Décidément, il en met du temps à accepter l’inéluctable ce satané marché. Le joyeux royaume des actions rencontre grand peine à se débarrasser de son addiction aux liquidités, que la Fed et ses compères déversaient sans vergogne depuis 2009. Cette période de début de sevrage impacte le sentiment des investisseurs, hier ne fait pas exception. Pourtant les statistiques macro-économiques du jour sont plutôt encourageantes. L’indice des directeurs d’achats du secteur des services ressort légèrement en-dessous des attentes au mois d’août, une bonne nouvelle potentielle pour les acteurs du marché des actions, qui peuvent du coup espérer moins de vigueur restrictive de la part de la Fed. En parallèle, l’indice ISM des services bat nettement les attentes et le marché choisit de se concentrer sur ce point-ci, ignorant superbement la composante des prix qui poursuit sa baisse, ce qui réduit la pression exercée sur les entreprises pour qu’elles augmentent leurs prix afin de protéger leurs marges bénéficiaires, est-il besoin de vous dire que c’est une bonne nouvelle ? Mais quand ça veut pas, ça veut pas, le marché obligataire envoie le rendement de l’emprunt US à 10 ans à 3.35%, le dollar est recherché comme rarement, comme on ne l’avait plus vu depuis 2002 pour être précis (Dollar Index DXY), la paire eur/usd tente de casser les 0.99 à nouveau et les actions repartent vers le sud, menées en cela par les secteurs des services de communication, de l’énergie (et paf le pétrole) et de la technologie.

L’indice S&P00 (SPX) cherche à récupérer sa moyenne mobile à 50 jours, elle se situe à 4020 points contre une clôture à 3908 points. Le SPX a désormais rendu 9% depuis son récent top de 4325 points le 16 août, Il a retracé 61.8% de sa hausse de 3636 points à 4325 et reste donc au-dessus de son bas du 16 juin. Les vents contraires qui lui font face semblent trop nombreux en l’état actuel, les banques centrales nous parlent presque chaque jour et elles ne nous susurrent pas de contes des mille et une nuit à l’oreille, non ici on est plutôt dans des nouvelles d’Edgar Allan Poe, ça sent le côté obscur à plein nez et puis l’automne débarque chaque jour un peu plus dans les esprits. La volatilité reste présente, le VIX progresse légèrement hier, à 26.91, cela pourrait bien se poursuivre jusqu’au prochain FOMC du 2 septembre. Rappelons que demain la Banque Centrale Européenne devrait donner un tour de vis historique à ses taux d’intérêts (75 points de base ?) et que la Banque d’Angleterre s’y colle la semaine prochaine.

Le pétrole rend les armes. Le baril de WTI Light Crude chute à 85.39$, l’énième annonce de l’OPEP+ qu’elle pourrait bien réduire sa production n’a eu d’effet qu’un jour, cela ne marche plus, la force du dollar et les craintes quant à l’état de l’économie chinoise (la politique zéro covid de Pékin n’arrange pas les choses) font le reste.

L’or souffre aussi, techniquement le niveau de 1680 – 1690$ par once ne doit pas être cassé, sous peine de revenir visiter 1650$. De plus, on se demande de plus en plus à quoi la relique barbare sert. Une protection contre l’inflation ? well, dois-je répondre ? Une valeur refuge ? joker…

Le marché voit clairement le verre à moitié vide en ce moment, il ignore superbement l’annonce de la Chine, qui déclare qu’elle va accélérer son programme de relance, qui comprend des dizaines de milliards de dollars dans le cadre d’un programme de financement des banques, alors qu’elle tente de soutenir la demande économique en se remettant des restrictions imposées par le Covid-19. Dans le même registre de sentiment (trop) déprimé, les semi-conducteurs sont sous pression hier malgré les commentaires de la secrétaire au commerce Gina Raimondo indiquant que les États-Unis accepteront les demandes de financement pour les entreprises de semi-conducteurs d’ici février. Dans le même temps, les actions de sociétés de restaurants reculent malgré l’annonce que les salaires de la restauration rapide pourraient passer à 22 $/heure avec une nouvelle loi en Californie.

Bref, quand ça veut pas, ça veut pas, on reviendra demain (en fait non pas demain, c’est le Jeûne Genevois, les banques seront fermées dans la République de Calvin). On reviendra donc cet après-midi pour voir comment cela évolue.

Tiens, le gaz naturel néerlandais a perdu 26% depuis son plus haut de la fin août, tiens les médias n’en parlent pas, quand ça veut pas ça veut pas…

En Europe, la production industrielle allemande (sortie moins faible que prévu) sera suivie des données révisées sur le PIB et l’emploi du deuxième trimestre (11h00). Dans l’après-midi, place à la balance commerciale américaine (14h30) puis en soirée au Livre Beige de la Fed.  Ce matin, la Chine a publié des chiffres d’import/export inférieurs aux attentes.

Apple présente ses nouveaux iPhones aujourd’hui. PetroChina signe un accord gazier avec le russe Gazprom. AIG lance l’IPO de sa division vie et gestion d’actifs à prix cassé. Holcim finalise la cession de ses activités au Brésil. Honda va créer une entreprise en Chine avec Dongfeng et Guangzhou Auto pour se procurer des batteries de véhicules électriques. Salvatore Ferragamo enregistre un bond de 85% de son bénéfice net au 1er Google lancera la Pixel Watch et le Pixel 7 le 6 octobre. Nissan rachète un spécialiste japonais des batteries électriques. Mercedes va licencier 3’600 travailleurs au Brésil.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, hormis Shanghai qui grappille 0.05%. Tokyo recule de 0.71% à la cloche, Hong Kong abandonne 1.41% et Séoul perd 1.39%. Le future SPX évolue autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en repli de 0.8%.

Retour de l’actualité des marchés vendredi 9 septembre.