Gonet: l'actualité des marchés au 7 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +0,51%, Dow -0,91%, S&P500 -0,70%, Russell -0,82%, SOX +1,08%, Eurostoxx -1,12%, SMI +0,63%.

Wall Street n’y arrive plus. Les indices vivent le même scenario que mardi avec un joli début de séance et des acheteurs qui s’évaporent dans la dernière heure de trading. Un seul indice parvient à résister aux sirènes des vendeurs, l’inoxydable Nasdaq, qui est en train de devenir un secteur défensif, comme le monde a changé… Ironie du sort, c’est le Nasdaq100 (NDX) qui empêche le Dow et le S&P500 (SPX) de terminer en territoire positif. Le NDX tente une nouvelle fois de se hisser au-dessus des 9000 points, résistance fort solide au demeurant, et revient en-dessous à la cloche. Mais il clôture en hausse, lui…Notez que les actions dites de croissance/momentum montent depuis 5 séances, les investisseurs boudant les titres de valeur (value stocks). Les shorts (vendeurs à découvert) commencent à se couvrir sur les valeurs technologiques. Attention au secteur des transports (TRAN), considéré comme un indicateur avancé par de nombreux observateurs. Le TRAN est en train d’envoyer des signaux techniques inquiétants. Les valeurs bancaires sont aussi préoccupantes, l’indice US BKX perd encore 2% hier, il a récemment cassé son canal haussier naissant.

Le marché continue de digérer les résultats de sociétés, qui semblent «acceptables» dans leur ensemble. Cela dit les attentes avaient beaucoup chuté. La volatilité remonte quelque peu, l’indice VIX (volatilité du SPX) en progression de 1,4% à 34. On est bien loin des 90 observés au plus fort de la crise du coronavirus mais le marché reste nerveux. À ce propos, on revient se réfugier dans la classe d’actifs la plus liquide au monde, le dollar. Le Dollar Index (DXY) repasse au-dessus des 100 alors que la paire eur/usd traite à 1,0790 ce matin. Le billet vert est fort certes, mais l’euro est faible pour sa part, la Désunion Européenne semble au meilleur de sa forme. Le pétrole ne profite pas des inventaires hebdomadaires qui ressortent nettement moins importants que prévu, le baril de WTI Light Crude à 24 dollars ce matin. L’or continue de traiter autour de la barre des 1700 dollars par once.

Sur le front obligataire, la détente observée hier sur le rendement de l’Emprunt US à 10 ans ne dure pas. Ce dernier revisite le niveau de 0,74% mais est de retour à 0,70% ce matin. Le marché des obligations s’inquiète, notamment au sujet de l’Italie. Le rendement du 10 ans BTP traite 247 points de base au-dessus du 10 ans allemand, le Bund. Au plus fort de la crise du COVID-19, l’écart se situait à 280 points de base. Début mai il était retombé à 220 pdb. Les gestionnaires de fonds sont de plus en plus nerveux à l'idée que l'Italie puisse perdre sa notation de crédit «investment grade», ce qui provoquerait des bouleversements sur les marchés obligataires européens. L’Italie est donc à suivre de très près.

Au chapitre des statistiques économiques, les mauvaises nouvelles continuent de tomber. L’indice de l’emploi ADP indique 20'236'000 destructions de jobs dans le secteur privé au mois d’avril aux Etats-Unis. Le consensus était légèrement plus pessimiste cela dit. Mais au mois de mars le chiffre se situait à -149'000 emplois…

Larry Fink, le boss de Blackrock rejoint le camp des inquiets, en indiquant qu’il pense que les impôts aux entreprises vont augmenter de 21 à 29% l’an prochain aux Etats-Unis.

Pendant ce temps-là, à la Maison-Blanche on reprend ses bonnes vieilles habitudes. Le secrétaire d'État Pompeo déclare que la Chine aurait pu éviter la mort de centaines de milliers de personnes dans le monde. De son côté, Donald Trump indique que «la Chine pourrait ou non conserver l'accord commercial». Le président des Etats-Unis prépare l’élection présidentielle de novembre et ne veut probablement pas que Pékin profite de la crise du coronavirus pour redorer son image, voire sortir de l’accord commercial arraché par les Etats-Unis il y a plusieurs mois. La Chine d’ailleurs, qui annonce cette nuit que ses exportations ont progressé de 3,5% au mois d’avril contre des attentes de -11%.

O2 (Telefonica) et Virgin Media vont fusionner. Austrian Airlines serait sur le point de supprimer 1100 postes. Novartis obtient le feu vert aux Etats-Unis pour son médicament contre le cancer Trabecta. Et au Canada, Shopify est désormais la plus grande entreprise en termes de capitalisation boursière. Pas mal pour cette PME créée en 2006 afin de vendre des snowboards en ligne. Shopify pèse un peu plus de 120 milliards de dollars canadiens.

À suivre aujourd’hui, la décision de la Banque d’Angleterre (BoE) sur les taux et le briefing du gouverneur Andrew Bailey. La Commission européenne doit publier ses premières prévisions économiques depuis le blocage des coronavirus. M. Harker, de la Fed, s'exprime. En termes de statistiques économiques, nous suivrons notamment les demandes initiales d'allocations chômage aux États-Unis, la confiance des consommateurs au Royaume-Uni, la production industrielle allemande et française et les ventes au détail en Italie.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent globalement en légèr recul. Tokyo grappille 0,28% à la cloche, Hong Kong recule de 0,6%, Shanghai de 0,1% et Séoul traite à l’équilibre. Le future SPX progresse de 22 points, encouragé par les exportations chinoises, l’Europe est indiquée en très légère hausse.

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