Gonet: l'actualité des marchés au 5 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,23%, Dow +0,11%, S&P +0,43%, Russell +0,28%, SOX +1,03%, Eurostoxx -3,81%, SMI -2,48%.

Wall Street réalise une séance de «trainard» dans une journée calme. Les volumes d’échanges reculent et passent en-dessous des 10 milliards de titres échangés sur le NYSE (New York Stock Exchange), la première fois en 49 sessions. C’est en fin de séance que la différence est faite par les acheteurs, l’indice S&P500 (SPX) clôture au plus haut du jour et s’éloigne quelque peu de sa moyenne mobile à 50 jours (2748 points contre 2842 à la cloche). Cela dit le marché semble à nouveau branché sur courant alternatif et la configuration technique du SPX incite à la modération. Les secteurs de la technologie et de l’énergie mènent la danse. Les FAANGs (Facebook, Amazon, Apple, Netflix, Google) sont recherchées, l’indice NYFANG progresse de 1,75%. Tesla (TSLA +8,5%), qui avait souffert des commentaires de son propre CEO vendredi, rebondit de belle façon après que Morgan Stanley a relevé son objectif de cours sur le titre de 440 à 680 dollars. Apple (AAPL) grappille 1,4%, à noter que la firme de Tim Cook lève 8,5 milliards de dollars via l’émission de 4 tranches obligataires. Microsoft (MSFT +2,45%) passe une belle journée, tout comme la plupart des valeurs du secteur des logiciels. Le secteur de l’énergie est porté par un rebond du pétrole, qui fait du yoyo, les marchés étant toujours perturbés par la saturation des capacités de stockage. Les cours terminent cependant en hausse hier, après une chute initiale, les investisseurs prenant note des nombreuses annonces de baisses de production, de la part notamment de Chevron (CVX +2,24%) et Conocophillips (COP +3,12%) , des producteurs norvégiens, canadiens ainsi que de nombreux producteurs indépendants américains. Ces coupes volontaires, cumulées aux engagements de l'Opep+ de réduire sa production de 9,7 millions de barils par jour, laissent espérer que les excédents pourront être épongés sur les prochains mois. Le baril de WTI Light Crude traite à 22 dollars ce matin. Au-delà de ces deux secteurs, le marché recherche à nouveau les titres dits de momentum, au détriment des actions de valeur (value stocks). Notons les financières, qui boudent la fête, pénalisées par des notes négatives publiées par UBS, Raymond James et Berenberg. Enfin les compagnies aériennes poursuivent leur descente aux enfers, Warren Buffet n’est plus à bord.

Après la clôture, Hertz s’effondre de 24%, la firme se prépare à se mettre sous la protection du chapitre 11. Starbucks progresse de 3% après ses résultats.

Le marché est branché sur courant alternatif et il se satisfait de peu pour se laisser aller à voir le verre à moitié plein à nouveau. Matthew Pottinger, conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis, indique que Donald Trump pourrait ne pas décider de nouvelles taxes à l’encontre de la Chine et tout semble aller mieux dans les salles de marché, au risque d’oublier la capacité unique au monde du président des Etats-Unis à changer d’avis. Les statistiques économiques du jour sont un peu plus mauvaises que prévu (commandes aux entreprises et commandes de biens durables) mais qu’importe, la Fed est là qui veille, et qui en rajoute une couche en indiquant qu’elle va commencer à acheter des ETFs (Exchange Traded Funds) «éligibles». Rappelons qu’il existe des ETFs répliquant plus ou moins tout ce qui existe mais le marché des actions n’en a cure, c’est pour lui! Au registre de la réouverture de l’économie, on apprécie beaucoup dans les salles de marchés les propos du gouverneur de l’Etats de New York Cuomo, qui indique qu’une «réouverture régionale» débutera le 15 mai. Outre-Atlantique, les indicateurs PMI européens et la confiance des consommateurs s’enfoncent un peu plus dans les abysses mais Wall Street ne sourcille pas, contrairement aux indices du vieux continent qui dévissent dangereusement avec notamment Paris qui perd plus de 4%. De plus, hier les intervenants sont tendus, ils attendent une décision de la Cour constitutionnelle allemande, qui tombera aujourd’hui et pourrait permettre aux banques centrales de détenir une plus grande part de dette souveraine. Mais nous sommes en Europe, wait and see donc.

L’or ne parvient pas à s’éloigner du niveau de 1700 dollars par once. Sa configuration technique a évolué et on observe désormais des niveaux de sortie de la zone actuelle, à 1675 dollars et 1730 dollars. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans traite dans une fourchette de 0,60 – 0,65% depuis deux semaines, le dollar rebondit légèrement contre euro, la paire eur/usd à 1,0908 ce matin. Notons que les investisseurs individuels (retail) continuent d’acheter le marchés des actions alors que les institutionnels sont vendeurs. L’ETF SPY, qui réplique le SPX, subit des sorties depuis quelques jours, à l’inverse du HYG (High Yield) et du GLD (or). Notons aussi le tsunami d’émissions obligataires hier avec un total de 23 milliards de dollars émis.

Le Trésor américain annonce qu’il prévoit d'émettre pour près de 3000 milliards de dollars d'emprunts au deuxième trimestre, un record, alors que l'administration fédérale aux Etats-Unis s'efforce de soutenir l'économie face aux conséquences de l'épidémie de nouveau coronavirus.

Aujourd’hui nous aurons droit aux discours des gouverneurs de la Fed Evans, Bostic et Bullard. Les constructeurs automobiles allemands rencontrent des représentants du gouvernement pour faire pression en faveur d'un nouveau cycle de subventions pour soutenir les achats de véhicules. Nous suivrons la balance commerciale des États-Unis, les indices PMIs des services, l'indice ISM non manufacturier, la production industrielle du Brésil et l'évolution du chômage en Espagne.

Le Royaume-Uni s'entretient avec Roche au sujet de la généralisation des tests d'anticorps, Repsol annonce des découvertes de pétrole dans le Golfe du Mexique, BNP Paribas met en garde contre la chute de ses profits, Oerlikon retire sa guidance pour l’année, les revenus locatifs de Vonovia augmentent de 12%, la société confirme ses prévisions pour l’année, le conseil d’administration de Vinci veut réduire son dividende, General Electric va supprimer 10'000 postes supplémentaires, Carnival va reprendre ses croisières le premier août mais uniquement au départ de trois ports aux Etats-Unis, Infineon s’attend à une contraction d’environ 5% de son chiffre d’affaires cette année. SAP prévient que certains de ses produits cloud ne sont pas aux niveaux de qualité de sécurité requis et que des mesures correctrices ont été lancées, qui n'affecteront toutefois pas les objectifs même si environ 9% des 440’000 clients du géant des logiciels sont concernés. Adecco bat les attentes au premier trimestre, le titre attendu en progression de 2% à l’ouverture.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le vert. Tokyo, Shanghai et Séoul sont fermées, Hong Kong progresse de 0,8%, Taiwan de 0,5% et l’Australie de 1,6%. Le future SPX gagne actuellement 21 points et l’Europe est indiquée en progression de 1,5% à l’ouverture.

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