Le DAX 40 et ses homologues européens ouvrent la semaine dans le rouge vif à l’ouverture des marchés après l’annonce du rachat de Credit Suisse par sa concurrente UBS dimanche soir. Le deal, qui a été poussé par les autorités suisses afin de diminuer le risque d’une crise financière, inquiète les investisseurs.

Il faut dire que le rachat se fait à un rabais de plus de 90% par rapport à son sommet de février 2021 (environ 3 milliards de francs contre environ 30 milliards en février 2021) et devrait engendrer de fortes pertes aux actionnaires (au moins 16 milliards de francs pour les détenteurs d'obligations à risque dites Additionnal Tier 1 selon les autorités). De plus, cette décision de rachat devrait se faire sans le mot des actionnaires puisque les autorités suisses vont passer une loi exceptionnelle pour contourner le vote de l’assemblée.

Outre le rachat, les investisseurs craignent donc que cette procédure expresse et au détriment des actionnaires se répète dans le secteur bancaire en raison du risque systémique, ce qui explique la forte aversion au risque sur les marchés malgré l’annonce du rachat.

Les investisseurs continueront de surveiller le secteur bancaire, mais surveilleront également les décisions de politique monétaire de la Fed, de la BoE et de la BNS cette semaine. Les opérateurs ont intégré à hauteur de 70% une hausse des taux de 25 points de base de la Fed ce mercredi, puis anticipent des baisses de taux à partir du mois de juin en raison de la crise bancaire. Les investisseurs surveilleront également les chiffres sur l'inflation au Japon, au Royaume-Uni et au Canada, l'indice économique ZEW et les données PMI du mois de mars.

Du point de vue de l’analyse technique, la configuration est devenue baissière depuis le début du mois de mars suite à la sortie par le bas du biseau ascendant. Le ratio rendement/risque est donc redevenu en faveur des stratégies vendeuses. L’indice allemand a enfoncé plusieurs supports importants et pourrait poursuivre sa baisse jusqu’au creux de décembre à 13’778 points au cours des prochaines semaines avant d’éventuellement tenter un rebond.

Ces perspectives baissières seraient techniquement invalidées en cas de rebond au-dessus du sommet de février à 15’740 points.