Gonet: l'actualité des marchés au 18 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,22%, S&P 500 +0,39%, Nasdaq +0,93%, Russell 2000 +1,04%, SOX +2,32%, Eurostoxx -0,98%, SMI -1,21%.

Cet été appartient pour l’instant clairement aux taureaux, qui célèbrent sans vergogne le thème de la désinflation, d’une Fed censée du coup devenir de plus en plus colombe, d’un atterrissage potentiellement en douceur de la première économie du monde, de résultats de sociétés peut-être sur une rampe de lancement qui sait et d’un phénomène censé tous nous emmener au ciel, l’intelligence artificielle. Les ours tentent de faire entendre leurs arguments: ils s'inquiètent toujours d'une Fed restrictive plus longtemps que prévu, des vents contraires de la liquidité, des freins fiscaux, de valorisations tendues, des indicateurs de sentiment et de positionnement, des risques de marge et de bénéfices liés à la désinflation et d'une reprise chinoise sans éclat. Mais rien n’y fait, mercredi passé le CPI américain a apparemment sonné le glas de dame inflation, c’est tout ce que les acteurs du marché voulaient voir, du moment que la Fed est supposée lâcher prise à terme, les ours sont voués au désespoir.

Dans le dossier de l’atterrissage en douceur tant espéré de la croissance américaine, les États-Unis ont de meilleures chances d'éviter une récession au cours des 12 prochains mois, 80% au lieu de 75%, après les récentes données positives sur l'activité et l'inflation, déclare Jan Hatzius de Goldman. Marko Kolanovic, de JP Morgan, estime également que les chances d'éviter une récession sont meilleures. Tous deux s'attendent toujours à ce que la Fed relève son taux d'intérêt la semaine prochaine, tout comme les Fed Funds qui sont quasiment unanimes à ce sujet. Cerise sur le gâteau, l’ancienne boss de la Fed Janet Yellen déclare que «les Etats-Unis ne devraient pas entrer en récession». Janet est un peu farceuse, elle sait pertinemment que Jerome Powell et ses collègues sont bâillonnés jusqu’au jeudi suivant le prochain FOMC (26 juillet). Ils n’ont pas le droit d’ouvrir la bouche (Fed’s quiet period) pendant que la Secrétaire au Trésor encourage tranquillement le marché des actions à poursuivre son chemin vers le Nirvana des taureaux.

On redescend sur terre, plus précisément à Wall Street, où l’activité reste estivale soit très calme, avec un breadth de bonne qualité et des indices qui clôturent un peu en-dessous de leur plus haut du jour. Notons que les actions ne rendent pas les gains de la semaine passée, que le VIX évolue quasiment dans les abysses (13,48), que les petites et moyennes capitalisations surperforment encore (merci Janet), que les rendements obligataires restent faibles, tout comme le dollar (1,1267 contre euro) et que l’indice S&P500 (SPX) se maintient aisément au-dessus de 4500 points (4522 pts à la cloche), il est en train d’entrer en territoire suracheté ce qui n’implique pas forcément un repli. Techniquement, il peut envisager un retour autour des 4800 pts. Le podium du jour du SPX se compose des financières, des industrielles et de la tech. L’or recule hier mais rebondit aujourd’hui, l’once évolue à 1963 dollars, tandis que le pétrole stagne à 74,10 dollars le baril de WTI Light Crude.

Une bonne nouvelle supplémentaire pour les taureaux, le dernier sondage de JP Morgan effectué auprès des petits porteurs indique que ces derniers ne souhaitent pas augmenter leur exposition aux actions…

L'activité de publication des résultats continue de s'intensifier cette semaine avec 60 sociétés du SPX qui devraient publier leurs chiffres. L'accent est toujours mis sur les valeurs financières, avec le reste des banques d'investissement, une bonne partie des banques régionales, ainsi que les cartes de crédit. D'autres résultats sont également attendus dans le secteur du transport aérien, où la demande de voyages reste forte. TSLA, NFLX, IBM font partie des valeurs technologiques qui publient cette semaine.

Les projets de l'administration Biden visant à restreindre les investissements dans les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et d'autres technologies en Chine seront étroitement axés sur les technologies de pointe et n'affecteront que les nouveaux projets, selon l’agence Bloomberg. Les secteurs de la biotechnologie et de l'énergie seront épargnés. Les banques de Wall Street seraient confrontées à des règles en matière de capital hypothécaire plus strictes que les normes mondiales dans le cadre d'une révision radicale prévue par les régulateurs américains qui devrait être dévoilée le 27 juillet.

Au menu macro-économique du jour, quatre indicateurs made in USA: les ventes de détail (14h30) et la production industrielle de juin (15h15), puis les stocks des entreprises de mai et l'indice NAHB des prix immobiliers de juillet (16h00).

Novartis relève ses perspectives pour l'ensemble de l'année et lance un nouveau programme de rachat d'actions. La scission de Sandoz est validée. ArgenX flambe de plus de 30% après des résultats prometteurs en phase II et en profite pour lancer une grosse levée de fonds de 750 millions de dollars. Les actions AT&T et Verizon au plancher après les révélations sur les câbles en plomb. Le traitement expérimental d'Eli Lilly contre la maladie d'Alzheimer ralentit «significativement» le déclin cognitif à un stade précoce de la maladie. La sénatrice Warren demande à la SEC d'enquêter sur Tesla en raison de conflits d'intérêts potentiels liés au rachat de Twitter. Le directeur financier de SGS démissionne. Ford baisse le prix de son SUV électrique. Prosus compte rester un actionnaire de long terme de Tencent. Berkshire Hathaway a réduit sa participation dans Activision avant que le juge n'approuve la fusion avec Microsoft. Dans ce dossier, des plaignants ont saisi la cour suprême pour bloquer la transaction.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en repli, hormis Tokyo qui grappille 0,32% à la cloche. Hong Kong rend 1,98%, Shanghai perd 0,36% et Séoul baisse de 0,43%. Le future SPX traite autour de l’équilibre et l’Europe ouvre inchangée.

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