Gonet: l'actualité des marchés au 13 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow -0,10%, S&P 500 -0,33%, Nasdaq -0,05%, Russell 2000 -0,30%, SOX -0,90%, Eurostoxx -0,26%, SMI -0,08%.

C’est un marché un peu groggy qui se présente devant la statistique des prix à la consommation prévue cet après-midi. L’air de rien, les principales places de bourses réalisent leur sixième séance consécutive de recul. Oh, hier ressemble beaucoup plus à une journée de ventes «fonds de tiroir» qu’à une capitulation générale. L’indice Nasdaq100 (NDX) termine sa séance juste en-dessous de l’équilibre, défendu par les grosses capitalisations technologiques, qui gagnent du terrain pour la plupart. On tente de décrypter les minutes de la dernière réunion de la Fed, dont on peut conclure que le principal message est «le risque d’une action exagérée contre l’inflation coutera moins qu’une action trop timide». Rien de nouveau sous le soleil donc, la Réserve Fédérale reste de marbre, déterminée à tuer l’inflation quel qu’en soit le coût. Le marché des Fed Funds s’attend à une hausse de 74 points de base lors de la réunion du 2 novembre, puis 56 points de base en décembre. La courbe des taux US gagne du terrain, les rendements du 2 et du 10 ans reculent à 4,30% respectivement 3,93%.

L’indice S&P500 (SPX) passe une bonne partie de sa séance en territoire positif mais lâche prise en fin de journée, dans des volumes d’échanges dignes d’une journée de grève des TPG. Au chapitre des secteurs, le podium du jour du SPX se compose de l’énergie, des biens de consommation de base et de la consommation discrétionnaire. Notons la pression qui entoure les utilities et les REITs. La bonne tenue des biens de consommation de base s’explique par la hausse de Pepsi, qui publie de bons résultats (voir plus bas). Le secteur de la santé ne profite pas du bond réalisé par Moderna, j’y reviens également en fin de chronique. La volatilité fait du surplace, l’indice VIX se maintient à 33,57, un niveau élevé, la résistance à suivre se situe à 35 rappelons-le.

Au registre macro-économique, l’indice des prix à la production aux Etats-Unis ressort globalement au-dessus des attentes pour le mois de septembre et montre que l'inflation chez les producteurs se maintient à des niveaux qui pourraient exercer une pression sur les marges bénéficiaires et sont susceptibles de susciter des inquiétudes quant aux effets négatifs sur les consommateurs...

Sur mon radar se trouve un baromètre dont je vous parle peu, le Credit Suisse Fear Barometer, le «bien» nommé CSFB, qui est une mesure du sentiment des investisseurs dérivée du marché des options. Le CSFB, contrairement au VIX, constitue un indicateur avancé pour de nombreux traders. Or, il a atteint son plus bas depuis 2008 le mois dernier. On peut en conclure que les opérateurs sont déjà sortis de leurs positions les plus risquées. C’est la raison pour laquelle je mentionne des ventes «fonds de tiroir» en début de chronique, le carnet d’ordre est en train de se vider du côté droit (l’offre), ce d’autant plus que le sentiment du marché est au plus bas de tous les temps. C’est dans ce contexte que le marché prendra connaissance du rapport mensuel américain sur les prix à la consommation cet après-midi. Les économistes attendent en moyenne une hausse annuelle des prix de 8,1%, un peu moins forte qu'en août (8,3%). L'inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) devrait se situer à 6,5% contre 6,3% le mois précédent. C'est cette inflation ajustée que la Fed regarde le plus. Attendez-vous à une poussée de volatilité dès après la publication du chiffre (14h30), puis à une phase de digestion plus ou moins longue, en fonction de la divergence (ou non) par rapport aux estimations.

