Gonet: l'actualité des marchés au 4 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,03%, S&P 500 +0,12%, Nasdaq +0,21%, Russell 2000 +0,43%, SOX +0,83%, Eurostoxx -0,02%, SMI -0,54%.

Wall Street démarre son deuxième semestre en douceur, de nombreux traders sont restés dans les Hamptons, pourquoi donc se priver d’un weekend de 4 jours pour venir travailler une demi-journée? C’est donc en mode acoustique que les indices évoluent hier, on s’ennuie ferme à tous les niveaux, hormis si l’on détient des actions Tesla, qui décollent de 6,9% après que la firme d’Elon Musk a annoncé avoir livré plus de voitures que prévu au second trimestre, en baissant significativement ses prix et impactant ses marges au passage. Il est intéressant de voir combien ce titre attire les investisseurs de tous bords. On a tendance à rapidement oublier qui dirige cette firme et combien ce CEO peut changer d’avis comme on change de chemise. En parallèle, personne, mais alors absolument personne, ne parle de Toyota, qui bon an mal an semble réaliser une percée peut-être historique dans le monde des batteries pour véhicules électriques (VE). Ce matin le Financial Times (FT) publie un article indiquant que la société basée à Aichi cherche à réduire de 50% la taille, le coût et le poids des batteries pour ses VE. Toyota aurait réalisé une «percée technologique» et trouvé «une solution pour les matériaux» qui permettra à ses VE d'avoir une autonomie de 1’200 km et de se recharger en moins de dix minutes. Mais le marché est un peu comme nos petits visiteurs de l’été, il est attiré par la lumière et, dans ce domaine,  Elon Musk fait office de boule à facettes de qualité supérieure.

On revient à Wall Street avec des volumes d’échanges en berne et une clôture en très légère hausse. Aucune conviction à signaler sur les parquets de trading, la volatilité reste faible (le VIX à 13,57), ce qui indique une complaisance certaine dans le marché des actions, accompagnée de «summer doldrums», ce qui en théorie représente un danger de consolidation, mais le momentum en place depuis de nombreuses semaines tient le coup. À ce propos, la volatilité du marché des actions est certes au tapis, mais il est intéressant de constater que celle du grand-frère obligataire reste élevée. L’indice MOVE clôture hier à 110,77, on est certes loin des 198,71 atteints le 15 mars mais le niveau actuel n’est pas si éloigné que cela du top du covid (mars 2020). Hormis l’intérêt autour de Tesla, on recherche les valeurs bancaires hier, notamment l'ETF S&P Regional Banking (KRE +2,3%) et l'ETF S&P Bank (KBE +1,9%). Ces mouvements font suite aux plans de remboursement de capital annoncés par certaines banques après les résultats des tests de résistance. Morgan Stanley (MS +1,2%) réalise l'une des meilleures performances du secteur après avoir annoncé une augmentation du dividende et la ré-autorisation d'un programme pluriannuel de rachat d'actions à hauteur de 20 milliards de dollars. On prend de la hauteur avec plusieurs titres de compagnies aériennes qui atteignent de nouveaux sommets sur 52 semaines: AAL, DAL, RYAAY. On grimpe encore un peu plus haut avec Punchbowl News qui fait état d'une réforme de la loi sur le cannabis qui pourrait intervenir au Sénat.

