C’est une étrange journée que vivent les marchés hier, contaminés dans un premier temps par les craintes de récession globale qui augmentent rapidement depuis quelques jours et l’euro réalise un mouvement rare en chutant de 2% contre le dollar en quelques heures, c’est un mouvement énorme pour une monnaie. La paire EUR/USD passe de 1,0440 hier matin à 1,0263, la presse se met à nouveau à parler de parité. Les matières premières ne sont pas en reste, elles chutent de 6% hier (Bloomberg Commodity Index) et le pétrole repasse en-dessous des 100 dollars le baril de WTI Light Crude. Ce qui devient presque drôle, c’est que les craintes de récession, qui envoient notamment le pétrole à la casse, incitent du coup les intervenants à moins s’inquiéter au sujet de l’inflation. C’est probablement la principale raison du rebond d’hier. Je sais, cela semble un peu tordu mais ainsi va le monde de la finance, dont l’esprit contrariant n’est plus à démontrer.

La journée débute mal pour les indices américains, qui tapent fort sur les valeurs cycliques. Le breadth de début de séance est vilain avec 6 titres en baisse pour 1 en hausse, on se dirige vers une nouvelle séance décevante. Les acheteurs apparaissent juste après la clôture européenne et se concentrent principalement sur les grosses capitalisations du secteur technologique (notamment Alphabet (GOOG +4,4%), Meta Platforms (META +5,1%), Amazon.com (AMZN +3,6%) et Apple (AAPL+1,9%)). L’indice S&P500 (SPX), qui reculait de 2,4% au plus bas du jour, grappille 0,16% à la cloche et récupère le niveau de 3800 points. Au registre des secteurs, on notera surtout la débâcle de l’énergie et des utilities. La volatilité fait du surplace, le VIX clôture à 27,54.

Les rendements obligataires reculent, le 10 ans US revient à 2,80%, l’or se prend aussi les pieds dans le tapis, l’once évolue ce matin à 1768 dollars et voit un support à 1720 dollars.

On revient brièvement sur le pétrole. Si vous avez besoin d’avis éclairés, pas de problème les analystes sont quasiment unanimes sur la question. Citi voit l’or noir à 65 dollars tandis que JP Morgan pense que le baril va grimper à 380 dollars...

Les statistiques économiques du jour montrent que les commandes de produits manufacturés ont augmenté de 1,6% m/m en mai (consensus +0,5%). Les expéditions de produits manufacturés ont augmenté de 1,8% après avoir augmenté de 0,6% en avril. Il faut comprendre que l'activité de commande a été beaucoup plus forte que prévu en mai; toutefois, le marché ne réagit pas tant à cette considération qu'à l'idée que l'activité de commande est susceptible de s'affaiblir dans les mois à venir en raison du ralentissement de l'activité économique mondiale.

Boris Johnson s'accroche au pouvoir après avoir nommé Nadhim Zahawi comme son nouveau chancelier et Steve Barclay au portefeuille de la santé, suite aux démissions de Rishi Sunak et Sajid Javid. Selon un sondage rapide de YouGov, la plupart des électeurs conservateurs et deux tiers des Britanniques estiment que M. Johnson devrait démissionner.

L'UE dévoilera à 11h00 ses nouvelles prévisions économiques en même temps que les ventes de détail de mai. Aux Etats-Unis, la séance sera dominée par l'enquête JOLTS sur les ouvertures de postes et l'indice ISM de services à 16h00, puis par la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed à 20h00.

Les États-Unis font pression pour qu'ASML cesse de vendre des équipements de fabrication de puces à la Chine. BYD vend plus de voitures électriques que Tesla. L'Allemagne pourrait procéder à une nationalisation partielle d'Uniper. Holcim reprend la société belge Cantillana. Roche obtient un examen prioritaire de la FDA aux USA pour le Lunsumio.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge. Tokyo recule de 1,2% à la cloche, Hong Kong perd 2,56%, Shanghai abandonne 1,94% et Séoul rend 2,13%. Le future SPX recule de 16 points et l’Europe va rattraper une partie de son retard de la veille, actuellement indiquée en hausse de 1,2%.