Gonet: l'actualité des marchés au 27 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +2,69%, S&P 500 +3,06%, Nasdaq +3,34%, Russell 2000 +3,16%, SOX +4,45%, Eurostoxx +2,82%, SMI +3,54%.

Le vent nouveau pressenti jeudi soir s’est bel et bien levé sur downtown Manhattan. Une armée de taureaux envahit Wall Street vendredi et renvoie les ours à leurs études sans ménagement. La chasse aux bonnes affaires débute, aucun secteur n’est oublié, le sentiment du marché tourne et vite. La raison de ce retour d’optimisme sur les parquets de trading? Oh c’est bien simple, l’économie américaine est en train de se prendre les pieds dans le tapis. Les traders en actions, bien connus pour leur altruisme, en concluent que la Fed va pouvoir adopter une attitude moins agressive dans son combat contre l’inflation. Et voilà, c’est aussi simple que cela la finance, bad news is good news. L’indice des directeurs d’achats publié jeudi avait donné le ton, vendredi c’est l’indice de confiance des consommateurs, publié par l’université du Michigan, qui chute à son plus bas niveau de tous les temps au mois de juin, sa composante de l’inflation étant même révisée à la baisse. Il faut savoir que Jerome Powell himself a récemment cité cette statistique comme une des raisons de la hausse de 75 points de base par la Fed lors de sa récente réunion.

Tout n’est pas réglé au pays de l’oncle Sam mais les intervenants commencent probablement à se dire que la Fed est en train de reprendre la barre fermement en mains. L’indice S&P500 (SPX) réalise sa seconde performance hebdomadaire positive en trois mois, il récupère le niveau de 3900 points à la cloche, le premier gap est comblé. Le suivant se situe à 4017 points, avant cela il y a aura la résistance psychologique de 4'000 points. Les volumes d’échanges sont littéralement énormes avec quasiment 20 milliards de titres traités sur le NYSE, soit le deuxième volume le plus important en deux ans. Autant le marché avait récemment capitulé que vendredi la hausse est convaincante, tout le monde s’y met, aucun secteur ne boude la fête et la volatilité recule de 6%, le VIX clôture à 27,23. Sur la semaine, le SPX progresse de 6,5% et le Nasdaq de 9%. Et si l’on observe les secteurs qui performent le mieux la semaine passée, on constate que le marché a été plutôt sélectif, en recherchant d’abord la santé et l’immobilier, une approche plutôt défensive. Mais les grosse capitalisations technologiques ne sont pas en reste, notamment Apple, Alphabet et Microsoft. On constate aussi que les actions liées à l’inflation sont laissées de côté (matières premières, énergie), le marché serait-il déjà en train de se positionner pour un environnement post-inflation? A ce propos, les Fed Funds prévoient désormais 70 points de base de hausse lors de la réunion de la Fed de juillet, puis 2,2 fois une hausse de 25 points de base en septembre. À noter que le marché commence à envisager des baisses de taux dès le mois de mai 2023…

Le secteur bancaire suit le mouvement et profite aussi du rapport de la Fed sur les stress tests, qui sont passés avec succès par les 24 firmes observées. Crédit Suisse et UBS font partie de la liste, elles décollent de 5,15% et 6,03% vendredi et contribuent largement à la surperformance de l’indice SMI, qui grimpe de 3,54% contre 2,82% à l’Eurostoxx.

Les rendements obligataires américains semblent avoir trouvé une fourchette de trading, le 10 ans vient se poser à 3,00% la semaine passée, pour revenir ce matin à 3,16%, le niveau de 3,50% semblant constituer sa principale résistance. Le dollar pâtit de l’amélioration générale du sentiment de marché, la paire EUR/USD revient à 1,0571. Notons au passage la statistique des ventes de maisons neuves, qui surprend en bien pour le mois de mai aux Etat-Unis.

Le G7 s’engage à soutenir l'Ukraine contre l'invasion de la Russie «aussi longtemps qu'il le faudra», selon un projet de déclaration du sommet d'hier en Bavière. Le groupe discute d'un plafonnement du prix du pétrole russe qui fonctionnerait en limitant les assurances et le transport maritime, selon des personnes familières. Sur le terrain, des missiles russes frappent Kiev dans le cadre d'une vague de frappes aériennes lancées pour la première fois depuis la Biélorussie. Le Royaume-Uni, les États-Unis, le Japon et le Canada prévoient de dévoiler une interdiction des importations d'or russe, qui, selon la Grande-Bretagne, aura un «impact énorme» sur la capacité à financer les troupes du Kremlin.

La Russie fait défaut sur sa dette souveraine en devises étrangères pour la première fois en un siècle. Le délai de grâce pour le paiement d'environ 100 millions de dollars d'intérêts dus le 27 mai a expiré. Le défaut de paiement est surtout symbolique et l'attention se porte sur ce que les investisseurs feront ensuite.

Xi Jinping se rendra à Hong Kong pour marquer le 25e anniversaire de la domination chinoise dans la ville et assistera à la prestation de serment de John Lee en tant que chef de l'exécutif. Ce sera le premier voyage de Xi en dehors de la Chine continentale depuis le début de la pandémie. La Chine aura du mal à atteindre son objectif de croissance du PIB de 5,5% cette année, déclare Wang Yiming, conseiller du Comité de politique monétaire de la Banque populaire de Chine, après que Xi a réaffirmé cet objectif.

Les discussions entre les États-Unis et l'Iran pour relancer l'accord nucléaire de 2015 reprendront cette semaine, selon le chef de la diplomatie de l'UE. «Les prochains jours signifient les prochains jours», déclare Josep Borrell. Les pourparlers seront indirects, l'UE jouant le rôle de médiateur, et Doha, la capitale du Qatar, sera le lieu le plus probable, selon le journal d'État iranien Nour News. L'Iran réitère son appel à l'administration Biden pour qu'elle adopte une approche «réaliste et équitable» en vue d'un accord.

Le FMI réduit ses prévisions de croissance du PIB américain de 3,7% à 2,9% en 2022 et estime que l'économie américaine a évité de justesse une récession – il réduit également ses prévisions de croissance du PIB américain de 2,3% à 1,7% en 2023 et prévoit que la croissance atteindra un creux de 0,8 % en 2024.

Au menu macro-économique du jour, les commandes de biens durables aux Etats-Unis (14h30) et les chiffres de l'immobilier ancien (16h00).

Hermès: HSBC passe de conserver à acheter en visant 1350 euros. Holcim: UBS passe d'achat à neutre en visant 45 francs. Lonza: Julius Baer reste à l'achat avec un objectif réduit de 840 à 780 francs. Moncler: HSBC passe de conserver à acheter en visant 53 euros. Schindler: Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 225 à 192 francs. Zalando: Baader Helvea reste à accumuler avec un objectif de cours réduit de 41 à 30 euros. Lufthansa prévoit un retour à la normale des opérations aériennes en 2023, indique Die Welt.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, le vent de Wall Street a atteint le continent durant le weekend. Tokyo progresse de 1,43% à la cloche, Hong Kong gagne 2,14%, Shanghai avance de 0,94% et Séoul s’adjuge 1,49%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre en légère hausse de 0,2%. Le pétrole a retrouvé quelques couleurs, le baril de WTI Light Crude traite à 107,47 dollars, mais sa configuration technique est détériorée. L’or ne sait pas encore quelle direction prendre, l’once évolue à 1838 dollars, un triangle s’est formé sur le chart de la relique barbare, qui en sortira donc bientôt, reste à savoir si ce sera par le haut ou par le bas, mais cela l’avenir nous le dira n’est-ce pas?

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