Le marché reçoit quelques statistiques macro-économiques hier qui n’impactent guère les actions mais provoquent des achats spontanés de bons du Trésor. L'indice ISM manufacturier s’enfonce un peu plus en territoire de contraction (c'est-à-dire en dessous de 50%) en juin, à 46,0% contre 46,9% en mai. Le rendement des bons du Trésor US à 2 ans recule à 4,85% en réaction à ces données et revient ce matin à 4,93%. Le 10 ans recule à 3,78% mais revient à 3,85% actuellement. Le principal enseignement de l'ISM est que le secteur manufacturier continue de fonctionner dans un état de contraction alors que l'optimisme concernant le second semestre de 2023 diminue en raison des inquiétudes liées à la récession. Certains économistes pensent que la production industrielle mondiale a atteint son maximum en mai et qu'elle est probablement en train de ralentir fortement. L'histoire suggère que cela pourrait nuire à l'appétit au risque. Le resserrement de la liquidité générale dû à la contraction continue de la masse monétaire M2 malgré un PIB nominal toujours en hausse risque d'exacerber l'effet de l'affaiblissement de l'industrie manufacturière sur les marchés. Ça c’est pour la théorie, en pratique le marché reste concentré sur le momentum, jusqu’à ce que la réalité ne le rattrape, elle le fait toujours mais ça on verra plus tard…

OMG! Apple s’effondre de 0,8%, un véritable traumatisme pour de nombreux taurillons, probablement pas préparés à un tel choc. La raison? Un scandaleux article du FT insinuant que la firme de Tim Cook va produire nettement moins de Vision Pro que prévu. Une cellule de soutien psychologique est immédiatement créée sur Reddit. L’ETF Mega Cap Growth (MGK -0,1%) observe immédiatement une minute de silence et refuse de monter en sympathie.

En Australie, la RBA (Reserve Bank of Australia) maintient son objectif de taux d'intérêt inchangé à 4,1% afin de se donner «plus de temps pour évaluer l'état de l'économie, les perspectives économiques et les risques associés». La décision était attendue. La banque centrale indique néanmoins qu'un nouveau resserrement pourrait être nécessaire.

L'administration Biden se prépare à restreindre l'accès des entreprises chinoises aux services de cloud computing américains, rapporte le Wall Street Journal. Si elle est adoptée, la règle pourrait exiger que les entreprises, y compris Amazon et Microsoft, demandent une autorisation avant de fournir de tels services qui utilisent des puces d'IA avancées aux clients chinois.

Les plus grandes banques d'État chinoises offrent des véhicules de financement aux gouvernements locaux avec des échéances ultra-longues et des allégements d'intérêts temporaires, selon l’agence Bloomberg, afin de prévenir un resserrement du crédit sur le marché de la dette de 9’000 milliards de dollars. Elles ont commencé à accorder des prêts à échéance de 25 ans, au lieu des 10 ans habituels.

Les autorités françaises ont maintenu un déploiement policier massif cette nuit, dans un contexte de baisse continue de l'agitation. Emmanuel Macron rencontrera aujourd'hui les maires d'environ 220 villes touchées par la violence, tandis que les partis d'opposition, aux deux extrémités de l'échiquier politique, se sont emparés de la crise comme d'une preuve de l'échec du gouvernement.

Au menu macro-économique du jour, une diète bien méritée, rien à signaler donc.

L'UE devrait lancer une enquête antitrust sur la suite Office de Microsoft suite à l'échec des négociations sur les mesures correctives. L'UE fixe la date limite du 7 août pour l'accord entre Adobe et Figma. Meta Platforms veut s'attaquer à Twitter avec Threads. Le patron de Yahoo voudrait remettre en bourse la société, annonce-t-il au Financial Times. Amazon déploie en Allemagne ses camionnettes électriques produites par Rivian. Haleon envisage de vendre son activité de produits de désaccoutumance au tabac, valorisée 800 millions de dollars, selon Bloomberg. Fitch relève la note crédit de la dette de Deutsche Bank de BBB+ à A-, avec une perspective stable. ABB vend son activité de conversion d'énergie aux Etats-Unis à AcBel pour 505 millions de dollars.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo recule de 0,98% à la cloche, Hong Kong progresse de 0,37%, Shanghai traite à l’équilibre et Séoul rend 0,35%. Le future SPX est inchangé et l’Europe ouvre à l’équilibre. Ne vous attendez pas à une séance de folie en ce 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, le NYSE restera fermé, on s’y remet demain donc.

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