Wall Street réalise un nouveau grand écart en cette fin de semaine que les intervenants ne sont pas près d’oublier. Qui donc aurait parié sur une clôture hebdomadaire positive du Nasdaq100 (NDX)? L’indice des valeurs technologiques bondit de plus de 3% et parvient à grappiller 0,11% sur la semaine. On assiste à des intérêts acheteurs massifs en clôture, l’indice S&P500 (SPX) réalise sa plus forte hausse journalière depuis juin 2020. Les mouvements de vendredi se font sans nouvelle particulière, c’est la quasi fin du mois, on rebalance les portefeuilles, la chasse aux bonnes affaires refait surface, probablement encouragée par les taux d’intérêts obligataires, qui ne décollent finalement pas, tandis que le FOMO (Fear Of Missing Out) tente un timide retour. Au chapitre des secteurs, seule l’énergie rend du terrain, elle subit des prises de bénéfices et les résultats ratés de Chevron (CVX -3,47%). La configuration technique s’améliore quelque peu, le SPX revient à 3 points de sa moyenne mobile à 200 jours à la cloche.

Apple (AAPL +7%) montre le chemin aux indices, la volatilité recule de 9%, le VIX clôture à 27,66. Les rendement obligataires se replient quelque peu, le 2 ans US revient à 1,17% tandis que le 10 ans évolue ce matin à 1,78%. Le pétrole ne semble pas vouloir s’arrêter, le baril de WTI Light Crude grimpe à 87,82 dollars. Les problèmes d’approvisionnement persistent et les frictions géopolitiques augmentent à la frontière ukrainienne, tandis que l’OPEP+ semble incapable de respecter ses engagements en matière d’augmentation de la production. Sur le front des monnaies, le dollar marque une pause mais reste ferme, notamment contre euro, la paire évolue à 1,1163. L’or n’y arrive pas, l’once traite à 1786 dollars.

Sur le plan macroéconomique, l'indice US des prix PCE a augmenté de 0,4% (mois sur mois) en décembre, comme prévu, et de 5,8% en glissement annuel. La principale conclusion de ce rapport est que le taux d'inflation de l'indicateur préféré de la Fed continue d'augmenter, ce qui devrait bien sûr signifier que la fourchette cible du taux des fonds fédéraux devrait bientôt faire de même. L'indice du coût de l'emploi du quatrième trimestre augmente de un peu moins que prévu. Ces données de l'indice des coûts de l'emploi soutiennent toujours la position resrictive de la Fed.

La semaine passée est historique d’un point de vue trading. Le SPX a réalisé 3 des plus importants swings journaliers de ces dix dernières années.

Goldman Sachs rejoint ses pairs en augmentant ses prévisions de hausse de taux, disant qu'elle s'attend désormais à cinq hausses de 25 points de base cette année plutôt qu'à quatre. Raphael Bostic, patron de la Fed d'Atlanta, indique au FT que la banque pourrait choisir en mars de relever les taux de 50 points de base, si cela s'avère nécessaire pour maîtriser l'inflation. Néanmoins, Bostic maintient sa prédiction selon laquelle trois augmentations d'un quart de point à partir de mars constituent le scénario le plus probable. On appelle cela tester la capacité de résilience du marché…

La Russie renforce encore ses troupes à la frontière ukrainienne, selon le Pentagone. Les sénateurs américains sont sur le point de se mettre d'accord sur un projet de sanctions et Joe Biden déclare qu'il enverra des troupes en Europe de l'Est. La Russie veut une explication des obligations européennes en matière de sécurité avant de faire ses prochaines propositions. Le Conseil de sécurité des Nations unies débattra de la situation aujourd'hui.

L'Allemagne doit se préparer à assouplir les restrictions, déclare le ministre des finances Christian Lindner à Der Spiegel. Le nombre d'infections parmi les athlètes et les membres de l'équipe olympique réunis à Pékin continue de croître, avec 12 nouveaux cas aujourd'hui. Le Premier ministre japonais Fumio Kishida fait pression pour accélérer le rythme des injections de rappel.

Cette semaine les regards seront tournés vers le rapport sur l'emploi aux États-Unis, les enquêtes PMI sur l'industrie manufacturière et les services dans le monde, ainsi que les données sur le PIB et l'inflation dans la zone euro. Les banques centrales du Royaume-Uni et Européenne fixeront leur politique monétaire et l'OPEP+ devrait donner des indications sur ses objectifs de production de mars. La saison des résultats se poursuit avec notamment la publication des résultats de GM, Alphabet, Meta, Amazon et Ford.

L'inflation allemande de janvier (14h00) et l'indice PMI de Chicago (14h30) sont sur les tablettes du jour. La Chine a publié un PMI manufacturier en très légère expansion en janvier à 50,1 points (consensus 50 points), mais le PMI manufacturier version Caixin, davantage tourné vers le secteur privé, repasse en zone de contraction à 49,1 point.

LVMH: CFRA revalorise de 671 à 748 euros. Partners Group: UBS passe de neutre à achat en visant 1747 francs. Eliott et Vista pourraient racheter Citrix à 104 dollars l'action, selon Bloomberg. Cevian serait en train de constituer une position dans Vodafone. Ryanair accuse une perte trimestrielle plus élevée que prévu. Apple ne rachètera probablement pas Peloton malgré la pression des investisseurs, estime Bloomberg. Spotify va ajouter un avertissement de contenu aux podcasts qui traitent du COVID.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo gagne 1,07% à la cloche alors que Hong Kong fait de même. Shanghai et Séoul sont fermées. Le future SPX traite à l’équilibre et l’Europe est indiquée en hausse de 1,3% à l’ouverture de 9 heures, elle a du retard à rattraper.