Les bourses européennes ont enfoncé des supports majeurs au cours des derniers jours face aux inquiétudes sur le relèvement du plafond de la dette, sur l’économie mondiale et face aux perspectives croissantes d’un nouveau tour de vis de la Fed en juin. Ces catalyseurs se sont toutefois inversés jeudi, permettant aux marchés de rebond. Néanmoins, les risques baissiers restent importants, en particulier à cause du relèvement du plafond de la dette. Le Trésor américain va drainer d’importantes quantités de liquidités au cours des prochaines semaines, ce qui pourrait causer un trou d’air sur les actifs, comme ce fut le cas en 2022, à moins que cette fois-ci les liquidités des institutionnels parquées à la Fed servent à financer les emprunts du Trésor.

En attendant le potentiel trou de liquidités ces prochaines semaines, l’attention des investisseurs est tournée sur le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis. Le marché de l’emploi ralentit, mais reste tendu. Des statistiques qui viendraient indiquer un marché de l’emploi qui se dégrade, comme une montée du taux de chômage ou une forte diminution des créations d’emplois, alimenteraient les craintes d’un hard-landing ce qui devrait faire pression sur les marchés et vice-versa.

Analyse technique du cours de l’EuroStoxx 50

Sur le plan de l’analyse technique, la configuration de l’EuroStoxx 50 redevient baissière à court terme, puisque l’indice est sorti par le bas de son range dans lequel il consolidait depuis plus d’un mois.

L’indice devrait ouvrir en hausse et réintégrer son range ce matin, à la suite du vote du Sénat en faveur de l’accord sur le relèvement du plafond de la dette, mais le ratio rendement/risque reste en faveur des vendeurs sous la borne haute du range à 4415 points (qui correspond également au sommet de janvier 2022).

Le premier support majeur à surveiller sera le creux de mars à environ 4000 points. Une correction jusqu’à ce seuil correspondrait à un retracement de moins de 10%, ce qui ne nécessite pas un «signe noir». Le drainage de liquidités du Trésor américain pourrait suffire. Notons également que la liquidité sera également réduite en zone euro. Les banques commerciales vont rembourser 480 milliards d’euros du TLTRO III à la BCE ce mois-ci.