Gonet: l'actualité des marchés au 13 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

3 minutes de lecture

Dow +0,25%, S&P 500 +0,74%, Nasdaq +1,15%, Russell 2000 +1,05%, SOX +1,86%, Eurostoxx +1,72%, SMI +0,51%.

S’il me fallait retenir une seule leçon de toutes ces années passées dans le marché, c’est que le joyeux royaume des actions ne regarde réellement que dans une seule direction: la Fed et sa politique monétaire. Dans un contexte où les entreprises créent plus de valeur qu’elles n’en détruisent, lorsque le vent s’apprête à tourner en direction de baisses de taux d’intérêts, il vaut mieux prudemment s’écarter, les taureaux s’apprêtent à tout ramasser sur leur passage. La publication hier de l’indice américain des prix à la consommation constitue probablement un tournant dans le cycle boursier en cours. L’inflation en juin ressort en-dessous des attentes des économistes, sur un an les prix ne progressent plus que de 3%, même le chiffre «cœur», qui ne tient pas compte de la nourriture et l’énergie jugées trop volatiles, est plus modéré que prévu. La statistique d’hier permet de raisonnablement penser que le cycle de hausses de taux de la Fed est sur le point de prendre fin. Le marché reste étonnamment lucide, qui prédit toujours une hausse de 25 points de base le 26 juillet. Mais ensuite on peut s’attendre à ce qu’une pause plus ou moins longue soit observée par la Réserve Fédérale, la première baisse de taux étant désormais pronostiquée par les Fed Funds pour le 1er mai 2024 (hier matin c’était le 12 juin).

La Banque du Canada relève ses taux de 25 points de base comme prévu, des propos faucons sont proférés par un gouverneur de la BCE, tout le monde s’en fiche, hier on regarde du côté de Jerome Powell et ses amis, l’appétit au risque déjà bien présent depuis quelques jours prend encore un peu plus de place, le bull-market peut bomber le torse. Les indices S&P500 (SPX) et Nasdaq Composite atteignent des plus hauts en 52 semaines au plus haut du jour, pour rendre une partie des gains à la cloche, mais la journée se termine bien. Les couvertures de positions short se poursuivent, les pauvres ours se font bien secouer depuis jeudi passé. Les petites et moyennes capitalisations poursuivent leur surperformance (indice Russell2000- RTY) et le Nasdaq100 (NDX) retrouve du poil de la bête. La hausse du jour est générale, le podium du SPX se compose des services de communication, de utilities et des materials. Les mastodontes de la tech repartent vers le nord et le breadth est bon avec 5 titres en hausse à la cloche contre 2 en baisse sur le NYSE. Les volumes d’échanges rebondissent mais restent en-dessous des moyennes, été oblige. Je note que les indicateurs internes de marché s’améliorent. 80% des titres du SPX traitent désormais au-dessus de leur moyenne mobile à 50 jours, les actions cycliques participent systématiquement aux hausses, le secteur de l’énergie est au-dessus de sa 50 jours et les valeurs défensives sont délaissées. Ce comportement des différents secteurs indique un positionnement de plus en plus clair en vue d’un atterrissage en douceur de l’économie et d’une désinflation en cours.

L’indice des prix à la consommation allume la mèche hier, le relais est pris par les rendements obligataires, qui chutent lourdement. Le 2 ans US perd 16 points de base à 4,73%, ce matin il recule encore, à 4,67%. Le 10 ans abandonne 12 bps à 3,86%, il évolue aujourd’hui à 3,83%. Le dollar se prend les pieds dans le tapis comme rarement, la paire EUR/USD traite à 1,1154, ce qui permet à l’or de tenter une échappée, l’once remonte à 1963 dollars. Le pétrole fait de même, encouragé par la faiblesse du billet vert mais aussi une conviction croissante que l’économie pourrait finalement ne pas s’effondrer (et les baisses de production annoncées en Arabie Saoudite et en Russie). Le baril de WTI Light Crude remonte à 75,92 dollars.

Loin de moi l’idée de gâcher la fête mais ne perdez pas de vue le VIX pleeeze, l’indicateur de la peur du SPX chute de 8,7% hier pour clôturer à 13,51, c’est vraiment très bas tout ça. Ceci dit tant que la Fed ne vient pas nous dire une énième fois que les hausses de taux vont continuer jusqu’à la fin des temps, il semble compliqué de faire plier ce marché.

Au menu macro-économique du jour, inflation française (sortie pile en ligne à 0,2% sur base mensuelle et 4,5% d’année en année) et production industrielle européenne (11h00) occuperont la matinée, avant aux Etats-Unis les prix à la production et les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30). Ce matin, la Chine a annoncé un recul plus marqué que prévu des importations et de ses exportations en juin.

Barry Callebaut a subi une baisse de ses volumes sur l'exercice en cours, grevé par la baisse du marché du chocolat et des confiseries. Les chiffres ont l'air proches des attentes. BASF réduit ses prévisions de bénéfices pour 2023. Continental s'attend à ce que les ventes du deuxième trimestre soient conformes aux estimations. Swatch a amélioré ses résultats semestriels, avec un bénéfice net de 486 millions de francs pour 4,02 milliards de francs de ventes. Broadcom obtient l'approbation conditionnelle de la Commission européenne pour l'acquisition de VMware. Walt Disney prolonge de deux ans le contrat de son PDG Bob Iger. Après un revers judiciaire, la FTC fait appel dans le dossier Microsoft / Activision. Amazon saisit la justice contre de nouvelles règles imposées par l'UE. Meta Platforms doit faire face aux accusations de l'UE concernant l'abus de la place de marché Facebook. Enel vend son portefeuille de centrales photovoltaïques chiliennes pour 550 millions de dollars. Volkswagen se lance dans le commerce d'électricité. S&P relève la note à «BB» de Dufry avec une perspective stable.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse. Tokyo progresse de 1,49% à la cloche, Hong Kong décolle de 2,46%, Shanghai avance de 1,16% et Séoul monte de 0,64%. Le future SPX gagne encore 9 points et l’Europe ouvre autour de l’équilibre.

 

L’actualité des marchés revient lundi 17 juillet.

A lire aussi...