Gonet: l'actualité des marchés au 16 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,15%, S&P 500 -0,33%, Nasdaq -0,70%, Russell 2000 -0,55%, Sox -2,17%, Eurostoxx -1,05%, SMI -0,55%.

Wall Street peine à repartir vers le nord et on la comprend bien. Le coronavirus n’en finit pas de jouer les prolongations, la Chine défie la logique occidentale en tapant fort sur la tête de ses firmes technologiques qui cèdent aux sirènes de l’Oncle Sam, certains secteurs de l’économie globale ne parviennent pas à redémarrer comme ils le souhaiteraient, la faute à de multiples pénuries. Hier l’Union Européenne lance une offensive sans précédent contre les véhicules à moteur thermique, certains constructeurs ont du souci à se faire. Et le sentiment général ne peut en aucun cas être aidé par la catastrophe naturelle qui a actuellement cours en Europe centrale, les pluies diluviennes ayant déjà tué plus de 60 personnes, dont la plupart en Allemagne. On n’oublie pas l’inflation et la politique monétaire, ni les discussions croissantes au sujet du pic que l’économie, des Etats-Unis en tous les cas, aurait déjà dépassé. Dans ce contexte pétri de points d’interrogations, la saison des résultats de sociétés au deuxième trimestre accélère et battra son plein ces deux prochaines semaines. Les attentes des analystes à ce sujet sont très élevées.

Hier le marché écoute à nouveau le patron de la Fed Jerome Powell, qui réitère ses propos de la veille (la vigueur de la reprise économique n’est pas suffisamment forte pour que la Fed démarre son tapering). Ceci dit, le patron de la Réserve Fédérale semble lâcher quelque peu de lest, en ce sens qu’il pourrait douter de sa théorie d’une inflation temporaire. Monsieur Powell indique hier que la Fed suit l’inflation de très près afin de déterminer si elle pourrait durer plus longtemps que prévu. Jeffrey Gundlach critique la Fed pour avoir «déplacé les poteaux» de son objectif d'inflation. La Réserve Fédérale a changé sa définition des pics de prix «transitoires», passant de 2 à 3 mois à 6-9 mois, déclare le CEO de DoubleLine Capital sur CNBC. Powell «souhaite, espère et prie» pour que l'inflation disparaisse. Entre-temps ajoute-t-il, le dollar est «condamné» à long terme en raison du creusement des déficits américains, et les actions semblent toujours bon marché par rapport aux obligations en raison des rendements «ridiculement bas».

Dans ce contexte, les indices terminent leur journée dans le rouge. Le S&P500 (SPX) est surtout pénalisé par l’énergie, la technologie et les titres de consommation. Les actions de croissance sous-performent celles dites de valeur, on assiste à des prises de bénéfices dans les FAANGs. L’indice Russell2000 (RTY) atteint son plus bas niveau depuis près de deux mois. Les sociétés d'acquisition à finalité spécifique (SPAC), ou «sociétés à chèque en blanc», autrefois en plein essor, sont complètement délaissées, l'indice Ipox Spac atteignant son plus bas niveau depuis sept mois. La volatilité remonte à 17, un niveau bien trop bas pour signaler un retour de la peur. Et les investisseurs reviennent dans les obligations du Trésor américain, envoyant le rendement du 10 ans US à 1,31%. Le dollar n’écoute pas les propos de Monsieur Gundlach et remonte à 1,1810 sur la paire eur/usd. Le pétrole reste sous pression, le baril de WTI Light Crude traite à 71,36 dollars ce matin. L’or se pose pile sur sa moyenne mobile à 200 jours (1825 dollars par once).

Angela Merkel et Joe Biden conviennent qu’ils ne permettront pas à la Russie d'utiliser le gazoduc Nord Stream 2 pour menacer ses voisins, même s'ils reconnaissent des divergences de vue sur le projet. Le ton cordial adopté par le président des Etats-Unis et la chancelière allemande permet de faire passer le message que l'alliance américano-européenne est de nouveau sur les rails. Mme Merkel promet par ailleurs une aide rapide aux personnes touchées par les inondations massives en Allemagne et en Belgique, où le nombre de morts a dépassé 60 et où des dizaines de personnes sont toujours portées disparues.

Joe Biden et Xi Jinping se rencontreront virtuellement aujourd'hui, avec d'autres dirigeants de l'APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation). Cette réunion a été convoquée par la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern avant que son pays n'accueille la réunion principale de l'APEC plus tard dans l'année. Les dirigeants discuteront de la manière de coordonner la région dans la lutte contre le Covid, ainsi que des mesures visant à soutenir «une croissance inclusive et durable», selon Mme Ardern.

Selon l’agence Bloomberg, la réouverture du Royaume-Uni pourrait tomber à plat lundi. Le Canada autorisera les voyageurs entièrement vaccinés de tous les pays d'ici début septembre si le rythme actuel des vaccinations se poursuit. Selon certains scientifiques, la plupart des personnes vaccinées aux États-Unis n'auront pas besoin d'une injection de rappel avant plusieurs mois.

La seconde estimation de l'inflation européenne de juin (11h00) précèdera un trio américain composé des ventes de détail de juin (14h30), des stocks des grossistes de mai (16h00) et de l'indice de confiance des consommateurs compilé par l'Université du Michigan pour juillet (16h00). Ce matin, la Banque du Japon a laissé ses taux inchangés, comme prévu, tout en révisant en baisse ses prévisions de croissance 2021 est en hausse celle de 2022.

Givaudan: Research Partners relève son objectif de 3600 à 4000 francs. Lonza: Berenberg reste acheteur avec un objectif relevé de 690 à 760 francs. Intel négocierait le rachat de GlobalFoundries pour quelque 30 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal. Moderna va entrer dans le S&P500 le 21 juillet à la place d'Alexion. La FAA ordonne l'inspection de milliers de B737 de Boeing. Ericsson publie un peu sous les attentes au deuxième trimestre, à cause de la Chine. Samsung Electronics pourrait trouver un nouvel emplacement au Texas pour une usine qui nécessitera un investissement de 17 milliards de dollars. Partners Group relève ses objectifs 2021, l’action gagne 2,7% dans les échanges avant-bourse. Swisscom visé par la plainte de trois fournisseurs d'accès internet pour abus de position dominante. Le CEO d’Accor constate un très fort rebond aux Etats-Unis et en Chine. Le premier trimestre de Richemont se traduit par des ventes légèrement supérieures aux attentes, le titre grimpe de 2,4% dans le pré-marché, Swatch en profite et progresse de 1%. Le CEO de Sonova annonce que sa firme a effectué un très bon début d’année. Puma relève ses objectifs pour 2021.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent dans le rouge, à l’exception de Hong Kong, qui grappille 0,28%. Tokyo recule de 0,98% à la cloche, Shanghai perd 0,53% et Séoul rend 0,28%. Le future SPX traite à l’équilibre et l’Europe est indiquée inchangée à l’ouverture de 9 heures.

 

Retour de l’actualité des marchés jeudi 22 juillet.

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