Gonet: l'actualité des marchés au 11 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,40%, S&P 500 -0,27%, Nasdaq -1,34%, Russell 2000 -0,76%, SOX -2,42%, Eurostoxx +1,48%, SMI +1,09%.

Wall Street termine sa semaine en queue de poisson. Seul le vénérable Dow Jones parvient à se maintenir en territoire positif à la cloche, ailleurs c’est un sentiment d’inquiétude qui prévaut à nouveau, la courbe des taux américaine ne relâchant pas la pression. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans poursuit sa route vers le nord et évolue à 2,76% ce matin. La partie 2 à 10 ans traite à +19 points tandis que le 5 à 10 ans reste à -5 points. L’indice S&P500 (SPX) efface ses gains de début de séance, pénalisé par ses poids lourds technologiques que sont Tesla (TSLA -3%), Apple (AAPL -1,2%), Nvidia (NVDA -4,5%) ou encore Microsoft (MSFT -1,46%). Le secteur technologique, les semi-conducteurs en particulier, cède sous la pression. Au final, le SPX clôture très légèrement sous sa moyenne mobile à 200 jours. Le podium du jour est constitué de l’énergie, des financières et de la santé. Les actions de valeur surperforment logiquement celles de croissance, l’aversion au risque reste maîtresse en cette veille de weekend.

Le secteur des semi-conducteurs est à suivre de près. Il dévisse vendredi malgré les bons résultats de Taiwan Semi (TSM -1,18%). La firme annonce un revenu net de 5,94 milliards de dollars en mars, en hausse de 33,2% par rapport à l'année précédente, et un revenu total de 17 milliards de dollars, en progression de 36% par rapport à l'année précédente. Et pourtant, le marché vend. Les investisseurs semblent ne pas croire les annonces encourageantes provenant de TSM ou encore Micron Tech. L’indice SOX a perdu 12% sur les 9 dernières séances de trading.

Les dossiers du moment continuent d’impacter la psyché collective. La guerre en Ukraine est le facteur X du sentiment, ses conséquences à moyen/long terme restent très difficiles à évaluer. La politique monétaire des banques centrales, Fed en tête, constitue une épée de Damoclès que les acteurs du marché des actions ont de plus en plus de peine à supporter. En Chine, le covid est loin d’avoir dit son dernier mot et la politique «zéro covid» de Pékin perturbe énormément la population, qui s’agace de plus en plus des pénuries qu’elle génère, notamment sur la nourriture et les médicaments. Pour ne rien arranger, cette nuit l’indice des prix à la consommation dépasse les attentes et envoie le sentiment général un peu plus bas encore.

Le chef économiste de Goldman Sachs déclare que des Fed Funds à 4% ne sont pas inenvisageables: «La Réserve fédérale pourrait avoir besoin de relever les taux d'intérêt «significativement» plus haut que ce qu'elle prévoit actuellement pour refroidir une économie américaine en surchauffe». Si l'économie ne ralentit pas et si, en particulier, nous n'avons pas un ralentissement assez important de la croissance de l'emploi, alors nous pourrions envisager un taux nettement plus élevé, de l'ordre de 4% et plus». Voilà de quoi faire grand plaisir à nos amis taureaux…

Sur la semaine écoulée, les indices américains se replient avec une mention particulière au Nasdaq, qui rend près de 4%. C’est un tout autre scénario que vivent les indices européens, le Stoxx 600 progressant de 0,57% sur la semaine. Et la star de la semaine n’est pas à chercher bien loin, il s’agit de notre SMI à nous, qui s’adjuge 2,7%, porté par Novartis, Roche et Nestlé, ce qui nous indique combien les marché est en mode défensif ces temps.

Emmanuel Macron affrontera Marine Le Pen au dernier tour de l'élection française le 24 avril, comme en 2017. Deux sondages de second tour prévoient que Macron l'emportera avec entre 52% et 54,5% des voix. Les investisseurs verront si le président sortant peut consolider son avantage après qu'une poussée tardive de Le Pen ait fait grimper les rendements des obligations françaises à 10 ans à leur plus haut niveau depuis sept ans la semaine dernière. L'euro grimpe d’abord en flèche à l'annonce de l'élection avant de céder la plupart de ses gains à la mi-journée en Asie.

L'Ukraine est prête à repousser l'élargissement attendu cette semaine de l'offensive russe dans l'est, déclare Volodymyr Zelenskiy. Le nouveau commandant de l'armée russe en Ukraine, le général Alexander Dvornikov, suscite l'inquiétude des responsables américains, qui ont déclaré que des efforts étaient en cours pour fournir davantage d'armes à l'Ukraine. Le comité militaire de l'UE s'est réuni pour discuter des attaques attendues dans l'est et le sud de l'Ukraine, et Boris Johnson a effectué une visite surprise à Kiev samedi.

Elon Musk ne rejoindra pas le conseil d'administration de Twitter, tweete son CEO Parag Agrawal. Musk a discuté avec les administrateurs de Twitter, mais a finalement décliné leur offre d'un siège au conseil d'administration. «Je pense que c'est pour le mieux», déclare Parag Agrawal. Elon Musk se demande si Twitter «est en train de mourir».

La semaine écourtée qui débute verra la saison 1 des résultats de sociétés en 2022 débuter, avec de nombreuses banques qui publieront leurs résultats telles que JP Morgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley, Goldman Sachs ou encore Wells Fargo. On suivra aussi avec intérêt les résultats de LVMH demain et ceux de Sika et Hermès jeudi. Nous aurons aussi droit à des rendez-vous économiques importants avec notamment l’inflation américaine de mars demain et la décision de la BCE sur sa politique monétaire jeudi.

Aucun indicateur macro-économique de premier plan n'est prévu aujourd'hui.

Compagnie Financière Richemont: Jefferies démarre le suivi à l'achat en visant 140 francs. WarnerMedia et Discovery fusionnent et deviennent Warner Bros. Discovery. Le premier syndicat américain d'Amazon veut faire des petits dans d'autres entrepôts. Le CEO de BMW craint que les pénuries ne durent jusqu'en 2023. La BaFin allemande retire le contrôle de sa filiale européenne à la banque russe VTB Bank. YouTube (Alphabet) suspend la chaîne du Parlement russe pour violation des conditions d'utilisation. Deutsche Lufthansa n'a pas l'intention de céder Swiss.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en net repli, le covid et l’inflation pénalisent fortement le sentiment en Chine, qui se propage à tout le continent boursier. Tokyo perd 0,61% à la cloche, Hong Kong chute de 3,17%, Shanghai baisse de 2,91% et Séoul rend 0,27%. Le future SPX baisse de 19 points et l’Europe ouvre en léger recul de 0,25%. L’or est remonté quelque peu, à 1943 dollars l’once, le pétrole recule à 96,14 dollars le baril de WTI Light Crude et le dollar reste demandé, la paire EUR/USD évolue ce matin à 1,0882.

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