Gonet: l'actualité des marchés au 6 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,37%, S&P 500 -0,20%, Nasdaq -0,18%, Russell 2000 -1,26%, SOX -2,2%, Eurostoxx -0,92%, SMI -0,21%.

Il est marrant le marché, il comprend vite mais il faut bien souvent lui expliquer les choses longtemps. Prenez la journée d’hier. Tout un chacun dans les salles de trading s’apprête à regarder de près les minutes de la dernière réunion de la Fed, afin de déceler quelque information nouvelle quant à l’orientation future de la politique monétaire de la Réserve Fédérale. Les minutes sortent et ne nous apprennent rien de significatif. Presque tous les responsables y disent que des hausses supplémentaires seront probablement appropriées. En parallèle, le patron de la Fed de New York John Williams déclare que les projections des décideurs de la Fed montrent qu'ils pensent qu'il faut encore travailler sur les taux pour ramener l'inflation à 2%. Le marché se retrouve donc face à une Fed toujours aussi déterminée à ramener cette satanée inflation à 2%, ce qui ne constitue en rien une nouvelle, on le sait depuis longtemps, mais le dollar ne peut s’empêcher de prendre le chemin de la hausse (expliquer longtemps). Ajoutez à ce «rappel» un sentiment persistant que les indices d’actions devraient marquer une pause après un premier semestre historique, sentiment exacerbé hier par des inquiétudes quant à la croissance mondiale après que les indices PMIs des services en Chine et dans la zone euro sont ressortis plus faibles que prévu. Enfin saupoudrez le tout de la volonté des Etats-Unis de restreindre l’accès de la Chine au cloud et vous obtenez une terreau fertile à une consolidation.

La réaction du marché à ce contexte est assez simple, le dollar monte tandis que les obligations, l’or, les cryptos et la plupart des actions reculent. Le breadth de l’indice S&P500 (SPX) est négatif avec seulement 167 titres qui clôturent dans le vert, la volatilité remonte timidement, le VIX progresse de 3,5% à 14,18, il y a beaucoup de place vers le haut. La courbe des taux US se pentifie à nouveau, le 2 ans revient à 4,96%, le 10 ans à 3,95%, ce dernier regarde une résistance dans la zone de 4,00% - 4,10%. Dans le marché des Fed Funds, on prévoit désormais 85% de probabilités d’une hausse de 25 points de base le 26 juillet, puis on ne sait plus trop et on réfrène ses ardeurs quant à d’éventuelles baisses de taux dès le premier trimestre de l’an prochain, les minutes d’hier soir sont passées par là. Au final, le SPX termine sa séance plus ou moins où il se trouvait avant la publication des minutes, disons donc que le marché est plutôt inquiet que la croissance globale cale, il est vrai que lorsque la Chine éternue, c’est toute la planète qui a tendance à s’enrhumer. La séance ne se termine pas trop mal grâce aux mastodontes de la tech, l’ETF Mega Cap Growth progresse de 0,1%, alors que les petites et moyennes capitalisations boudent et l’ETF SPX Equal Weight rend 0,4%.

L'inflation en Suisse est encore très élevée, de sorte que la BNS pourrait avoir besoin d'augmenter encore les taux d'intérêt, déclare au Temps Andrea Maechler, une responsable politique qui a récemment quitté ses fonctions.

Les banques chinoises ont cessé d'acheter des obligations émises dans la zone de libre-échange de Shanghai après que les régulateurs aient renforcé la surveillance de ce marché de 18 milliards de dollars, principalement utilisé par les LGFV du pays, selon l’agence Bloomberg. Ce n’est pas anecdotique car cela réduit drastiquement l’accès des gouvernements locaux au financement. Janet Yellen est attendue à Pékin aujourd'hui dans le but d'ouvrir des canaux de communication dans un contexte de tensions entre les États-Unis et la Chine.

Au menu macro-économique du jour, après les commandes d'usines allemandes (sorties nettement plus fortes que prévu) et les ventes de détail de la zone euro (11h00), place à une grosse série d'indicateurs aux Etats-Unis, notamment concernant l'emploi (études Challenger, ADP et JOLTS et inscriptions hebdomadaires au chômage) et l'activité dans les services (PMI, ISM). Mais ne nous y trompons pas, LE chiffre de la semaine est pour demain avec le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis.

JetBlue ne fera pas appel d'une décision de justice américaine l'obligeant à mettre fin à son alliance avec American Airlines. Lancement de Threads, nouveau réseau social de Meta Platforms inspiré de Twitter. Exxon annonce une baisse de ses bénéfices, en raison de la baisse des prix du gaz naturel et des marges de raffinage. General Motors affiche une hausse annuelle de 19% de ses livraisons aux Etats-Unis au deuxième trimestre. Boeing obtient un contrat pour la production d'hélicoptères CH-47F pour la Corée du Sud et l'Espagne. Sika achète un fabricant américain de béton projeté et de produits d'injection. Moderna dépose des demandes d'autorisation de mise sur le marché pour son vaccin contre le VRS aux Etats-Unis et en Europe.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices font grise mine avec Tokyo qui rend 1,7% à la cloche, Hong Kong qui perd 3%, Shanghai qui recule de 0,59% et Séoul qui baisse de 0,88%. Le future SPX rend 15 points et l’Europe ouvre en repli de 0,7%. Le pétrole traite à 71,77 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or reste faible, à 1920 dollars l’once.

CNBC publie un article franchement rassurant indiquant que la température moyenne mondiale a atteint son plus haut niveau depuis le début des relevés hier. Les scientifiques avertissent que le record de température de mardi serait probablement le premier d’une longue série au cours des prochains mois, citant la combinaison de la crise climatique et du phénomène El Niño. «Le lundi 3 juillet a été la journée la plus chaude jamais enregistrée sur la planète Terre. Un record qui a duré jusqu’au… mardi 4 juillet», déclare Bill McGuire, professeur émérite des risques géophysiques et climatiques à l’University College London.

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