Gonet: l'actualité des marchés au 15 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,13%, S&P 500 +0,12%, Nasdaq -0,22%, Russell 2000 -1,63%, Sox -0,35%, Eurostoxx +0,12%, SMI -0,23%.

Wall Street prend un nouvel uppercut de l’inflation, des prix à la production américains cette fois-ci, qui réalisent leur plus forte progression en un an. Les automobiles et leurs composant sont montrés du doigt, qu’importe, le marché regarde déjà ailleurs… ou presque. Ailleurs, c’est la Réserve Fédérale des Etats-Unis et son patron Jerome Powell, qui s’emploie une énième fois à répéter que la croissance de l’économie américaine n’est pas encore suffisamment forte pour justifier le début d’un tapering (le processus de suppression progressive des programme de rachats d’actifs de la Fed). Jerome Powell assure à un Congrès plutôt anxieux que la Fed prendra «absolument» des mesures si elle voit l'inflation s'accélérer trop fortement, et qu'elle réagira si les prévisions d'inflation persistent au-dessus de 2%. Si la hausse des prix dépasse effectivement les attentes, une politique très accommodante reste la bonne voie selon le patron de la Fed, car le marché du travail doit encore se redresser. Monsieur Powell doit répondre à de nouvelles questions de la commission bancaire du Sénat aujourd'hui. Le marché semble clairement avoir pris son parti de croire le premier banquier de la planète, les attentes d’inflation reculent à un plus bas depuis le mois de mars.

Le marché, Wall Street, un coup de plus de l’inflation. Vous savez quoi? Même pas mal! L’indice S&P500 (SPX) clôture dix minuscules points en-dessous de son record historique. Oncle Jérôme est là qui veille, les doses quotidiennes de liquidités continuent d’être distribuées, dormez tranquilles bonnes gens de Downtown Manhattan, tout va bien. En revanche il y a un secteur qui n’apprécie guère, celui des banques. Le rendement de l’emprunt US recule logiquement, de 1,42% hier matin à 1,33% ce matin, ce qui déplait fortement aux financières. On assiste à nouveau à une surperformance des actions de croissance, au détriment de celles de valeur, tandis que les petites capitalisations se font fumer, l’indice Russell2000 (RTY) a perdu 3,5% sur les deux dernières séances.

Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft, la plupart des FAANGs terminent leur journée en hausse, avec un nouveau record de tous les temps pour la firme à la pomme. On a beaucoup parlé ces derniers temps de la force, de la valorisation et de la rotation vers les grandes capitalisations technologiques. À elles toutes seules, huit d’entre elles (Facebook, Apple, Amazon, Microsoft, Alphabet, Netflix, Nvidia et Tesla) représentent plus de la moitié de la hausse de 7,6% du SPX depuis le 12 mai. Leur pondération dans l'indice est passée à plus de 27%. Et rien n’indique que cela change, jusqu'à ce qu’une alternative apparaisse ou qu'il y ait un certain type de nouvelles négatives sur leurs bénéfices ou encore un ralentissement de la dynamique de ces actions. Ce d’autant plus que, à mesure que les FAANGs progressent, les estimations des analystes sur les bénéfices futurs de la cohorte font de même. En conséquence, cette bande de joyeux mastodontes se négocie désormais en dessous du multiple moyen du secteur technologique, qui est plus cher que les FAANGs pour la première fois depuis 2013. Et donc la question du jour est: le secteur de la technologie est-il surévalué ou les FAANGs sont-ils sous-évalués?

Le pétrole recule enfin, le baril de WTI Light Crude revient à 72,16 dollars, il semble qu’un accord d’augmentation de la production soit en train d’être trouvé au niveau de l’OPEP+. L’or poursuit son rebond et casse sa moyenne mobile à 200 jours ce matin, pour traiter à 1831 dollars par once. Prochain arrêt 1837 dollars, sa moyenne mobile à 50 jours, ensuite le chemin est pavé vers les 1900 dollars. Le dollar recule logiquement après les propos de Jerome Powell, la paire eur/usd traite à 1,1840. Finalement, quand on y pense, les deux principaux écueils de la semaine, l’inflation aux Etats-Unis et le PIB Chinois (ah oui, ça c’est pour un peu plus bas mais tout s’est bien passé je spoile) sont dernière nous et le marché l’a bien vécu, ce qui va lui permettre de se concentrer désormais sur le déluge de résultats de sociétés, qui tomberont principalement la semaine prochaine.

Angela Merkel se rend à Washington pour rencontrer Joe Biden pour ce qui pourrait être son dernier voyage en tant que chancelière européenne allemande. Son défi consistera à faire valoir la détermination de l'Europe à se débrouiller seule, tout en reconnaissant que les initiatives de Monsieur Biden dans des domaines allant de la politique climatique aux droits de l'homme sont celles d'un allié fiable. Elle devra également faire face à des questions épineuses telles que les divergences de vues sur le projet Nord Stream 2, la Chine et les restrictions de voyage pour les Européens.

Janet Yellen et son équipe ne prévoient pas de relancer les discussions régulières entre les États-Unis et la Chine qui ont régi les administrations Bush et Obama, poursuivant l'arrêt mis en place sous Donald Trump, selon l’agence Bloomberg. Cela ajoute aux indications du durcissement de la position de Joe Biden à l’égard de la Chine. «C'est une erreur, franchement», déclare Max Baucus, ancien ambassadeur en Chine sous Obama.

Les chiffres de l'emploi britannique (le taux de chômage est sorti à 4,8% en mai contre 4,7% attendus) précéderont une batterie d'indicateurs aux Etats-Unis: Empire Manufacturing, Philly Fed et inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30), puis production industrielle (15h15). Ce matin, la Chine a annoncé un PIB en croissance de 7,9% au deuxième trimestre, légèrement en-deçà des attentes (8%).

Airbus: Citigroup passe de neutre à achat en visant 130 euros. Credit Suisse: Jefferies démarre le suivi à conserver en visant 10 francs. UBS: Jefferies démarre le suivi à l'achat en visant 20 francs. Straumann: Goldman Sachs relève son objectif de cours de 800 à 915 francs. Les résultats du deuxième trimestre de Daimler vont dépasser les attentes du marché, selon la compagnie elle-même. Siemens renonce à ses objectifs à cause de Siemens Gamesa. Barry Callebaut a dégagé 2,1% de croissance brute et 7,7% hors change sur les neuf premiers mois de son exercice décalé. Microsoft lance des versions cloud de Windows 10 et 11. Facebook demande que la responsable de la FTC se récuse. Game on? Netflix a prévu de se lancer dans la bataille des jeux vidéo, pour diversifier son offre. Soldes? AMC Entertainment et GameStop valent moitié moins que leurs pics récents. Toyota rachète la société américaine Carmera, fournisseur de cartes et de données pour les véhicules sans conducteur. La néobanque N26 serait valorisée 10 milliards de dollars US lors d'un tour de table de financement.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse, à l’exception de Tokyo, qui rend 1,15% à la cloche. Hong Kong progresse de 1,06%, Shanghai de 1% et Séoul de 0,66%. Le future SPX traite près de son point d’équilibre et l’Europe est indiquée en repli de 0,4% à l’ouverture.

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