Gonet: l'actualité des marchés au 5 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Wall Street fermée, Eurostoxx +0,12%, SMI +1,04%.

En l’absence de Wall Street, occupée à célébrer l’indépendance des Etats-Unis, les indices européens entament leur semaine du bon pied et clôturent dans le vert, à l’exception notable du Dax Allemand, qui se replie de 0,31%. L'Allemagne met en garde contre un «défi historique» alors que la flambée des prix de l'énergie et les perturbations commerciales font passer sa balance commerciale dans le rouge pour le mois de mai. Le gouvernement allemand prépare un projet de loi qui lui permettra de prendre des participations dans des entreprises du secteur de l'énergie. Les actions d'Uniper chutent de 28% alors que la société est en pourparlers avec Berlin. On observe un retour des achats à bon compte sur les principaux indices du vieux continent, les valeurs pétrolières soutiennent la cote et la Suisse (SMI) surperforme, les intervenants viennent acheter quasiment tout l’indice, considéré comme défensif. À Paris, le CAC 40 finit sa journée sur un gain de 0,4% à 5954,65 points tandis que le Footsie britannique prend 1,03%. Les données publiées lundi par l'office fédéral de la statistique (OFS) montrent que l'inflation en Suisse a atteint en juin son plus haut niveau depuis 29 ans avec un taux à 3,4% sur un an. En Zone euro, l'inflation est ressortie vendredi dernier au niveau record de 8,6% sur un an en juin, tandis que les prix à la production, publiés lundi, affichent en mai une hausse de 36,3% sur un an. Les données de l'enquête Sentix indiquent par ailleurs que le moral des investisseurs en zone euro s'est dégradé plus que prévu en juillet pour tomber à son plus bas niveau depuis mai 2020, laissant augurer, dit le cabinet d'études, une récession «inévitable».

Les investisseurs ont également en ligne de mire les comptes rendus des réunions de politique monétaire de juin de la Fed et de la Banque centrale européenne, qui seront publiés respectivement mercredi et jeudi. À cela, s'ajoute les chiffres très attendus vendredi du rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis. En France, sur le plan politique, deux semaines après le revers du camp présidentiel aux élections législatives, une nouvelle équipe de 41 membres dirigée par Elisabeth Borne est présentée hier, avec Olivier Véran comme nouveau porte-parole du gouvernement et le départ de Damien Abad, visé par une plainte pour tentative de viol.

Le pétrole repasse légèrement au-dessus des 110 dollars le baril de WTI Light Crude, le dollar reste soutenu, la paire EUR/USD évolue à 1,0435, l’or stagne à 1810 dollars l’once et les rendements obligataires remontent quelque peu, le 10 ans US est à 2,93% ce matin. Les rendements obligataires en Europe rebondissent après avoir reculé la semaine dernière alors que les marchés monétaires tablent désormais sur une hausse du coût du crédit en zone euro de 140 points de base d'ici la fin de l'année. Le président du directoire de Deutsche Bank, Christian Sewing, indique souhaiter un relèvement du taux directeur de la BCE plus rapidement qu'annoncé, tandis que Joachim Nagel, le président de la Bundesbank, estime que la lutte contre l'inflation pourrait nécessiter davantage de hausses de taux que prévu.

Les cours pétroliers remontent donc, les tensions sur l'offre l'emportant sur les craintes d'une récession, qui pourrait pénaliser la demande. Une enquête Reuters montre une baisse de la production de l'Opep en juin, tandis que celle de la Libye et de l'Equateur sont affectées par des troubles et celle de la Norvège pourrait être réduite cette semaine d'environ 8% par une grève.

Le sentiment du marché semble s’améliorer quelque peu en ce début de semaine. Il reste très fragile mais on se met à espérer dans les salles de marchés que les tensions commerciales entre Pékin et Washington se dissipent quelque peu. L'administration Biden pourrait alléger une partie des surtaxes commerciales qui affectent les importations de produits chinois depuis l'ère Trump, notamment sur des produits de consommation de base. Bénéfice pour les Etats-Unis: envoyer un signal déflationniste sur les prix. Bénéfice pour la Chine: obtenir un petit accélérateur de relance de son économie toujours poussive.

Le dollar australien glisse légèrement après que la RBA (Reserve Bank of Australia) a relevé ses taux d'intérêt de 50 points de base pour les porter à 1,35% et a annoncé un nouveau resserrement, c’était attendu. La banque déclare que l'inflation atteindra probablement un sommet plus tard cette année, car la forte demande et un marché du travail serré stimulent les prix. «La résilience de l'économie et la hausse de l'inflation signifient que les mesures de relance ne sont plus nécessaires», indique le gouverneur Philip Lowe.

Au menu macro-économique du jour, la lecture finale des PMI des services de juin pour les principales économies s'étalera sur la journée. Aux Etats-Unis, les commandes d'usines seront publiées à 16h00.  

Crédit Suisse: UBS reste neutre avec un objectif de cours réduit de 7 à 6 francs. Lonza: Citigroup passe de neutre à achat en visant 730 francs. SAP: Berenberg reprend le suivi à l'achat en visant 110 euros. Fomento Economico Mexicano (FEMSA) va racheter Valora à 260 francs par action. China Evergrande Group cherche à obtenir le soutien de ses créanciers étrangers pour lutter contre une demande de liquidation déposée contre le constructeur immobilier chinois à court de liquidités à Hong Kong, selon Reuters. Foxconn (Hon Hai Precision) relève ses prévisions annuelles grâce à une forte demande technologique. Crédit Suisse nomme un nouveau patron de la banque privée en Suisse. SGS réalise une acquisition aux Etats-Unis.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, à l’exception de Shanghai, qui recule de 0,57%. Tokyo progresse de 1,03% à la cloche, Hong Kong grappille 0,12% et Séoul avance de 1,76%. Le future SPX monte de 15 points et l’Europe est indiquée en hausse de 0,6% à l’ouverture de 9 heures.

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