Gonet: l'actualité des marchés au 22 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,83%, S&P 500 +0,82%, Nasdaq +0,92%, Russell 2000 +1,81%, Sox +3,06%, Eurostoxx +1,78%, SMI +0,64%.

Wall Street efface le gros trou d’air de lundi, portée par de la chasse aux bonnes affaires. Prenez l’indice Russell2000 (RTY) des 2000 plus petites capitalisations boursières américaines. Le RTY sous-performe nettement le S&P500 (SPX) et le Nasdaq100 (NDX) depuis le premier juillet. Les investisseurs reviennent du coup massivement dans ce segment hier et permettent à l’indice de rebondir de 4,8% en deux séances, sachant qu’il reste en retard de 4 à 5% vis-à-vis de ses deux grands frères. Tous les indices terminent leur journée proches de leurs plus haut de la séance, dans des volumes d’échanges en net repli (environ -20%, moins de 10 milliards de titres traités sur le NYSE). Les volumes d’échanges donc, qui ont probablement exagéré la forte baisse de lundi, phénomène typique de milieu d’été, où les mouvements son bien souvent exacerbés.

Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, des financières et des matériaux. L’énergie profite du fort rebond du pétrole, le baril de WTI Light Crude revenant à 70 dollars, après s’être approché très près des 65 dollars mardi. Les financières applaudissent des deux mains le rebond notable des rendements obligataires, le 10 ans US passant de 1,13% mardi à 1,28% ce matin. C’est probablement la principale raison de la bonne tenue du marché des actions hier, le marché avait besoin que cette hémorragie de taux cesse. Les actions défensives sont laissées de côté, on commence à se dire dans les salles de marchés que l’inflation, qu’elle soit transitoire ou permanente, va envoyer les taux obligataires plus haut.

Et donc le SPX se retrouve à 0,6% de son record historique. Tout est oublié? Well… pas si vite. C’est un gros coup de semonce que les doux rêveurs ont reçu hier. Le marché nous rappelle que le cycle boursier est aussi fait de chutes, de corrections, de peur. À ce propos, le VIX (volatilité du SPX) est brièvement monté à plus de 24 points lundi. Ce matin il est de retour à 17,91, un niveau tout à fait abordable pour qui souhaite protéger une position en actions à bon compte. Ce d’autant plus que le marché continue à se gratter la tête quant à l’état réel de l’économie mondiale. Heureusement que la saison des résultats de sociétés au deuxième trimestre a bien débuté (plus de 85% des firmes du SPX ayant publié leurs chiffres ont battu les attentes des analystes). Le coronavirus inquiète clairement de plus en plus, l’immunité collective semble se transformer en chimère et la progression des nouveaux cas fait ressurgir le spectre de fermetures un peu partout. Ces derniers temps, le marché est passé d’une peur à l’autre à ce sujet et les publications de résultats lui permettent de se raccrocher à quelque chose de tangible, qui ne relève pas de sentiment mais de faits. Et puis de nombreux gérants de fonds continuent à affirmer qu’ils ne voient pas d’autre endroit que les actions pour déployer leurs liquidités, les rendements obligataires se négociant à des niveaux déprimants. C’est le fameux TINA (There Is No Alternative…but stocks). Ceci dit, j’entends parler de stagflation de ci de là. Le chômage reste élevé, la pénurie de main d’œuvre et d’approvisionnement persiste, l’inflation est en croissance, si tout cela s’installe durablement, cela pourrait poser des problèmes aux investisseurs en actions et en obligations, par exemple dans le modèle traditionnel de portefeuille 60/40.

En résumé, le patient va mieux mais il est plus prudent de le garder en observation quelques jours avant de se dire qu’il est tiré d’affaires.

Joe Biden exhorte les Américains à se faire vacciner. Les données du Texas montrent que la grande majorité des décès sont survenus parmi les personnes non vaccinées. La Chine s'oppose à l'appel de l'OMS en faveur d'une nouvelle enquête sur les origines du virus, notamment pour savoir s'il a fui d'un laboratoire. Le nombre réel de décès en Inde pourrait atteindre les 5 millions, et même les estimations les plus prudentes font état d'un nombre de décès plus de deux fois supérieur à celui des États-Unis.

En plus des annonces de la Banque centrale européenne sur sa politique monétaire à 13h45, des indicateurs majeurs sont prévus aux Etats-Unis aujourd'hui, avec les inscriptions au chômage (14h30) puis la confiance des consommateurs, l’indicateur avancé du Conference Board ainsi que les chiffres de l’immobilier ancien du mois de juin (16h00).

STMicroelectronics: Goldman Sachs n’est plus vendeur et vise 34 euros. Temenos: Jefferies augmente son objectif de 137 à 141 francs. JP Morgan fait de même en relevant sa cible de 150 à 155 francs. Goldman Sachs vise désormais 115 francs. Zur Rose: Jefferies est encore plus optimiste en visant 571 francs contre 550 francs précédemment. Stellantis voit la crise des semi-conducteurs durer au moins jusqu’à l’année prochaine. Vinci remporte le contrat de la nouvelle route fédérale B247 en Allemagne. Thales annonce le succès de la première phase du projet HydRON de l'Agence spatiale européenne. Dassault Aviation livre le premier des 18 chasseurs Rafale commandés par la Grèce.

Roche progresse de 0,7% dans le marché avant-bourse. La firme bâloise bat les attentes au premier semestre, portée notamment par sa division diagnostics. Givaudan bat également les attentes et avance légèrement dans le pré-marché. Sika publie également de bons chiffres, le titre est indiqué en hausse de 2,7%.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo est fermée, Hong Kong progresse de 1,57%, Shanghai de 0,37% et Séoul gagne 1,07%. Le future SPX traite en très légère hausse et l’Europe va ouvrir en progression de 0,5%. L’or est revenu à 1800 dollars par once et se bat avec sa moyenne mobile à 100 jours, qui se situe à 1795 dollars. Le dollar reste bien entouré, la paire eur/usd traite autour des 1,1800, signe que tout n’est pas encore réglé au niveau du sentiment de marché.

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