Le CAC 40 est sous pression alors que la situation sanitaire se dégrade en Chine et que les craintes d’un shutdown aux Etats-Unis augmente.
Le CAC 40 est sous pression avec les autres indices boursiers majeurs face à l’émergence de craintes autour d’une potentielle nouvelle vague de covid-19 en Chine, qui pourrait interrompre la reprise déjà fragile de l’économie chinoise. Depuis la fin avril, la variante XBB du coronavirus a entraîné une augmentation du nombre de cas dans tout le pays et devrait provoquer 40 millions d'infections par semaine d'ici la fin mai, avant d'atteindre un pic de 65 millions par semaine en juin, a rapporté lundi le média local The Paper, citant une présentation faite par le spécialiste des maladies respiratoires Zhong Nanshan. Les valeurs du luxe, qui bénéficient le plus du consommateur chinois, ont évidemment été les plus touchées par ces craintes. Le leader LVMH a chuté de plus de 6% depuis le début de la semaine, Hermès de près de 6% et L'Oréal de plus de 4%.
Les inquiétudes croissantes concernant le relèvement du plafond de la dette américaine sont également une source d'aversion au risque pour les investisseurs. À l'approche de la date à laquelle le Trésor se trouvera à court d'argent, estimée par Janet Yellen au 1er juin, le risque d'un shutdown augmente et, dans une moindre mesure, celui d'un défaut de paiement. Un shutdown entraînerait la mise au chômage technique de plusieurs centaines de milliers d'employés fédéraux, le temps que l'administration trouve un accord avec le Congrès, ce qui pourrait avoir un impact significatif sur l'économie.
Les perspectives pour les prochaines semaines sont plutôt négatives, car nous devrions connaître un trou de liquidités. En effet, dès que le plafond de la dette sera relevé aux États-Unis, le Trésor commencera à drainer plusieurs centaines de milliards de dollars de liquidités sur les marchés pendant plusieurs semaines. Par ailleurs, le prochain remboursement obligatoire du TLTRO par les banques de la zone euro, d'un montant de près de 480 milliards d'euros, aura lieu à la fin du mois de juin. Compte tenu de la forte corrélation entre le montant des réserves (liquidités) et les marchés, le trou de liquidité est donc de mauvais augure pour les marchés.
Outre la situation sanitaire en Chine et les négociations sur le relèvement du plafond de la dette, les investisseurs suivront de près les prochaines données économiques, notamment sur l'inflation et le chômage aux États-Unis. L'inflation de base (PCE) pour avril est attendue vendredi et plusieurs rapports mensuels sur l'emploi sont attendus la semaine prochaine. Des chiffres plus élevés que prévu renforceraient les chances d'une nouvelle hausse des taux de la Fed le mois prochain, ce qui n'est actuellement pas le scénario préféré des investisseurs et donc ferait pression sur les marchés.
Analyse technique du cours du CAC 40
Sur le plan de l’analyse technique, la configuration du CAC 40 redevient baissière. L’indice parisien vient de sortie par le bas du triangle descendant dans lequel il consolide depuis un mois et vient également de sortir par le bas du canal ascendant dans lequel il évoluait depuis la fin de l’année dernière. Les perspectives redeviennent donc techniquement baissières et le ratio rendement/risque en faveur des stratégies vendeuses/short.
Il sera toutefois préférable d’attendre un comblement du gap baissier de mardi-mercredi à 7313-7385 points afin d’optimiser son point d’entrée. Le premier support majeur à surveiller sera le creux de mars à 6830 points. Ces perspectives baissières seraient techniquement invalidées en cas de rebond au-dessus de l’oblique baissière du triangle descendant.
Entrée | Short à 7350 points |
Stop | 7500 points |
Objectif | 6850 points |
Ratio risque/rendement | >3 |