Au royaume du Muppet-Show, Kwasi Kwarteng déclare que la Banque d’Angleterre se devra de faire face à toute agitation du marché qui pourrait survenir lorsque la banque mettra fin à son programme d'achat d'obligations demain. Le chancelier déclare à Sky News que toute volatilité serait «l'affaire du gouverneur». La date limite stricte de la BoE soulève le risque d'un plus grand chaos sur le marché, ce qui pourrait à son tour ajouter de la pression sur Kwarteng pour réviser ses plans de réduction d'impôts.

L'Ukraine aura besoin d'au moins 3 milliards de dollars par mois en 2023, déclare la directrice du FMI, Kristalina Georgieva. Volodymyr Zelenskiy indique que son pays cherche à obtenir un prêt du FMI pouvant atteindre 20 milliards de dollars. L'Assemblée générale des Nations unies condamne par 143 voix contre 5 l'annexion par la Russie de certaines parties de l'est de l'Ukraine. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'attend à ce que les alliés qui se sont réunis à Bruxelles proposent davantage de capacités de défense aérienne pour Kiev.

Emmanuel Macron souhaite que 45 des centrales nucléaires françaises soient en service d'ici janvier, contre 30 actuellement. «Tout indique que nous atteindrons cet objectif», déclare le président à la chaîne de télévision France 2. Il ajoute que la France ne répondrait pas par des armes nucléaires si la Russie avait recours à leur déploiement tactique contre l'Ukraine.

Au menu macro-économique du jour, de l’inflation à chaque plat avec la seconde lecture de l'évolution des prix à la consommation allemands de septembre (8h00) puis l'inflation américaine de septembre, en même temps que les inscriptions hebdomadaires au chômage US (14h30).

Le Cictar explique comment Microsoft optimise sa facture fiscale. Apparemment, Elon Musk vend du parfum. Wisekey et l'armée suisse signent un partenariat dans le domaine spatial, à nous la planète Vaud! Google approuve le réseau social de Donald Trump pour son magasin d'applications. Boeing et Cargolux signent un contrat pour des 777-8 Freighters. Moderna décolle de 8% après que Merck & Co. a annoncé qu'il exercerait une option pour travailler en partenariat avec elle sur un vaccin contre le cancer à ARN messager. Pepsico gagne 4,2%, les résultats du troisième trimestre sont meilleurs grâce à une croissance organique des ventes de 16% tirée par les prix; les marges sont également un peu meilleures que prévu; les prévisions de croissance organique pour l'année fiscale sont relevées de 2 points de pourcentage pour atteindre 12%; le communiqué souligne les améliorations des parts dans les catégories clés telles que les snacks salés, les snacks salés et les boissons pour sportifs en Amérique du Nord, ainsi qu'une dynamique commerciale soutenue sur les marchés internationaux clés. Après la clôture Applied Materials (AMAT) perd 1,1%, la firme de Santa Clara réduit ses prévisions pour le trimestre d'octobre en raison des nouvelles réglementations sur l'exportation de la technologie américaine des semi-conducteurs vendue en Chine. AMAT s'attend également à ce que le trimestre de janvier soit impacté dans les mêmes proportions. 1,1% de recul, ce n’est pas grand-chose, il faut dire que l’action était déjà en baisse de 51% depuis le 1er janvier, fatigue de vendeurs en vue? Les bénéfices de TSMC dépassent les estimations alors que l'industrie des puces se prépare à un ralentissement. Le géant taïwanais mise sur sa taille pour faire face à une éventuelle récession. Les Etats-Unis vont-ils interdire l'aluminium russe? (Alcoa +5% hier, surveiller NHY NO).

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo abandonne 0,60% à la cloche, Hong Kong perd 1,17%, Shanghai recule de 0,30% et Séoul se replie de 1,80%. Le future SPX traite à l’équilibre et l’Europe ouvre en baisse de 0,4%. Le dollar est stable, la paire EUR/USD évolue à 0,9692, le pétrole est en retrait, le baril de WTI Light Crude traite à 87,04 dollars, l’or fait du surplace à 1667 dollars l’once et la livre se reprend un chouia contre le billet vert, le Câble revient à 1,1065.

Tout le monde sur le pont à 14h30 pour l’indice américain des prix à la consommation!

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