunsimio de Roche.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le vert, le sentiment s’y améliore aussi. Tokyo gagne 1,04% à la cloche, Hong Kong progresse de 2,08%, Shanghai avance de 0,61% et Séoul traite à l’équilibre. Le future SPX rend 0,2% après deux journées consécutives de hausse et dans l’attente de la BCE demain, puis du très important rapport sur les prix à la consommation aux Etats-Unis, vendredi. L’Europe rattrape son retard et ouvre en progression de 0,52%. Le pétrole est en forme olympique, le baril de WTI Light Crude revient à 120 dollars, l’or se maintient à 1848 dollars par once. Go Cs!

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