Gonet: l'actualité des marchés au 30 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,27%, S&P 500 -0,07%, Nasdaq -0,03%, Russell 2000 -1,12%, SOX -2,2%, Eurostoxx -0,99%, SMI +0,02%.

C’est une journée agitée que passent les indices hier, le S&P500 (SPX) revenant quasiment à son point de départ à la cloche. L’ambiance du jour n’est pas vraiment folichonne, il faut dire que des banquiers centraux de premier plan s’expriment, dont Christine Lagarde qui nous explique en substance que rien n’est plus comme avant la pandémie et que l’inflation est partie pour rester parmi nous un bon bout de temps. Pour sa part, Jerome Powell admet que le combat contre l’inflation en vaut la peine, même s’il ralentit trop la croissance américaine. Lisez: «mes chers amis, un atterrissage en douceur de l’économie américaine relève de vos rêves les plus fous, je ne suis pas Gérard Majax tout de même…». Cerise sur le gâteau, Loretta Mester, patronne de la Fed de Cleveland et membre votant au FOMC, plaide pour une hausse de 75 points de base lors de la réunion de juillet de la Fed. N’en jetez plus, les faucons sont de sortie hier et le marché, plutôt orphelin de nouvelles, n’a pas vraiment de bonnes raisons de progresser vers le nord. De plus c’est aujourd’hui la fin du mois/trimestre/semestre et lundi sera férié aux Etats-Unis (jour de l’indépendance), les traders rechignent à prendre des positions longues dans un tel contexte. Je remarque au passage que, même si les faucons se font entendre hier, les Fed Funds, ces petits coquins à l’esprit contrariant, prévoient désormais 68 points de base de hausse lors de la réunion du 27 juillet, contre 71 points hier.

Le SPX fait du surplace à la cloche, mais il travaille sa configuration technique et plutôt bien. Non content de venir tester avec succès le niveau de 3800 points en séance, il récupère son retracement Fibonnacci (38,2%) en fin de session. Le dollar est demandé, la paire EUR/USD revient à 1,0468, la volatilité se replie très légèrement, l’or est faible, à 1816 dollars par once et le pétrole attend la décision de l’OPEP+, le baril de WTI Light Crude se replie légèrement à 109,88 dollars. Au chapitre des secteurs, les intervenants recherchent les actions non cycliques, ils reviennent dans les pharmas, qui présentent des ratios cours/bénéfices estimés de plus en plus intéressants, sont des valeurs défensives et participent à la lutte contre le covid pour certaines d’entre elles, le covid qui revient en force parmi nous, mais apparemment pas vraiment dans les esprits, à suivre…(enfin je crois plutôt que c’est lui qui nous suivra). Le marché n’a pas la grosse patate mais reste sélectif, il recherche par exemple les grosses capitalisations technologiques tout en dédaignant les petites et moyennes capitalisations, les généraux montent donc plus ou moins tout seuls sur la colline, le gros de l’armée reste en plaine, well…

Les rendements obligataires se replient, le 10 ans US revient à 3,08%, sa fourchette actuelle se situe pour mémoire entre 3,00% et 3,50%.

L'OPEP+ décide aujourd’hui de sa politique d'approvisionnement. On s'attend dans le marché à ce qu'elle approuve une augmentation de la production de 648’000 barils par jour pour le mois d'août, complétant ainsi l'inversion des vastes réductions effectuées au début de 2020. Les traders sont à l'affût de signes indiquant que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pourraient être disposés à ouvrir davantage les robinets, d'autant plus que Joe Biden se prépare à se rendre à Riyad en juillet et que les négociations sur le nucléaire iranien ne progressent guère.

L'économie chinoise montre de nouveaux signes d'amélioration en juin. L'indice PMI officiel de l'industrie manufacturière est passé de 49,6 en mai à 50,2, tandis que l'indice des services a atteint 54,7. Les blocages dans le pays et l'impact sur la chaîne d'approvisionnement mondiale ont été les principales raisons invoquées pour expliquer la baisse de 7,2% de la production industrielle du Japon en mai par rapport au mois précédent.

Plusieurs indicateurs de consommation sont attendus en Europe ce matin, dont ceux de l'Allemagne et de la France. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage et les revenus et dépenses des ménages (14h30) précéderont l'indice PMI de Chicago (15h45).  

Barry Callebaut: Berenberg passe de conserver à acheter en visant 2600 francs. Clariant: Goldman Sachs reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 19,60 à 21,70 euros. Givaudan: Goldman Sachs reste neutre avec un objectif de cours réduit de 4000 à 3000 francs. SGS: J.P. Morgan reste neutre avec un objectif de cours réduit de 3000 à 2350 francs. Zur Rose: Barclays reste à surpondérer avec un objectif de cours réduit de 173 à 166 francs. Canal+ (Vivendi) a remporté l'appel d'offres pour les droits de diffusion en France de la nouvelle Ligue des champions de football pour la période 2024-2027. Pfizer et BioNTech obtiennent un contrat de 3,2 milliards de dollars des autorités américaines pour de nouveaux vaccins covid. Shell va racheter la participation de 51% d'Equinor dans un projet de développement dans le golfe du Mexique aux États-Unis. UBS signe un accord de 25 millions de dollars avec la SEC américaine pour éteindre des accusations de fraude. Novartis relance sa production de radioligands en Italie et aux USA. Snap se diversifie au-delà de la pub avec une version payante, Snapchat+.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse, hormis Shanghai qui progresse de 1,65%, le PMI est passé par là. Tokyo recule de 1,54% à la cloche, Hong Kong abandonne 0,30% et Séoul perd 1,91%. Le future SPX recule de 0,9% et l’Europe est indiquée en baisse de 1,3% à l’ouverture de 9 heures. Le marché termine son semestre ce soir, il entre doucement dans une torpeur estivale synonyme de liquidités encore plus faibles que d’habitude. Les deux prochaine semaines seront marquées par une attente plus ou moins fébrile du lancement de la saison des résultats d’entreprises pour le deuxième trimestre aux Etats-Unis, mais aussi de l’indice des prix à la consommation le 13 juillet.

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