Les marchés asiatiques ont évolué dans un mouvement contrasté lundi, pénalisés par les craintes liées à la dette américaine et les tensions commerciales sino-américaines.

A Tokyo, les investisseurs sont restés prudents avant la publication vendredi de chiffres de l’inflation japonaise et des discussions bilatérales avec Washington.

En Europe, les Bourses ont ouvert orientées à la baisse, dans un marché prudent après l’abaissement vendredi de la note de la qualité de la dette américaine par l’agence Moody’s.

Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris reculait de 0,41%, Londres de 0,28% et Francfort de 0,10%.

Climat attentiste

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en baisse de 0,67%, à 37’498 points, et l’indice élargi Topix a perdu 0,08%, à 2738 points.

Au Japon, l’ambiance est marquée par la prudence, après la contraction du produit intérieur brut (PIB) au premier trimestre. Les investisseurs surveillent aussi les tensions commerciales avec les États-Unis et attendent les prochains chiffres de l’inflation pour avril, qui seront publiés vendredi.

Alors que l’archipel nippon subit depuis avril des surtaxes américaines de 25% sur l’automobile et l’acier, Tokyo tente d’éviter une nouvelle taxe de 24% sur l’ensemble de ses exportations - suspendue jusqu’en juillet - via une troisième réunion ministérielle actuellement en cours de coordination avec l’administration Trump.

La dégradation de la note des Etats-Unis par l’agence Moody’s a également porté un coup sur la politique économique du président Donald Trump, pesant sur le moral des investisseurs.

Dans ce contexte, les marchés japonais sont «nerveux face à toute information liée à la politique commerciale, avec un impact potentiel sur les devises et les taux d’intérêt», a commenté Kosuke Oka, analyste de Monex Securities.

La saison des résultats d’entreprises nippones étant désormais largement terminée, «les catalyseurs individuels se raréfient», a ajouté M. Oka, alors que les projecteurs se tournent cette semaine vers la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales du G7, prévue de mardi à jeudi au Canada.

Regain de production en Chine

En Chine, les indicateurs économiques publiés lundi ont envoyé des signaux contrastés: la production industrielle a progressé plus vite que prévu en avril, tandis que les ventes au détail sont restées décevantes, illustrant la fragilité de la demande intérieure.

Dans ce contexte, l’indice composite de Shanghai était proche de l’équilibre (+0,02%), alors que l’indice Hang Seng à la Bourse de Hong Kong cédait 0,14% à 06H42 GMT, pénalisé par les inquiétudes persistantes sur le secteur immobilier et le commerce extérieur.

«Le regain de production en Chine est alimenté par l’anticipation des hausses de droits de douane, pas par une reprise organique de la demande», a expliqué Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.

Par ailleurs, le géant technologique chinois Xiaomi a annoncé lundi un ambitieux plan de 50 milliards de yuans (6,4 milliards d’euros) sur dix ans pour développer ses propres puces haut de gamme pour smartphone.

Les entreprises chinoises sont lancées dans une course au développement de leurs propres puces, notamment dans l’objectif de s’affranchir des fournisseurs étrangers sur fond de rivalité technologique et de tensions commerciales avec les Etats-Unis.

Rebond de l’or

Le yen se renforçait légèrement face au dollar. Vers 06H40 GMT, le billet vert reculait de 0,70% à 145,00 yens.

L’or poursuivait sa progression, grimpant de 0,62% à 3223 dollars l’once vers 06H40 GMT.

Cette hausse est soutenue par une demande accrue en Asie, notamment en Chine et en Inde, où les investisseurs cherchent à se prémunir contre les tensions géopolitiques et les fluctuations des marchés.

Les cours du pétrole reculaient légèrement, malgré l’espoir d’un apaisement des tensions sino-américaines, alimentant l’optimisme sur la demande mondiale. Vers 06H30 GMT, le baril de WTI américain perdait 0,77% à 62,01 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,80% à 64,88 dollars.