Gonet: l'actualité des marchés au 31 août

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,96%, S&P 500 -1,10%, Nasdaq -1,12%, Russell 2000 -1,45%, SOX -1,31%, Eurostoxx -0,24%, SMI -0,11%.

La séance d’hier est assez simple à résumer. Tout semblait aller mieux au joyeux royaume des actions jusqu’à 16 heures (heure de Genève) et la publication des principales statistiques macro-économiques du jour, qui nous apprennent que la confiance des consommateurs américains a atteint en août son plus haut niveau depuis le mois de mai (ce qui suggère que les investisseurs sont plus optimistes quant à l'économie)... elle a augmenté à 103,2 contre 95,3 en juillet, tandis que la mesure des attentes a augmenté à 75,1. Cerise sur le gâteau, les offres d'emploi aux Etats-Unis ont augmenté de manière inattendue en juillet, approchant des niveaux records... le nombre de postes disponibles a légèrement augmenté à 11,2 millions contre une estimation médiane d'une baisse à environ 10,4 millions (le chômage devrait se maintenir à 3,5%). «Mais que de bonnes nouvelles que voilà!», me direz-vous. Certes oui, j’abonde dans votre sens, ce sont là de bonnes nouvelles pour l’économie des Etats-Unis indéniablement. En revanche, du côté un peu tordu de la finance, on en déduit que la pression monte encore d’un cran sur les épaules de la Fed pour poursuivre ses hausses de taux.

Et paf le marché…

On le sait, la Fed est et affirme être dépendante des statistiques macro-économiques. Le comportement du marché hier l’illustre à merveille. Nous restons dans un environnement «good news is bad news». Dans un tel contexte, je vous suggère de ne pas manquer la publication du rapport mensuel sur l’emploi, qui aura lieu ce vendredi à 14h30 (heure de Veigy).

Alors certes, on peut aussi attribuer une petite partie de la faiblesse d’hier à des craintes d’escalade militaire entre Taïwan et la Chine après que l'armée taïwanaise ait tiré des coups de semonce sur un drone chinois. Mais ne nous y trompons pas, le marché est mené à la baguette par l’état revisité plus ou moins quotidiennement de l’économie américaine. L’indice S&P500 (SPX) tente de se maintenir au-dessus du niveau de 4'000 points mais n’y parvient finalement pas. Il termine sa séance 14 points en-dessous et casse au passage sa moyenne mobile à 50 jours. En prenant un peu de recul, on réalise un peu mieux combien la moyenne mobile à 200 jours (4300 points) a joué un rôle de résistance / muraille le 16 août. Il faudra garder ce niveau en tête lorsque le SPX y retournera. L’indice a désormais reculé de 7% depuis son top de la 200 jours, le breadth d’hier montre 4 titres en repli pour un en hausse sur le NYSE, les volumes d’échanges sont stables à 10,25 milliards de titres traités sur le NYSE, la volatilité fait du surplace, le VIX se maintient à 26, hier est une journée plutôt ennuyeuse en fait.

Au chapitre des secteurs, on note le grand plongeon de l’énergie (-3,36%), qui souffre notablement du recul marqué du pétrole, le baril de WTI Light Crude revient à 92,44 dollars ce matin et c’est très intéressant, la cassure à la hausse de sa moyenne mobile à 200 jours (95,61$) est annulée, un gros point pour les baissiers, à suivre. A propos de la faiblesse du secteur de l’énergie, l’agence Bloomberg rapporte que l'Union européenne est prête à atteindre son objectif de remplissage des réservoirs de gaz avec deux mois d'avance. Par ailleurs, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen déclare qu'une intervention d'urgence est prévue pour maîtriser les prix de l'énergie. On parle par ailleurs de la possibilité que les Etats-Unis et l'Iran concluent un accord pour ramener Téhéran dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015, ce qui pourrait entraîner l'arrivée d'un plus grand nombre de barils de brut sur le marché... un porte-parole du Département d'Etat américain dément cette information mais le marché fait le boulot et envoie le secteur dans les cordes.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte à 3,15% après la publication des statistiques économiques du jour, pour revenir à 3,09 ce matin. Le spread 2 / 10 ans se maintient à -35 points de base et on observe des intérêts acheteurs dans la partie des T-Bills, sur les échéances très courtes donc. Ce rebond des rendements déplait fortement aux actions de croissance, mastodontes de la cote compris (AAPL -1,52%, AMZN -0,82%, GOOGL -0,44%, META -1,26%, MSFT -0,85%), c’est une journée quasiment «cliché» que la séance d’hier.

Au menu macro-économique de ce mercredi, le marché attend essentiellement les chiffres de l'inflation d'août en Europe (11h00) et l'étude ADP sur l'emploi américain (14h30). Ce matin, la Chine a annoncé un PMI manufacturier un peu plus élevé que prévu en août, mais toujours en zone de contraction (49,4).

Les actions Chewy décrochent de 11% post-séance après des trimestriels peu convaincants. L'action HP Inc perd 6% hors séance après la révision en baisse des objectifs annuels. L'action Hewlett Packard Enterprise gagne 2,5% hors séance après ses trimestriels, malgré une fourchette de résultats concentrée vers le bas de l'objectif. Elon Musk demande au tribunal de retarder le procès de Twitter. Snap prévoit de supprimer 20% de son personnel en raison du ralentissement de la publicité numérique. BYD souffre en bourse à Hong Kong après la réduction de la participation de Berkshire Hathaway.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo recule de 0,37% à la cloche, Hong Kong grappille 0,20%, Shanghai perd 0,68% et Séoul progresse de 0,86%. Le future SPX récupère 20 points (grâce à la détente sur le pétrole) et l’Europe est indiquée en hausse de 0,7%. Le dollar et l’euro sont amoureux, ils évoluent à parité tandis que l’or se languit à 1721 dollars l’once.

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