Wall Street met un terme à la rotation entre secteurs qui durait depuis trois séances. Les petites capitalisations et les titres de valeur sont délaissés au profit des actions de momentum/croissance. L'indice S&P500 (SPX) est tenu en respect par sa résistance à 2940 points (retracement Fibonnacci de 61,8% de la baisse récente) mais clôture au-dessus de la barre des 2900. Il a récupéré 12,7% au mois d'avril soit son meilleur mois depuis le début de l'année 1987. Le Nasdaq100 (NDX) est supporté par Amazon et Apple, recherchées avant la publication de leurs résultats. Le NDX reste juste au-dessus des 9000 points à la cloche. Le marché est aussi soutenu par l'annonce que la Fed élargit son programme de soutien aux PME. L'activité est soutenue en cette fin de mois avec un peu plus de 13 milliards de titres échangés sur le NYSE (New York Stock Exchange). Le Russell2000, des petites capitalisations, vit sa première séance de baisse depuis six jours. La volatilité remonte fort logiquement, l'indice VIX (volatilité du SPX) rebondit de 9% à 34,15. Au registre obligataire, le rendement de l'emprunt US à 10 ans reste stable, à 0,61%. Le pétrole retrouve quelques couleurs, le baril de WTI Light Crude revient à 19 dollars. L'or repasse en-dessous de la barre des 1700 dollars par once, ce matin à 1683 dollars. Le dollar souffre, le Dollar Index (DXY) revient tout près de 99 et la paire eur/usd traite à 1,0951 ce matin.

Les statistiques économiques du jour sont mauvaises. Les demandes hebdomadaires d'allocations chômages aux Etats-Unis ressortent à 3,83 millions contre des attentes à 3,5 millions. Le revenu des ménages baisse de 2%, les estimations se situaient à -1,7%. En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) ne nous dit pas grand chose, si ce n'est que Christine Lagarde s'attend à ce que le PIB de la zone euro se contracte de 5 à 12% en 2020.

Ca se corse après la clôture. Amazon rate les attentes des analystes de façon significative et émet un avertissement sur bénéfices pour le deuxième trimestre. Son action baisse de 4% dans les échanges après-bourse. De son côté, Apple dévoile un résultat par action et des revenus meilleurs que prévu. La firme de Tim Cook augmente son dividende de 6% ainsi que la taille de son programme de rachats d'actions propres. En revanche, Apple supprime ses prévisions pour le troisième trimestre. Le titre recule de 2,5%.

Bienvenue au mois de mai et son adage «sell in May and go away». Cette année on devrait plutôt dire «Sell in May and stay at home». Journée du travail oblige, de nombreuses bourses resteront fermées ce jour. Les seules à ouvrir seront le Danemark, le Canada, Londres et New York. En Asie, le Japon, l'Australie et la Nouvelle Zélande ont ouvert aujourd'hui.

L'indicateur préféré de Warren Buffett, le bien nommé «Buffett Indicator», qui mesure le ratio entre la capitalisation boursière totale du marché (Willshire 5000) et le PIB trimestriel des Etats-Unis, atteint 179. Il se situait à 118 juste avant l'éclatement de la bulle dot-com, début 2000, et à 100 à la mi-2018, lorsque la crise des subprimes couvait.

TD Ameritrade, Schwab et E*Trade annoncent plus de 1,5 millions de nouvelles ouvertures de comptes au premier trimestre, principalement en mars. Il semble bien que les petits épargnants, ne pouvant plus parier sur les événements sportifs, se soient tournés vers la bourse...

Cette nuit et ce matin en Asie, Tokyo clôture en recul de 2,84% alors que l'Australie chute de 5%. Les autres places de bourse sont fermées. Le future SPX traite en recul de 1,5% et l'Europe est indiqué en baisse de 2,5% à l'ouverture. Les annonces d'Apple et Amazon ont probablement douché plus d'un optimiste et les marchés ont très bien performé au mois d'avril. Le thème du jour semble bien être celui de la prise de bénéfices.